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FRANCE
MERCREDI 23 OCTOBRE 2019
0123
Le gouvernement attentif à la dégradation du climat social
Après les actions des cheminots le weekend dernier, l’exécutif veut éviter une cristallisation des contestations avec la réforme des retraites
V
eillée d’armes ou
poussée de fièvre mo
mentanée? Le droit de
retrait exercé, à partir
du jeudi 17 octobre, par de nom
breux cheminots pour dénoncer
leurs conditions de sécurité au
travail, a en tout cas donné au
gouvernement un avantgoût de
ce que pourrait devenir la contes
tation contre la réforme des
retraites. Trains bloqués en gare,
voyageurs laissés par milliers sur
le carreau durant un weekend de
départs en vacances, retards...
L’exécutif, qui met en avant sa vo
lonté d’écoute, préférerait éviter
que pareil scénario ne se repro
duise dans les semaines à venir.
Le risque de paralysie est bien réel
puisque, le 5 décembre, deux
offensives sont programmées :
l’une à la RATP, avec un appel à la
grève illimitée lancé par plusieurs
syndicats de l’entreprise ; l’autre à
l’échelon national, sous la forme
d’une « première journée de grève
interprofessionnelle » à l’initiative
de la CGT, FO, la FSU, Solidaires et
plusieurs mouvements de jeu
nesse. Des mobilisations qui
s’ajoutent à celles organisées, de
puis la rentrée, dans d’autres pro
fessions (avocats, policiers, etc.).
Dans ce climat d’effervescence so
ciale, le pouvoir s’efforce de conci
lier les contraires, entre appétit de
réforme et souci d’apaisement.
« Course à l’échalote »
Samedi, Edouard Philippe a
d’abord choisi d’envoyer valser le
jeu de quilles. Le premier ministre
a dénoncé un « détournement du
droit de retrait qui s’est transformé
en grève sauvage », et s’est placé du
côté « des dizaines de milliers de
Français qui ne peuvent pas rejoin
dre leur famille, aller au travail, ren
trer chez eux ». Volontiers martial,
le locataire de Matignon est allé
jusqu’à mentionner d’éventuelles
« suites judiciaires » pour les gré
vistes, laissant pantois les syndi
cats et une partie de l’opposition.
« L’acte II du quinquennat donne
beaucoup de place au dialogue
social, mais ce n’est pas la chienlit »,
justifieton dans son entourage.
Certains membres de la majo
rité, eux, accusent les syndicats
d’avoir simplement cherché à en
filer le bleu de chauffe. « On sait
que la réforme des retraites est
l’horizon direct de cristallisation
du mouvement social, c’est une
forme de prémobilisation, per
sonne n’est dupe », estime Sacha
Houlié, député (LRM) de la Vienne.
« Les syndicats sont en train de se
compter, ils veulent montrer qu’ils
sont capables de bloquer le pays »,
abonde sa collègue macroniste
des Yvelines, Marie Lebec.
« Il y a sans doute eu une course à
l’échalote entre la CGT et SUDRail,
chacune de ces organisations cher
chant à montrer qu’elles sont très
actives dans la perspective du 5 dé
cembre », analyse Didier Aubert,
secrétaire général de la CFDTChe
minots – un syndicat qui n’a pas
appelé à faire usage du droit de re
trait dans le conflit amorcé le
17 octobre. « Mais si certains ont
soufflé sur les braises, il faut quand
même bien voir que les gars ont un
peu débrayé d’euxmêmes », ajou
tetil. Pour ce représentant cédé
tiste, les arrêts de travail à la SNCF
sont révélateurs d’un « climat so
cial délétère », lié à plusieurs dos
siers : « La réforme ferroviaire de
2018 qui a été imposée aux person
nels, les réorganisations incessan
tes, la quête effrénée de gains de
productivité, la réduction du nom
bre d’instances de dialogue... » Se
crétaire général de FO, Yves Vey
rier parle, lui, de « réaction épider
mique » déclenchée par des pro
blèmes de sécurité qui ne datent
pas d’hier : autrement dit, rien
n’avait été orchestré à l’avance.
Malgré cette passe d’armes,
l’exécutif assure n’avoir que le
mot dialogue à la bouche. « On ne
veut pas d’une logique de rapport
de forces », affirme un membre de
l’entourage d’Edouard Philippe.
