Les Echos - 14.10.2019

(Ron) #1
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C’est une passion française, qui ne manque pas
d’enflammer les débats budgétaires au Parlement,
chaque automne. L’impôt sur le revenu suscite la
polémique, même quand il baisse de 5 milliards
d’euros, comme cette année. Les modalités,
cette fois-ci, sont pourtant relativement simples,
le bénéfice de cette réforme étant concentré sur les
deux premières tranches.
Mais alors, pourquoi le rendement de l’impôt est-il
prévu en sensible augmentation l’année prochaine?
Sur ce point, les opposants au gouvernement avancent
des bons et des mauvais arguments. Au-delà d’un
aspect technique (un mois de recettes manquait
dans les caisses de l’Etat en 2019, première année du
prélèvement à la source), il y a une excellente raison
à ces rentrées croissantes : les revenus augmentent.
C’est le fruit d’une politique de soutien à
l’investissement et à l’emploi.
Et quand on baisse les
prélèvements, les moins-values
s’avèrent souvent plus faibles
que prévu grâce à la dynamique
économique créée, comme
on l’a vu encore récemment à
propos de la « flat tax »
sur les revenus du capital.
On peut tout autant se réjouir
de voir les recettes de l’impôt
sur le revenu augmenter grâce
à la modernisation de l’outil
de perception lui-même :
le prélèvement à la source
permet d’augmenter le taux de
recouvrement, en limitant l’effet
des « oublis », volontaires
ou non, des contribuables
et de leurs employeurs.
Le fait de taxer les ménages sur
les revenus de l’année en cours
permet aussi de mieux coller
à la réalité des situations.
Cette réforme est bel et bien une réussite. Il reste
néanmoins deux mauvaises raisons que l’exécutif
préfère occulter. D’abord, il a profité de la mise en
œuvre du prélèvement à la source pour récupérer
environ 2 milliards d’euros de rendement en 2019 : le
barème qui s’applique cette année n’a été réévalué que
d’une année d’inflation, alors que pour l’assiette de
taxation, on est passé des revenus de 2017 à ceux de



  1. Une indexation plus importante aurait évité la
    suspicion actuelle.
    D’autant que cela met un coup de projecteur sur l’un
    des vices structurels de notre système fiscal : comme les
    salaires, et donc les revenus, augmentent plus vite que
    l’inflation, l’impôt devient plus progressif en l’absence
    de toute autre mesure, l’évolution des seuils étant calée
    sur celle des prix. Et cet effet est plus marqué cette
    année. De quoi expliquer la défiance persistante
    des Français quant à la réalité des baisses d’impôt.


(


Lire nos informations
Pages 4-

L’ ÉDITORIAL
DES « ÉCHOS »

Impôt sur le revenu :


bonnes et mauvaises


raisons d’une hausse


Les recettes


sont


prévues en


hausse l’an


prochain,


malgré


la baisse


d’impôt de


5 milliards.


Par Etienne
Lefebvre


LA PHOTO DU JOUR


LE JAPON RAVAGÉ PAR UN TYPHON Au moins 26 personnes ont été tuées, selon les médias japonais, par le passage dévastateur du typhon Hagibis alors que
110.000 secouristes s’apprêtaient, dimanche soir, à passer la nuit à venir en aide aux habitants piégés par les nombreuses inondations. Ici, un homme transporte de
la nourriture à distribuer aux habitants pris au piège dans leur maison, dans le district de Shibata, dans la préfecture de Miyagi. Photo Charly Triballeau/AFP

Chambre d’étudiant, par Marius Buet pour « Les Echos ». En partenariat avec les Beaux Arts de Paris.

masse dimanche le camp d’Aïn Issa,
situé à une trentaine de kilomètres au
sud de la frontière turque. Ils seraient
785, selon les Kurdes, et une centaine,
selon l’Observatoire syrien des droits
de l’homme. « Evidemment, nous
sommes inquiets », a déclaré sur
France 3 la porte-parole du gouverne-
ment français Sibeth Ndiaye.
Les Kurdes gardent des milliers de
djihadistes en prison ainsi que des
dizaines de milliers de membres de
leur famille dans des camps mais leur
surveillance pourrait se relâcher
faute d’effectifs. « C’était, depuis le
début de cette intervention armée, une
préoccupation pour la France parce
que nous avons effectivement des djiha-
distes français dont nous avons tou-
jours considéré qu’ils devaient être
jugés sur place », a poursuivi Sibeth

Ndiaye. Plus globalement, l’offensive
turque a déjà engendré le déplace-
ment de 130.000 personnes, selon
l’ONU. Elle a été déclenchée mercredi
par Ankara juste après que Washing-
ton a annoncé le retrait d’une partie
de ses troupes jusqu’alors déployées
dans le nord de la Syrie pour seconder
les Kurdes dans leur combat contre
Daech. Et aucune pression occiden-
tale exercée depuis lors n’a été de
nature à faire reculer Ankara.

Situation « insoutenable »
Samedi, l’Allemagne et la France ont
suspendu leurs ventes d’armes à la
Turquie. Angela Merkel et Emma-
nuel Macron ont fait front commun
dimanche soir pour enjoindre le pré-
sident Recep Tayyip Erdogan à cesser
une offensive qui risque de « créer une

situation humanitaire insoutenable et
d’aider Daech à réemerger ». « Ceux qui
pensent pouvoir nous contraindre à
reculer se trompent », a répliqué Erdo-
gan, balayant également toute idée de
médiation. Alors que les forces tur-
ques et leurs supplétifs syriens pour-
suivent leur avancée, le retrait, jus-
que-là partiel, des Etats-Unis a été
vécu comme une trahison par les
Kurdes. Vendredi, Washington avait
brandi la menace de sanctions contre
la Turquie. Dimanche, changement
de pied : le secrétaire d’Etat à la
Défense, Mark Esper, a annoncé sur
CBS le retrait, total cette fois, des quel-
que 1.000 s oldats américains présents
en Syrie. Au motif que la situation est
devenue « intenable » et qu’ils sont
« pris en étau » entre les Turcs et les
Kurdes. —E. F.

L’offensive turque contre les Kurdes
ne fait pas seulement des victimes
civiles dans le nord de la Syrie, elle
commence à avoir des conséquences
redoutées par les pays européens.
Selon l’administration kurde de la
région, des femmes affiliées à l’Etat
islamique et leurs enfants ont fui en

INTERNATIONAL


Alors que l’offensive
turque dans le nord
de la Syrie a engendré
le déplacement de
130.000 personnes, des
familles de combattants
de Daech ont échappé
à la surveillance kurde.

Syrie : les Turcs avancent,


Washington annonce un retrait total

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