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RENDEZ-VOUS
LE MONDE·SCIENCE & MÉDECINE
MERCREDI 18 SEPTEMBRE 2019
Comète C/2019 Q4
Uranus
Source : NASA
Terre
Mercure
Mars
Vénus
Soleil
T
ra
je
ct
oi
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(^) e
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po
si
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pr
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(^20)
(^20)
Terre
Mercure
VISITE D’UNE COMÈTE
INTERSTELLAIRE?
Et de deux? La NASA a annoncé,
jeudi 12 septembre, qu’une
comète baptisée « C/2019 Q4 »
pourrait être d’origine interstel-
laire. Cela en ferait le deuxième
visiteur jamais repéré en prove-
nance d’au-delà de notre Système
solaire, après ‘Oumuamua, en
octobre 2017. La nouvelle venue
a été détectée le 30 août par un
amateur, Gennady Borisov, depuis
l’observatoire Margo, en Crimée.
Des observatoires tentent d’affiner
les observations et le calcul de tra-
jectoire. La comète, qui se déplace
à 15 0000 km/h, atteindra son
point le plus proche du Soleil
le 8 décembre, à une distance
de 300 millions de km. Elle mesure
de 2 km à 10 km de diamètre. « Sa
haute vélocité implique non seule-
ment que cet objet vient probable-
ment de l’extérieur de notre Sys-
tème solaire, estime l’astronome
Davide Farnocchia (NASA), mais
aussi qu’il va le quitter pour retour-
ner vers l’espace interstellaire. »
(PHOTO : CANADA-FRANCE-HAWAII TELES-
COPE. INFOGRAPHIE : NASA/JPL-CALTECH)
E. BUSSER, G. COHEN ET J.L. LEGRAND © POLE 2019 [email protected]
Un point, c’est tout!
Alice, Bob, Cédric et Denise étaient les quatre finalistes d’un concours mathématique composé de quatre problèmes,
une devinette logique, un raisonnement géométrique, un jeu de stratégie et un défi numérique, auxquels ils devaient
donner la réponse et la justifier. Pour chaque problème, un même barème de quatre notes, des entiers strictement
positifs et tous différents, était attribué aux quatre finalistes.
Bien que n’ayant jamais obtenu la note maximale, Cédric, qui avait moins bien réussi la devinette logique que le
raisonnement géométrique, l’a emporté avec 24 points. Bob, quant à lui, a obtenu la note maximum au jeu de
stratégie mais a fini troisième avec 19 points. Alice a marqué 20 points et Denise 17.
Retrouvez le détail des résultats, épreuve par épreuve, de chacun des quatre finalistes.
Solution du problème 1111
- Le plus petit entier qui possède 10 000 entiers infé-
rieurs et premiers avec lui est 10 291.
On utilise « l’indicatrice d’Euler », qui indique que si un
nombre s’écrit pk, avec ppremier, le nombre d’entiers
inférieurs premiers avec lui est φ(pk) = (p–1)pk–1. De plus,
si M et N sont premiers entre eux, φ(M×N) = φ(M) ×φ(N).
10 000 s’écrivant 2^4 × 54 , les diviseurs premiers du
nombre cherché doivent être choisis dans l'ensemble
{2, 3, 5, 11, 17, 41, 101, 251, 401}. Quelques essais mènent à la
solution 10 291 = 41 ×251.
2a. Le plus petit multiple de 1 111 s’écrivant avec des chiffres
tous différents est 241 087.
On pose la multiplication de 1 111 par un nombre N.
Si N a deux chiffres, le résultat aura deux chiffres égaux.
Si N s’écrit abc, on peut avoir des chiffres différents aux
conditions suivantes : b+ c< 10 et a+ b+ c≥10, ce qui
permet à une retenue de différencier les chiffres des cen-
taines et des milliers. Il n’y a pas de solution avec a = 1
(doublon du 1). La plus petite, avec a = 2, est obtenue pour
b= 1 et c= 7.
