Allongé par terre entre deux maisons dans la chaleur de ce mois
dâaoût je suis là sans forces dans un village de Roumanie que mes pieds
nâont jamais foulé. Ou plutôt mes roues. Mon corps nâest plus en état
dâavancer. Fragilisé. Cette journée a mal commencé : depuis le milieu de
la nuit mon énergie sâétiole et je me demande où je serai demain.
Affaibli je ne parviens plus à bouger. Vers qui me tourner?
Je mâinterroge. Une indigestion? Une intoxication alimentaire? Et si
lâaventure arrivait ici à son terme? Et sâil fallait mâhospitaliser? Qui va
alerter lâassistance? Ces questions ne cessent de tournoyer dans ma tête
toutefois accompagnées par lâenvie farouche de trouver des solutions de
poursuivre ce périple rêvé depuis ces années passées. Surtout ne pas
anéantir tous ces mois de préparation. Ne pas abandonner. Jâai peur
dâêtre obligé malgré moi malgré ma motivation de mettre fin
prématurément à cette aventure.
Alors que je me relève mon regard est accroché insidieusement par
une enseigne de ce qui semble être un cabinet médical. Fébrile je
commence à chercher ma carte Vitale européenne et essaie de rassembler
mes idées. Comment vais-je pouvoir trouver en anglais les mots pour
décrire au praticien roumain le mal sournois qui sâest infiltré en moi? Je
nâai aucune envie de franchir le pas. Je baisse les yeux comme si jâavais
honte de me laisser alpaguer par un vulgaire panneau.
Quâest-ce qui mâa amené à connaître cette situation pénible dans ce
village de Iacobeni? Je suis là tout près de la route nationale 17 seul
ébranlé par mes pensées je ne sais quelle solution envisager. Je me
souviens de ce 21 juillet dernier jour de la Saint Victor. Câétait pourtant
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