32 // FINANCE & MARCHES Lundi 7 octobre 2019 Les Echos
PORTRAIT
par Laurance N’Kaoua
@LauranceNKaoua
Sami Rahal
tient conseil
chez Deloitte
Du s ang neuf! C ar Sami R ahal l’affirme : i l est l e premier
président en France à ne pas avoir a ccompli toute sa car-
rière chez Deloitte. Mais chez le géant de l’audit depuis
2006, l’homme, abords courtois, regard doux, gestes
mesurés, a fait plusieurs métiers jusqu’au sommet.
L’ambition, chevillée au corps. A 53 ans, Sami Rahal
était déjà le CEO de Deloitte France et Afrique franco-
phone. Désormais, ce Lorrain aux racines libanaises est
aussi vice-président de Deloitte pour l’Europe c ontinen-
tale, alliance nouvelle et stratégique des entités du
groupe dans 36 pays, y compris africains. « L’union fait
la force, lâche ce patron en avalant un café serré dans le
décor b oisé d u Lagardère Paris Racing, où il joue a u ten-
nis avec ses deux filles. Deloitte devait se doter d’une f orce
de frappe accrue pour séduire, dans le conseil, les grands
comptes internationaux. »
La firme doit fourbir ses armes, notamment pour se
positionner davantage sur le conseil qui croît plus vite que
l’audit, activité historique de Deloitte, soulignait le site
d’information Consultor au printemps dernier...
« Comme tous les Big Four, Deloitte doit aussi compenser
des pertes de mandats de commissariat aux comptes cau-
sées par une nouvelle réglementation européenne. C’est une
des priorités de Sami Rahal », commente le journaliste
Benjamin Polle. Dans la foulée, Sami Rahal vient, par
ailleurs, de céder, en France, la filiale d’expertise-compta-
ble In Extenso, née dans le giron de Deloitte il y a vingt-
sept ans et réservée aux TPE. « Il a des analyses très fines,
commente Vincent Batlle, qui travaille depuis vingt ans à
ses côtés. Et il possède une détermination douce et
sans faille. »
Homme de chiffres
Une force que ce fils d’un chirurgien-dentiste a cultivée
dès l’enfance, dans le bourg morne et mosellan d’Audun-
le-Tiche, près du Luxembourg. Sa carrière a un parfum
de revanche. L’enfant, unique, n’a pas 8 ans lorsqu’un acci-
dent de ski le prive de deux ans d’école. « Ma mère me fai-
sait classe à la maison », se souvient-il. Et d’ajouter, plus
grave : « Le sujet pour moi était de remarcher un jour. »
Mais il remarche, joue au foot, fait de la planche à voile et
son service militaire, skis aux pieds, chez les chasseurs
alpins. Bouger, toujours. Avant d’intégrer, comme scienti-
fique du contingent, le centre d’études nucléaires de Tech-
nicatome à Cadarache. Car Sami Rahal est d’abord un
homme de chiffres. De par ses diplômes, d’abord : à son
statut d’ingénieur informatique de l’INPG de Grenoble et
à un DEA en intelligence artificielle, s’ajoutera, plus tard,
un diplôme d’expert-comptable et de commissaire aux
comptes. Des chiffres, il y en a aussi à ses débuts en entre-
prise qui se feront dans l’audit. Après un passage à l’Essec,
il démarre chez Ernst & Young, curieux, soucieux, dit-il,
d’échapper à la routine... EY l’enverra notamment à New
York se roder aux mécanismes de la finance. Et après un
intermède à l’Insead où il décroche un MBA, il en devien-
dra associé en 1999. C’est donc chez ce concurrent que son
prédécesseur à la tête de Deloitte France, Jean-Paul
Picard, ira chercher Sami Rahal en 2006...
On le dit fidèle. Une dizaine de collaborateurs le sui-
vront. « Il a une vision stratégique. Ce n’est pas un techni-
cien pur », commente Jean-Paul Picard. Chez Deloitte, le
jeune homme sera tour à tour, responsable de l’activité
transactions, patron du conseil financier, directeur de la
stratégie et DRH. Jusqu’à ce long processus de campagne
puis de vote en 2017 où il a été élu CEO par 300 de ses pairs.
