De lâélégance du pardon
Ma découverte du vélo couché est récente. Il y a quelques années en
arrière jâai connu des problèmes de genou. Le médecin mâavait conseillé
de rouler provisoirement à vélo et dâarrêter la course à pied. Jâai alors
utilisé mon VTT sur la route. Jâai ensuite cherché à découvrir sâil nây
avait pas moyen de pédaler autrement sans monter sur un vélo droit
traditionnel. Toujours mon esprit un peu décalé poussé par lâenvie dâêtre
différent. Jâavoue aussi que je ne supportais pas de rester péniblement
assis pendant des heures une selle entre les fesses. Un calvaire. On mâa
dit que je ne pratiquais probablement pas assez pour dépasser la douleur.
Le vélo droit doit-il devenir une addiction si on veut sây adonner sans
souffrance? Jâai exploré le monde du deux-roues fouiné les rubriques
des vélos bizarres pour finalement tomber sur ces engins spéciaux qui ne
datent pas dâaujourdâhui. Le premier est apparu en 1893 au salon de
Genève un vélo que son inventeur Monsieur Challand a surnommé « La
Bicyclette Normale » mais qui est resté au stade de prototype. Il a fallu la
ténacité dâun Charles Mochet qui a fait connaître le vélo couché en 1933.
Inventeur dans les années 1920 du Vélocar un engin caréné à pédales
sur quatre roues il a construit à partir de 1932 le « Vélo-Vélocar »
véhicule à deux roues reprenant le principe et la position â semi-couchée
- de pédalage du Vélocar. Un coureur cycliste de seconde catégorie a
tout de suite compris lâintérêt dâun tel engin et se lâest approprié. Il a
commencé à gagner de nombreuses épreuves et il a même battu le
record^106 de lâheure. Mais dès avril 1934 lâUCI (Union Cycliste
Internationale) a modifié son règlement toujours en vigueur aujourdâhui
dans le but de bannir les vélos couchés des compétitions.
Lâété 2009 jâai essayé une de ces machines. En toute confiance sans
me connaître un vélociste mâa permis de tester un modèle hollandais
me laissant le piloter tout seul. Il mâa expliqué quelques rudiments avant
de me lâcher. Au bout de vingt minutes jâétais conquis même si jâétais
loin de maîtriser lâengin qui allait donner une autre dimension à ma vie.
Troisième révélation vélolistique^107.
(^106)
(^107)
Francis Faure - 7 juillet 1933 : 45 055 km 1939 : 50. 537 km.
Voir la première p. 42 et la deuxième p. 218