Courrier international — n 1508 du 26 septembre au 2 octobre 2019 3
En couverture :
dessin de Ramsés, Cuba, pour
Courrier international. Chine :
dessin de Finn Graff , Norvège
Sommaire
LES SOURCES
Chaque semaine, les journalistes
de Courrier international
sélectionnent et traduisent des
articles tirés de plus de 1500 médias
du monde entier. Voici la liste
exhaustive des journaux, sites
et blogs utilisés dans ce numéro :
ADN Cuba (adncuba.com) La Havane, en ligne.
The Christian Science Monitor (csmonitor.com)
Boston, en ligne. Daraj (daraj.com) Beyrouth, en
ligne. Le Devoir Montréal, quotidien. Evening
Standard Londres, quotidien. Financial Times
Londres, quotidien. Foreign Aff airs New
York, bimestriel. Foreign Policy Washington,
bimestriel. Guangming Ribao Pékin, quotidien.
The Independent (independent.co.uk) Londres,
en ligne. El Mundo Madrid, quotidien. The New
York Times New York, quotidien. Okaz Djeddah,
quotidien. Oukraïnska Pravda (pravda.com.
ua) Kiev, en ligne. El País Semanal Madrid,
hebdomadaire. Radio-Canada (ici.radio-
canada.ca) Montréal, en ligne. Radio Free
Asia (rfa.org/english) Washingtonn en ligne.
Shun Po (Hong Kong Economic Journal) Hong
Kong, quotidien. South China Morning Post
Hong Kong, quotidien. The Spectator Londres,
hebdomadaire. Der Spiegel Hambourg,
hebdomadaire. The Times Londres, quotidien.
The Times of Israel (timesofi srael.com)
Jerusalem, en ligne. Die Welt Berlin, quotidien.
Die Zeit Hambourg, hebdomadaire.
CLAIRE CARRARD
DE “COURRIER”
LES CHOIX
Moyen-
Orient :
les scénarios
du pire
A
près l’attaque, inédite,
d’infrastructures
pétrolières saoudiennes,
le 14 septembre, nous avons
consacré deux pages au risque
d’embrasement de la région
(Courrier international no 1507,
19-25 septembre). Deux pages
qui s’appuyaient sur des
commentaires “à chaud”. Dix
jours plus tard, nous choisissons
de revenir sur cette actualité
pour mieux décrypter
les scénarios envisageables
dans cette crise qui n’en est plus
à un paradoxe près. Premier
paradoxe : la position
américaine. Donald Trump
nous a habitués à tant de
revirements que sa politique
étrangère devient diffi cilement
lisible. Au Moyen-Orient
notamment. S’il a plusieurs fois
menacé l’Iran d’une riposte
(après la récente destruction
d’un drone américain, après
l’attaque de pétroliers dans le
détroit d’Ormuz...), si Mike
Pompeo, son secrétaire d’État,
a mis en cause Téhéran dans les
attaques en Arabie Saoudite,
aucune action n’a été entreprise
par les États-Unis – pour le
moment du moins. Au grand
désarroi de la presse saoudienne
(lire l’article d’Okaz, p. 15), qui
n’hésite plus à critiquer
ouvertement son encombrant
allié, accusé d’être un “faux
dur”. Pour Trump, la marge
de manœuvre est étroite, et rien
ne laisse penser qu’il prendra
le risque d’une intervention
avant la présidentielle de 2020.
Quand les Américains s’en
mêlent, rien ne va ; quand ils ne
s’en mêlent plus, tout s’eff ondre,
pourrait-on dire. Le
désengagement américain
risque d’accentuer les
déséquilibres régionaux et de
précipiter un nouveau confl it.
Cela au moment où Israël,
meilleur allié de Washington
dans la région et qui s’est
rapproché des pays sunnites
(Arabie Saoudite en tête),
connaît de lourdes incertitudes
politiques. Le second paradoxe,
c’est que l’Iran, que l’on sait
aff aibli par les sanctions
économiques, se retrouve
de facto en position de force,
explique un expert dans
Foreign Aff airs (lire p. 16-17).
Si le régime a montré au monde
sa capacité de nuisance, il est
aussi, dans le confl it de plus en
plus ouvert qui l’oppose à son
éternel rival, peut-être moins
mal perçu que l’Arabie Saoudite
de Mohammed ben Salmane.
MBS prétendait moderniser le
royaume wahhabite. Il restera
aux yeux du monde l’homme
qui a fait assassiner Jamal
Khashoggi, ruinant au passage
l’image de son pays, englué dans
une guerre sans fi n au Yémen.
Cette semaine, à l’ONU, le
président iranien et Donald
Trump se rencontreront peut-
être. Ou pas. Sans jouer
les apprentis sorciers, nous
consacrons malgré tout la une
à ce duo (ou “trio infernal” si
l’on inclut MBS, comme le titre
Der Spiegel cette semaine).
C’est toute la diffi culté pour
un hebdomadaire : le timing.
Quand monter une couverture ?
Combien de temps une actualité
reste-t-elle “pertinente”,
audible? L’impasse actuelle
au Moyen-Orient nous laisse
penser que la crise est loin
d’être fi nie, et qu’au contraire
nous sommes proches d’un
point de basculement majeur,
avec les meilleurs ennemis,
Iran et Arabie Saoudite,
plus que jamais engagés dans
un dangereux face-à-face.
CHINE p.30 360° p.
Ce qui pourrait
gâcher la fête
pour Xi Jinping
Économie, confl it sino-américain,
manifestations à Hong Kong :
les nuages s’amoncellent
à l’approche du 70e anniversaire
de la République populaire,
le 1er octobre.
p.
ENVIRONNEMENT p.
Des compagnies
aériennes plus vertes?
Face à l’essor du mouvement fl y g s k a m – “la honte
de prendre l’avion” –, les compagnies aériennes
s’intéressent à leurs émissions de CO 2. Mais les
solutions sont limitées, relate le Financial Times.
MON VOYAGE
AU-DELÀ DU RÉEL
L’écrivain autrichien Clemens J. Setz a
testé à Tokyo des parcours de réalité
virtuelle. Il raconte à Die Zeit comment
ces aventures l’ont mis face à sa peur
de la chute et au vertige de la mort.
ROYAUME-UNI p.
“Un grand jour
pour la démocratie”
Le 24 septembre, la Cour suprême britannique a
jugé “illégale” la suspension du Parlement décidée
par Boris Johnson. Un retour aux règles
démocratiques, note le London Evening Standard.
FINN GRAFF, NORVÈGE