« Tu a s gagné parce que tu le voulais plus que les autres », lui
glisse alors un prédécesseur. « J’adore convaincre », rétor-
que cet ancien timide que l’on dit « dans le contrôle, par-
fois à l’excès ». Cet amateur de cuisine japonaise et de vins
de Bourgogne, qui se juge « très bon skieur, joueur de ten-
nis t out à fait convenable e t golfeur très moyen », dit vouloir
aller vite. Bouger, encore. « J’aime le mouvement », con-
fie-t-il. Désormais, dans les cimes d’une alliance de 36
entités, il devra aussi tenir conseil.n
Deloitte
ENTREPRISES
SNCF
Henri Pidault
a été nommé directeur général
d’e-SNCF, l’entité
qui regroupe les équipes
des systèmes d’information,
du numérique
et des télécommunications
du groupe SNCF.
Henri Pidault, 55 ans, diplômé
en p hysique de l’Ecole normale,
a d’abord été directeur chargé
de la recherche et du dévelop-
pement chez l’éditeur Roman
CAD Software. Il est ensuite
devenu directeur des systèmes
d’information adjoint chez
Atos, avant d’être promu direc-
teur des systèmes d’infor-
mation chez Mazars puis à la
Compagnie des Alpes. Il a
assumé les fonctions de vice-
président exécutif « techno-
logy & products » chez Kyriba
avant d’être chief technology
officer au sein de Deloitte Digi-
tal. Il était entré à la SNCF en
2017, en tant que directeur de la
performance numérique.
KIA MOTORS
Karim Habib
devient vice président senior
et chef du centre de design
de Kia.
Karim Habib, 48 ans, a étudié
l’ingénierie mécanique à l’uni-
versité McGill (Canada) ainsi
que le design des transports au
Art Center College of Design
(Etats-Unis). Il fut directeur
senior design avancé Allemagne
chez Daimler en 2009, mais
aussi chef du design extérieur
BMW Automobiles en 2011 et
chef du design BMW Automobi-
les en 2012. Depuis deux ans, il
était directeur exécutif du
design Infiniti chez Nissan
Motor Company.
TARKETT
Séverine Grosjean
Francesco Penne
sont nommés directrice
des ressources humaines
du groupe et président
de la division EMEA
et Latam.
Séverine Grosjean, 47 ans,
diplômée de l’IEP de Paris et de
l’IAE Paris, titulaire d’un master
de l’université du Kent (Royau-
me-Uni), a rejoint le groupe
Alstom en 2000. Elle est deve-
nue vice-présidente RH de
l’organisation commerciale de
la branche industrie de Schnei-
der Electric. En 2017, elle est
passée DRH Emea et Latam du
groupe Tarkett.
Francesco Penne, 48 ans, ancien
élève de l’Ecole Polytechnique
de Milan et de l’Ecole centrale
Paris, est titulaire d’un MBA de
la Bocconi Business School. En
1998, il a débuté en R&D et mar-
keting chez Usinor (Arcelor). En
2004, il a rejoint Air Liquide o ù il
a assumé diverses fonctions de
ventes et marketing, et de direc-
tion générale à travers l’Europe.
Depuis 2016, il était vice-prési-
dent pour l’Europe centrale.
PUMA
Christophe Cance
est nommé directeur
commercial de Puma France.
Christophe Cance, 4 5 ans,
diplômé de l’UFR Staps de Mont-
pellier, est un ancien rugbyman
de haut niveau. Après avoir tra-
vaillé chez Adidas en 1998, il a
occupé, dès 2005, les postes de
directeur des ventes France,
puis de country manager France
chez New Balance. En 2008, il a
rejoint Puma France pour y être
responsable de la force de vente
avant de prendre la tête de
la division commerciale sport
performance en 2010.
avons fait pour le moment. Notre
objectif, c’est d’avoir un réseau de
transport efficace. Nous prenons les
solutions les plus faciles à mettre en
place, à utiliser, et le paiement par
carte bancaire n’en fait pas partie »,
confirme Laurent Probst, directeur
général d’IDFM. BPCE, qui a déjà
développé ce système à Dijon et
cherche à le faire dans d’autres vil-
les, n’est pas la seule banque sur le
créneau. D’autres établissements,
comme La Banque Postale, veulent
aussi faire de la carte bancaire un
moyen de paiement et de transport
en Ile-de-France. Mais, IDFM mise
en priorité sur l’achat et la numéri-
sation du titre du transport via...
