J'irai manger des khorovadz

(nextflipdebug2) #1
Police!

pourtant j’ai l’impression que le départ a été pris il y a une semaine à
peine. C’est incroyable de me trouver à cet endroit après 5 640 km sur
les routes d’Europe!


21 septembre 18 heures.
C’est avec un énorme bonheur et des larmes de joie incontrôlables que
je donne mes premiers coups de pédales dans la toute jeune République
d’Arménie. Deux mois jour pour jour après mon départ de ce fameux
square de Valence entouré de mes amis je suis ici seul face à mon
destin. Seul dans mon rêve qui s’incarne dans la réalité. Seul devant ces
bureaux qui semblent déserts. Soudain seul face à ce douanier qui me
ramène dans le concret. Il arrive vers moi en fulminant :



  • Vous n’avez pas le droit de prendre des photos! C’est interdit!
    Rangez immédiatement cet appareil!
    Je rêvais de faire la fête avec les douaniers. Je veux seulement
    m’immortaliser devant le panneau « République d’Arménie ».
    Heureusement il ne m’obligera pas à les effacer comme j’y avais été
    contraint à l’entrée de la Moldavie.
    Il me dirige ensuite en vue des formalités de visa. Le jeune qui s’en
    occupe semble plus aimable. Les papiers remplis je reviens au contrôle
    et retrouve le douanier qui m’a accueilli. Bravant mon côté réservé et
    discret je lui demande si je peux réaliser une photo à ses côtés. Il a l’air
    plus ouvert que tout à l’heure mais refuse catégoriquement. Même pas le
    temps de lui expliquer pourquoi j’ai pédalé pendant deux mois pour
    arriver là. Il ne va pas me gâcher ce plaisir. J’étais un peu naïf je croyais
    qu’ils allaient m’accueillir les bras ouverts dérouler le tapis rouge!
    Personne ne m’attend ici personne ne se soucie de ma mission.
    Je passe au contrôle suivant où l’ambiance est beaucoup plus détendue et
    conviviale. L’équipe de service vient voir le vélo. Un seul accepte de
    prendre la pose avec moi. Le moment est venu d’utiliser mon joker. Je
    plonge la main dans ma pochette je sors les photos de famille ma fille
    mon gendre arménien les petits-enfants que je leur fais découvrir. Pas la
    peine de donner des explications aussitôt la relation change!
    Je demande si je peux trouver de l’eau quelque part et l’un des douaniers

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