2b. Le plus grand multiple de 1 111 s’écrivant avec des
chiffres tous différents est 9 875 612 340.
On cherche à écrire les dix chiffres de 0 à 9 dans l’ordre
abcdefghijavec les contraintes de divisibilité par 11 et 101.- a – b + c – d + e – f + g – h + i – j doit être égal à 11 ou –11.
- ab – cd + ef – gh + ij doit être égal à 101, 0 ou –101.
En choisissant 987 comme premiers chiffres, il n’y a pas
de solution avec d= 6, mais il y en a une avec d= 5 et e= 6.
C’est 9 875 612 340.
FÊTE DE LA SCIENCE DU 5 AU 13/10
(2) EN RÉGION, MOITIÉ NORD
- Bourgogne-Franche Comté, du 10 au
13/10 au Village des sciences de Besançon. - Le pendule et le temps: l’invention de Huy-
ghens, qui fait battre les horloges au
rythme du balancier.- Apprenti architecte: l’architecture de
Claude Nicolas Ledoux pour la Saline royale
d’Arc-et-Senans avec un jeu de construction
éducatif inédit.
- Apprenti architecte: l’architecture de
- Bretagne
- Exposition Maths en jeuxà la médiathèque
Le relais des cultures, à Ercé-près-Liffré. - Exposition Remember Maryam Mirza-
khaniau Diapason, à Rennes. Vie et œuvre
de la première femme médaillée Fields, en
2014, décédée prématurément en 2017.- Conférence Les maths pour comprendre
l’épilepsie,le 15/10 à 18 h à la médiathèque
Vent de Culture, à Brécé. - Rencontre/débat L’impossible, il n’y a que
ça de vrai,le 15/10 à 20 h à l’Antichambre, à
Mordelles : les maths, ni figées ni rigides. - Brocante mathématique,le 19/10 de 11 h à
13 h à la médiathèque de Pacé : présentez
vos instruments mathématiques. - Centre Val de Loire
- Conférence Fractales, nombre d’or, la
beauté des chosesle 05/10 à 20 h 30 au
Foyer rural de Saint-Ouen-les-Vignes. - Deux expositions : Il y a 500 ans, Léonard
de Vinci et Une étrange disparition,au Vil-
lage des sciences de Tours. - Deux expositions : Le jeu de 13 et Des jeux,
des maths et des programmes,les 12/10 et
- Conférence Les maths pour comprendre
13/10 à l’IUT de Bourges.
- Deux escape gamesmathématiques :
Sur les traces de Léonard de Vinci les 12/10
et 13/10 à Châteauroux, IUT de l’Indre ;
Le problème complexe d’Anna Leez,les 12/10
et 13/10 au Village des sciences d’Orléans. - Grand Est
- Conférence Fractales le 18/10 à la média-
thèque Voyelles de Charleville-Mézières. - Bulles de savon géantes les 10/10 et 11/10
sur le campus Bridoux de Metz. - Ateliers Informatique sans ordinateur et
Atelier des mathématiques, le 11/10 à 9 h sur
le campus des Aiguillettes, Villers-les-Nancy. - Hauts de France
- Atelier Ordinateur quantiqueles 10/10 et
13/10 à 12 h au Village des sciences de Lille.
Informations sur http://www.fetedelascience.fr
N° 1112
G U I D E
« La Loutre d’Europe »
Observer une loutre relève de l’exploit.
Nocturne, furtive, elle fuit l’humain, qui a
failli l’éradiquer de nos contrées, laissant
toutefois quelques traces, empreintes, crottes
ou « catiches », ces gîtes de misebas. Pour les
repérer, mais aussi tout connaître de l’animal
mythique, les éditions Biotope proposent
un guide complet. De l’histoire naturelle
à la conservation, des légendes anciennes
aux derniers travaux scientifiques, l’an
cienne terreur des rivières devenue ambassa
drice des milieux humides se dévoile à nous.
En attendant une hypothétique rencontre.