smartphone. L’autorité publique
vient d’ailleurs de présenter son
nouveau système de tickets sur
mobile, qui s’inscrit dans son plan
de renouvellement de sa billettique
lancé en 2018. Les voyageurs peu-
vent désormais acheter et valider
leurs carnets de tickets, forfaits
Navigo et tickets OrlyBus et Roissy-
bus sur leur smartphone. Seule
limite – mais de taille – le système
n’est c ompatible q u’avec les mobiles
utilisant Android, système d’exploi-
tation de Google qui équipe la
majorité des smartphones. IDFM
n’a pas trouvé d’accord avec Apple.
« C’est u ne limite importante », com-
mente une banque, alors qu’IDFM
espère devenir compatible avec iOS
d’ici à 2021.
Quelques dizaines
de millions d’euros
L’autorité des transports en région
parisienne ne ferme toutefois pas
totalement la porte aux banques et
aux cartes de paiement. Elle attend
l’intégration totale des modes de
paiement et de transport avec le
smartphone avant de voir ce qu’elle
fera. Elle devrait prendre sa déci-
sion après 2021. « On pourrait
décider d’intégrer les cartes bancai-
res à ce moment-là, s’il y a une
demande des usagers », explique
Laurent Probst. Un appel d’offres
serait alors lancé pour choisir la ou
les banques partenaires.
Reste la question du budget. Pour
son plan de changement de la billet-
tique, IDFM, qui gère plusieurs mil-
liards d’euros par an, a prévu
400 millions d’euros d’investisse-
ment. « Si nous voulons que la carte
bancaire passe sur nos bornes, il fau-
drait investir de nouveau », précise
Laurent Probst. Un tel équipement
nécessiterait plusieurs dizaines de
millions d’euros.n
L’autorité organisatrice des transports en région parisienne mise
beaucoup sur le paiement par smartphone. Photo Arthur Hervé/RÉA
Raphaël Bloch
@Bloch_R
BPCE et Visa visaient gros. Mi-sep-
tembre, les deux groupes ont
annoncé la création d’une task force
pour développer le paiement par
carte e t mobile dans les t ransports à
l’occasion des JO 2024. Ils espé-
raient convaincre Ile-de-France
Mobilités (IDFM) de les s uivre, mais
l’autorité organisatrice des trans-
ports en région parisienne n’est pas
intéressée.
« La carte bancaire, pourquoi pas,
mais ce n’est pas le choix que nous
PAIEMENT
Les deux groupes ont
créé une task force
pour convaincre
IDFM de développer
et généraliser
le paiement par carte
et mobile dans
les bus et le métro.
Ile-de-France Mobilités ferme
la porte à BPCE et Visa
,
Envoyez vos nominations à
[email protected]
carnet
fr
+
Ils sont nés
un 7 octobre
- Jean Arthuis, ancien mi-
nistre de l’Economie, 75 ans. - Enki Bilal, dessinateur
et scénariste de BD, 68 ans. - Teresa Cremisi, ex-PDG
de Flammarion, éditrice,
74 ans. - Charles Dantzig, écrivain,
58 ans. - Patrick Guérin, PDG
d’OpenHealth, 54 ans. - Marin Karmitz,^
producteur, fondateur
de MK2 Productions, 81 ans. - Jean-Jacques Launier,
fondateur d’Art ludique
Le Musée, 61 ans. - Bernard Lavilliers,
chanteur, 73 ans. - Yo-Yo Ma, violoncelliste,
64 ans. - Christine Nagel,
parfumeur, 60 ans. - Stanley O’Neal, ex-prési-
dent de Merrill Lynch, 68 ans. - Vladimir Poutine,
président de la Fédération
de Russie, 67 ans. - Sam Querrey, joueur
de tennis, 32 ans. - Desmond Tutu, archevê-
que anglican sud-africain,
prix Nobel de la paix, 88 ans. - Gabriel Yared,^
compositeur, 70 ans.
« La carte bancaire,
pourquoi pas,
mais ce n’est pas
le choix que nous
avons fait pour
le moment. Notre
objectif, c’est
d’avoir un réseau
de transport
efficace. »
LAURENT PROBST
Directeur général d’IDFM
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