Ces derniers jours, Emmanuel
Macron, qui n’est plus à un oxy
more près, a résumé, devant des
proches, sa philosophie : « Je suis
d’une radicalité raisonnable. » Ré
former, oui, mais sans braquer le
corps social. Quitte à laisser beau
coup de portes ouvertes, notam
ment sur les dates d’entrée en
vigueur du futur système – l’un
des scénarios évoqués consistant
à n’appliquer les nouvelles règles
qu’à ceux qui démarreront leur
vie professionnelle dans les an
nées à venir. Ce qui reviendrait à
repousser le projet aux calendes
grecques. « Nous sommes peut
être encore un peu flous mais c’est
parce qu’il faut le temps que les
Français s’approprient ce texte »,
justifie une secrétaire d’Etat.
« Le gouvernement est prêt à don
ner plus de souplesse dans le calen
drier, ce qui est une preuve de sa
gesse de sa part, car le contexte est
chaud : de nombreux clignotants se
sont allumés », observe Raymond
Soubie, président de la société de
conseil en stratégie sociale Alixio
et fin connaisseur de la question.
« Tentative d’enfumage »
En élargissant le champ des possi
bles, le pouvoir en place cherche
surtout à « désamorcer la mobili
sation » en cours, enchaîne
M. Veyrier. « Ça fait des mois que
cette réforme est reportée, constate
Eric Beynel, porteparole de Soli
daires. Sur ce sujet, on sent une cer
taine fébrilité du gouvernement,
qui donne l’impression de cacher
ses objectifs. » « Il n’y a pas d’ouver
ture, mais une tentative d’enfu
mage pour faire passer un projet
injuste, complète Fabrice Angei,
membre du bureau confédéral de
la CGT. La crainte d’un mouvement
social est manifeste. » « Ils atten
dent de voir si ça va tourner au
blocage », nuance un élu patronal.
« Tout le monde parle du 5 décem
bre. Si [la journée] marque le début
d’une grève dure, ils chercheront
un plan B », confie Eric Chevée, de
la Confédération des petites et
moyennes entreprises (CPME).
Une forme de scepticisme
pointe sur ce qui pourrait ressortir
au bout de la chaîne de montage.
« Macron a fait de la réforme des
Le mystérieux contrat d’un conseiller de l’exécutif
Chargé de mission à Matignon, Sandro Gozi a également travaillé pour Malte mais nie tout conflit d’intérêts
I
l aime vanter « son approche
transnationale » de la politi
que. Celleci le conduitelle
jusqu’à travailler simultanément
pour plusieurs gouvernements?
L’ancien secrétaire d’Etat italien
aux affaires européennes, Sandro
Gozi, employé aujourd’hui
comme chargé de mission
Europe au sein du cabinet du
premier ministre Edouard Phi
lippe, est épinglé pour un contrat
de consultant qu’il a signé avec
Joseph Muscat, chef du gouverne
ment de Malte. L’information a
été révélée, lundi 21 octobre, par
nos partenaires du quotidien
maltais Times of Malta.
Le porteparole de M. Muscat
affirme que M. Gozi, décoré de
l’ordre national du Mérite maltais
en 2016, travaille pour son
compte depuis juin 2018. Il le
« conseille sur toutes les institu
tions et priorités européennes
dans un rôle similaire à celui qu’il a
eu, ou a, avec des gouvernements
et organisations européennes »,
selon le porteparole, qui vante sa
« vaste expérience dans le do
maine ». Or M. Gozi a par ailleurs
rejoint le cabinet d’Edouard
Philippe, le 29 juillet, en tant que
chargé de mission temporaire.
Candidat en 22e position sur la
liste La République en marche
(LRM) lors des élections euro
péennes de mai, celuici ne peut
devenir député qu’après la réali
sation du Brexit, qui entraînera
mécaniquement la désignation
de cinq parlementaires français
supplémentaires à Strasbourg. Ce
poste à Matignon avait vocation à
assurer la transition jusqu’à ce
que le RoyaumeUni quitte effec
tivement l’Union européenne.
