J'irai manger des khorovadz

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J'irai manger des khorovadz

rebroussant chemin sous les arbres le temps de me débarrasser de ces
bestioles. J’attends quelques instants les laissant regagner leurs
habitations et je reviens ensuite avec précaution sans les déranger en
essayant de récupérer mon vélo. Je le pousse hors de la zone aussi vite
que possible. Ouf! Je l’ai échappé belle : pas une piqûre!
Je poursuis ma quête d’un lieu. Cinq minutes plus tard je repère une
tente sur la droite au bord du Danube. Un couple est installé à côté de la
table d’un espace pique-nique.



  • Hello do you speak English?

  • A little...

  • Where do you come from?

  • From France...

  • Alors vous parlez français?

  • Of course...

  • Ça ne vous dérange pas si je plante ma tente à côté de la vôtre?

  • No problem au contraire.
    Je n’aurais pas choisi de m’arrêter au bord de la véloroute sans être
    caché. Je me pose à côté de la « résidence » de mes nouveaux amis. Ils
    me font remarquer que nous sommes à peine à cinq mètres de la frontière
    autrichienne : je ne l’avais pas vue. En levant les yeux je lis un panneau

  • une antiquité accrochée en hauteur sur un arbre – sur lequel est gravé
    « Landes Grenze » (frontière). Il est en partie caché par l’écorce et la
    mousse qui l’ont recouvert et déformé depuis des années.
    Chantal et Éric sont de Nantua. Ils se sont octroyés une année
    sabbatique dans le but de voyager. D’abord à vélo jusqu’à Istanbul puis
    après leur retour en France ils repartiront à pied sur le chemin de Saint-
    Jacques-de-Compostelle. Le mari boulanger me parle de trail et de sa
    participation à la course de Buis-les-Baronnies dans la Drôme au
    printemps dernier. J’y étais aussi : nous avons fait le même parcours!
    Nous nous sommes par conséquent déjà croisés sans nous connaître.
    Étonnant! Et nous nous retrouvons là au bord du Danube à plus de
    1 000 km de chez nous à partager ce tapis d’herbe pour nous reposer.
    Tel est notre monde : à la fois infini et paradoxalement si petit et si
    proche. On se croit seul en pays inconnu et voilà qu’une rencontre

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