> De René Rosoux et Charles Lemarchand (Bio
tope éditions, « Savoirs naturalistes », 350 p., 35 €).
LE LIVRE
Alien, 40 années
de peur et de science
Deux paléontologues,
un physicien et un linguiste
soumettent le monstre
au prisme de leurs
spécialités respectives
L’
un des monstres les plus célèbres du
cinéma de sciencefiction, Alien, fête
ses 40 ans. C’est l’occasion de réaliser,
grâce à quatre auteurs, qu’en plus d’avoir
marqué l’histoire du cinéma et les esprits, le
film est un bon support pédagogique pour
s’initier aux conditions de vie extraterrestres,
à l’intelligence artificielle, à la biologie du
développement et à la biologie tout court.
Pour rappel, dans le premier épisode de
cette fiction, l’équipage d’un vaisseau spatial
de Terriens laisse monter à son bord un intrus
récupéré sur une autre planète et qui finira
par leur rendre pénible le voyage de retour.
Le paléontologue JeanSébastien Steyer
insiste sur l’un des traits de génie du réalisa
teur Ridley Scott et ses scénaristes. Certes, le
monstre principal est horrible et carnassier,
mais c’est son cycle de développement qui
porte la terreur au sommet. Œuf, puis phase
« étreigneur de visage », ensuite « exploseur
de poitrine », et, enfin, âge adulte du xéno
morphe, tout fait frémir.
Un analogue dans le monde vivant
Avec sangfroid, le spécialiste dissèque ces dif
férentes phases et parvient toujours à identi
fier un analogue de leurs caractéristiques
dans le monde vivant terrestre. Même les fa
meuses doubles mâchoires d’Alien existent,
chez des libellules ou des requins. Des indices
le font aussi pencher pour une origine aquati
que du monstre. Malgré ses efforts et après
avoir exploré toutes les branches du vivant, le
paléontologue rend les armes. Aucun nom ne
convient vraiment, xénomorphe étant par
exemple déjà attribué à une petite fourmi
nocturne (pour le genre) ou à un papillon
(pour l’espèce). Le paléontologue n’a d’autre
choix que de baptiser la créature « Gigerus
monstrum », du nom de l’artiste suisse qui a
inspiré le héros terrifiant du film.
Cet adroit dégagement renvoie au chapitre
de son collègue Christopher Robinson, qui
raconte ce que doit Alien à Hans Ruedi Giger,
ouvrant pour le lecteur une fenêtre sur la
littérature et la philosophie. Le physicien
Roland Lehoucq rappelle, lui, qu’il n’est pas si
facile de transformer des planètes pour les
habiter ou de voyager longtemps, ou encore
de congeler des corps (technique dite « d’ani
mation suspendue »), comme dans le film et
ses cinq suivants. Enfin, Frédéric Landragin
surprend en insistant sur une autre particu
larité d’Alien : la mise en scène quelque peu
paradoxale de deux formes d’intelligence
artificielle. Le paradoxe étant que l’une de ces
machines, l’ordinateur de bord, Maman, a
l’air anachronique par rapport à la seconde,
l’androïde Ash, qui a tout d’un humain (appa
rence, émotion, intelligence...). Provocateur,
l’auteur se demande si les androïdes, pré
sents également dans les autres volets, ne se
raient pas les figures centrales de la saga.
Même s’ils finissent en morceaux.
d. l.
L’Art et la science dans Alien,
de Frédéric Landragin, Roland Lehoucq,
Christopher Robinson et JeanSébastien
Steyer (La ville brûle, 175 p., 18 €).