Rétropédalage
M. Gozi, donc, travailletil bien
pour deux gouvernements en
même temps? Contacté par
Le Monde et le Times of Malta, il a
changé plusieurs fois de version à
ce sujet. « Il n’y a pas de conflit d’in
térêts. Ce ne sont pas les mêmes
missions, pas les mêmes sujets, pas
le même travail. Je comprends que
le transnational ne passe pas,
même dans la presse, mais c’est un
travail absolument régulier », s’est
d’abord défendu celui qui se
« Macron a fait
de la réforme des
retraites le totem
symbolique de
sa capacité
réformatrice,
quitte à vider
la réforme de son
contenu », anticipe
un proche
retraites le totem symbolique de sa
capacité réformatrice, quitte à
vider la réforme de tout contenu. Il
ira aussi loin que possible pour que
ça passe », anticipe un familier du
pouvoir. « L’ambition, on la porte, il
n’y a pas la moindre volonté de la
diluer », répliqueton à Matignon,
même si un conseiller reconnaît
qu’« il va falloir de l’art politique
pour réussir cette réforme ».
Pas question de laisser penser
qu’Emmanuel Macron serait un
« petit joueur » qui a peur de la rue,
ainsi que l’a qualifié François
Fillon, le 10 octobre. L’ancien
premier ministre, sorti de sa ré
serve à l’occasion d’un entretien à
la télévision suisse, raillait le
mouvement de recul du chef de
l’Etat face aux « gilets jaunes ». Et
s’interrogeait tout haut « sur la
suite de sa volonté de réforme ».
bertrand bissuel
et o. f.
décrit comme un « autoentrepre
neur, avec un numéro de TVA ».
« Avec le gouvernement maltais,
c’est du consulting externe sur les
questions d’institutions euro
péennes, d’immigration. Je n’ai
même pas d’adresse email, atil
ajouté. A Matignon, je suis à l’inté
rieur du cabinet. »
Rétropédalage, quelques heures
plus tard. M. Gozi nous affirme
par un nouveau coup de télé
phone que son contrat avec le
gouvernement maltais aurait en
fait été suspendu après son élec
tion au Parlement européen, fin
mai. Il fournit une lettre écrite à
Joseph Muscat où il demande à ce
dernier « s’il souhaite mettre fin à
son contrat » de trois ans comme
« conseiller au cabinet » le 30 juillet
en raison de cette élection et de lui
verser en compensation une in
demnité de douze mois de salaire.
Dans un premier temps, l’inté
ressé nous avait affirmé que son
dernier acte de travail effectif en
faveur de Malte serait intervenu
« avant l’été, pendant la crise mi
gratoire ». « Il y avait encore Mat
teo Salvini [au gouvernement
italien] à l’époque », indiquaitil.
Quelques heures plus tard,
Sandro Gozi nous dira finale
ment : « Depuis mars, il ne me sem
ble pas que j’ai produit de choses. »
Même atermoiement en ce qui
concerne le fait qu’il ait informé
ou non Edouard Philippe de la
situation au moment de son
embauche. L’ancien secrétaire
d’Etat italien nous a d’abord
assuré qu’il avait prévenu le
premier ministre de ce travail
parallèle, puis il a changé de
version quelques heures plus
tard, après avoir échangé avec
l’équipe de M. Philippe. « Je lui ai
dit que j’avais développé des acti
vités de consulting, mais je n’ai pas
donné de détails sur ces contrats »,
affirmetil désormais.
« Nous sommes des pionniers »
Le flou persiste pour ce qui est de
savoir s’il avait bien avisé la Haute
Autorité pour la transparence de
la vie publique (HATVP), chargée,
entre autres missions, de lutter
contre les conflits d’intérêts des
conseillers ministériels. « Je dois
vérifier », assuraitil dimanche.
Contactée, la HATVP refuse de
s’exprimer sur le fond du dossier,
étant tenue au secret sur la situa
tion des membres de cabinet.
Selon plusieurs sources,
Edouard Philippe et l’Elysée
n’auraient pas été informés de ce
mystérieux contrat. « Au moment
de sa nomination, M. Gozi a dû
procéder aux déclarations légales
concernant ses activités profes
sionnelles passées et présentes.
Nous ferons le point avec lui dès
lundi pour voir quelles activités il a
pu poursuivre depuis sa nomina
tion au cabinet du premier minis
tre, et dans quelle mesure elles sont
compatibles », se contentaiton de
répondre, dimanche soir, à Mati
gnon. « C’est entre lui et la Haute
Autorité », ajoutaiton lundi dans
l’entourage du premier ministre.
