J'irai manger des khorovadz
- Non non le chemin nâest pas complètement fermé. Il y a un passage
et il faut reprendre un pont qui nâest pas très éloigné.
Tout notre petit groupe se met en branle. Devant les barrières des
travaux un tout petit passage sur le côté mâavait effectivement échappé.
Nous lâempruntons et retrouvons avec bonheur la déviation avant de
rejoindre la voie officielle.
La route se rapproche à nouveau du Danube et débouche sur un
biergarten. On en trouve tout le long du chemin de ces snacks Ã
lâallemande ou « brasseries de plein air ». On peut commander de la
bière bien sûr ainsi quâun accompagnement (saucisse obatzda â sorte
de fromage frais aux épices â frites bretzel etc.). De grandes tables sont
également à disposition de ceux qui veulent simplement pique-niquer
une tradition typiquement munichoise qui sâest implantée dans toute la
Bavière. Je retrouve les trois Suisses croisés trois heures plus tôt lors de
lâembouteillage. Comment sont-ils arrivés là avant moi en tirant une
remorque? Un mystère. Ou alors ai-je encore fait un détour sans mâen
apercevoir? Nous échangeons sur nos parcours et ils me confient leurs
craintes des grosses montées à venir. Ils me conseillent de prendre le
bateau sur cette portion. Je ne vois pas vraiment de montagnes dans le
secteur juste des petites collines. Ils sont peut-être effrayés de les
franchir avec leur convoi. Je découvrirai par la suite que le point
culminant était à 447 mètres. Pas suffisant pour dérouter un
« cyclotourisque ». En principe.
Je voulais vivre ce périple comme une véritable aventure : pas de
planning détaillé pas de point de chute quotidien jâai ainsi le privilège
dâavoir des surprises en permanence : chaque curiosité chaque village
chaque forêt est une découverte un émerveillement. Le parcours nâen est
que plus pimenté. Jâai hâte de savoir ce que me réservent les kilomètres
suivants les jours à venir. De toute façon des choix seront à déterminer
Une croisière sur le Danube? Et pourquoi pas? Finalement je ne
réfléchis pas plus longtemps même si ce choix de quelques kilomètres
sans contact avec la terre ferme signifie une entorse à mes principes de
« tout à vélo ».