J'irai manger des khorovadz

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J'irai manger des khorovadz

Avant de partir je lui demande s’il veut bien immortaliser cet instant
inédit avec mon appareil puis j’essaie de m’éclipser discrètement – dans
la mesure du possible – au milieu de leur réunion pas encore achevée.
J’écoute ses recommandations et je retrouve la véloroute dont j’avais
égaré la trace en arrivant.
Il est déjà plus de 20 h 30 le soleil fait des heures sup’ en ces derniers
jours de juillet. 120 km effectués depuis ce matin! Je rejoins un parc
champêtre vers le petit plan d’eau que le pompier m’a indiqué. Je
m’éloigne du bord et je choisis un endroit où la pelouse semble plane.
Une nouvelle fois je me fais littéralement dévorer par les moustiques
même au travers de mes vêtements. Au moins une dizaine de piqûres!
C’est la première fois de ma vie que j’essuie de telles attaques. Je ne me
souviens d’ailleurs pas de la dernière occasion où un moustique m’a
piqué! Même en Afrique ou dans les Everglades de Floride je n’ai
jamais subi un tel acharnement. Ce doit être mon sang trop frais bien
renouvelé et oxygéné qui les attire... Les mollets me démangent. Ils me
démangeront toute la nuit et même la journée. Je découvrirai encore des
séquelles de ces attaques huit jours plus tard ignorant que les moustiques
allemands étaient aussi voraces que coriaces.


Six heures du matin. Je savoure les premiers câlins du soleil dans ce
parc où je profite goulûment de la solitude et du calme... Ce sera de
courte durée. J’entends au loin un bruit de moteur. Sans m’avoir prévenu
les employés de la commune arrivent sur leur tracteur ayant
manifestement l’intention de refaire une beauté à la pelouse. Pas
question de traîner. Je prends juste le temps de photographier la scène
avant de risquer de me faire raser la tente.
Je poursuis sur l’Eurovélo 6 qui n’a pas toujours le même nom par ici.
On parle plutôt de Donauradweg R1 ou Danube Bike Path. Je croyais
que cette route spécifique dont j’avais souvent entendu parler était
réservée exclusivement aux cycles qu’on allait rouler tout le temps le
long du Danube et qu’il y aurait juste à tendre la main en la laissant
glisser sur l’eau ou qu’on y trouverait des aires de repos avec des
hôtesses d’accueil nous offrant gracieusement des rafraîchissements.

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