La nomination de Sandro Gozi
comme conseiller du gouverne
ment français avait déjà créé quel
ques remous, en août. Elle avait été
vivement critiquée en Italie, no
tamment par l’actuel ministre des
affaires étrangères, Luigi Di Maio.
« Il devient une personnalité d’un
autre gouvernement après avoir
travaillé pour Rome. Il trahit l’Ita
lie », tonnait le chef de file du Mou
vement 5 étoiles (antisystème).
« Pour une Europe plus politique,
il faut une approche transnatio
nale, y compris dans les cabinets
ministériels. Nous sommes des
pionniers », avait alors vanté, en
retour, Sandro Gozi auprès du
Monde. En plus de l’ancien
premier ministre italien de
centre gauche Matteo Renzi, le
président de la République
Emmanuel Macron s’est forte
ment rapproché ces derniers
mois de Joseph Muscat. L’Elysée
vante ainsi régulièrement la
coopération de La Valette dans le
dossier migratoire et l’accueil des
bateaux de migrants sauvés en
Méditerrannée.
A tel point que M. Muscat, qui
rêve d’un destin européen, aurait
récemment envisagé de quitter
la famille socialedémocrate
pour rejoindre Renaissance, le
groupe centriste de M. Macron
au Parlement européen. « Il y a
des idées mais pas encore concrè
tes », explique un proche du
président français.
Ce projet suscite toutefois des
réticences au sein de Renaissance
en raison du profil très sulfureux
de M. Muscat. Le chef de gouver
nement de ce microEtat de
420 000 habitants est régulière
ment épinglé pour son laisser
faire en matière de blanchiment
d’argent et d’évasion fiscale. Plu
sieurs membres de son entourage
ont été impliqués dans des affai
res de corruption, jusqu’ici res
tées impunies, et la famille de la
journaliste Daphne Caruana Gali
zia, assassinée en 2017, lui repro
che de bloquer une enquête publi
que indépendante sur cette mort
qui avait choqué toute l’Europe.
jeanbaptiste chastand
et olivier faye
Contacté par
« Le Monde » et
le « Times of
Malta », Sandro
Gozi a changé
plusieurs fois
de version
« Avec
le gouvernement
maltais, c’est
du consulting
externe.
A Matignon, je
suis à l’intérieur
du cabinet »
SANDRO GOZI
AVIS D’APPEL D’OFFRES OUVERT INTERTIONAL
N° :ASECNA/EAMAC/006/
Addtif: N°
Au lieu de:Appel d’Offres International pour laMaintenancedes équipe-
mentsetmatérielsdulaboélectricitédel‘EcoleAfricainedelaMétéorolo-
gie et de l‘Aviation Civile (EAMAC).
Lire: Appel d’Offres International pour laModernisationdes équipe-
mentsetmatérielsdulaboélectricitédel‘EcoleAfricainedelaMétéorolo-
gie et de l‘Aviation Civile (EAMAC).
Au lieu de:
Toutes lesoffres doiventêtredéposées auSecrétariat duDirecteur del‘Ecole
Africaine delaMétéorologie et del’AviationCivile (EAMAC).BP 746 Nia-
mey (Niger)auplustardle Jeudi 28 novembre 2019 à 09 heures (08 heures
T.U).Aucuneoffrearrivée horsdélai nesera acceptée.
Lire :
Toutes lesoffres doiventêtredéposées auSecrétariat duDirecteur del’Ecole
Africaine delaMétéorologie et del’AviationCivile (EAMAC).BP 746 Nia-
mey (Niger)auplustardle Mardi 3 décembre 2019 à 09 heures (08 heures
T.U).Aucuneoffrearrivée horsdélai nesera acceptée.
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L’ouverture des offres aura lieule Jeudi 28 novembre 2019 à 10 heures
(09 heuresT.U)en séance publique devant les soumissionnaires (ou
leurs représentants) qui le désirent dans la salle de Réunion DMIRE de
l’EAMAC. BP 746 Niamey (Niger).
Lire:
L’ouverturedesoffresauralieuleMardi 3 décembre 2019 à 10 heures (
heuresT.U)en séance publique devant les soumissionnaires (ou leurs re-
présentantsdûment mandatés) qui le désirent dans la salle de Réunion
DMIRE de l’EAMAC. BP 746 Niamey (Niger).
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Modernisation des équipements et matériels
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du présent avis. Les créances éventuelles
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