LIVRAISON
DIX MILLE PAS ET PLUS
LE SPORT CONTRE LES EFFETS DE LA MÉNOPAUSE
Par PASCALE SANTI
O
n ne le dira jamais assez, l’activité physique
régulière diminue la mortalité, en popula
tion générale, d’environ 30 %. C’est vrai
aussi pour les femmes ménopausées, notamment
celles âgées de plus de 60 ans. La professeure Mar
tine Duclos, responsable du service de médecine du
sport au CHU de ClermontFerrand, vient de rédiger,
pour la Société française de gynécologie, des recom
mandations sur les effets de l’activité physique et de
la diminution de la sédentarité chez ces femmes. Elle
a passé en revue toute la littérature sur le sujet, pas
moins de 100 études. Ces recommandations
devraient être publiées dans les prochains mois.
Rappelons d’abord que la ménopause, qui survient
en général vers la cinquantaine, se caractérise par l’ar
rêt du fonctionnement des ovaires et la chute du taux
d’œstrogènes. Cette période peut s’accompagner de
symptômes gênants – pour 50 % à 60 % des femmes –
tels que bouffées de chaleur, troubles du sommeil ou
de la concentration, fatigue, anxiété, sécheresse vagi
nale... L’exercice peut les atténuer.
La chute du taux d’œstrogènes augmente le risque
d’ostéoporose (perte de densité osseuse), une mala
die qui n’épargne pas non plus les hommes. Chez la
femme ménopausée, « l’activité physique à impact
(course, sauts...) augmente la densité minérale
osseuse », souligne une expertise de l’Institut natio
nal de la santé et de la recherche médicale. Des effets
retrouvés chez les hommes âgés.
Ce sont les activités combinées, mêlant une endu
rance d’intensité modérée (marche rapide, gymnas
tique suédoise, jogging, danse...) à des exercices de
renforcement musculaire, qui se révèlent les plus
efficaces sur la densité osseuse, selon les études
passées en revue par Martine Duclos. Le fait de
bouger aurait aussi des bénéfices sur l’équilibre, le
risque de chute et de fracture... « Marcher, monter des
escaliers, danser, faire des exercices de renforcement
musculaire sont un bon traitement préventif des frac
tures chez les femmes », souligne Martine Duclos.
La ménopause a aussi pour effet d’augmenter la
masse grasse viscérale, soit le tour de ventre. Toutes
les études montrent les effets positifs de l’activité phy
sique, avec une diminution du pourcentage de masse
grasse et un gain ou un maintien de masse muscu
laire, même chez des femmes initialement inactives.
« L’activité physique peut diminuer les symptômes
pour les femmes touchées par un cancer du sein, la
ménopause pouvant être provoquée par les traite
ments, qui peuvent aussi amplifier les symptômes »,
explique l’oncologue Inès VazLuis (Institut Gustave
Roussy, à Villejuif). Et ses effets protecteurs sur le
risque de cancer, de rechute, et la réduction de la fati
gue liée aux traitements, sont très documentés.
L’activité physique permet également de lutter
contre les douleurs tendineuses et cartilagineuses in
duites par la baisse du taux d’œstrogènes et peut ré
duire les bouffées de chaleur, explique l’endocrinolo
gue et gynécologue Nathalie ChabbertBuffet (hôpi
tal Tenon, APHP). Elle aborde l’activité physique avec
ses patientes et recommande une activité en charge
(course, danse...) et une activité aérobie modérée ou
élevée, « à la limite de pouvoir parler avec une coéqui
pière » et où il faut « avoir les aisselles mouillées à la
fin ». Pour les plus réfractaires, Nathalie Chabbert
Buffet n’hésite pas à faire une ordonnance : « Acheter
une paire de baskets, l’enfiler, et aller courir »... en
adaptant à chaque cas. C’est aussi bon pour le moral.
Il est aussi important de ne pas être sédentaire, de
réduire le temps passé assis, les effets étant délétères.
Et un peu d’activité plutôt qu’aucune fait déjà la
différence. Comme le confirme une vaste étude de la
cohorte américaine Opach (cohorte multiethnique
de femmes âgées de 63 à 99 ans), chaque augmenta
tion de trente minutes par jour d’activité physique
de faible intensité ou d’intensité modérée est asso
ciée à une baisse de mortalité globale de respective
ment 12 % à 39 %, précise Martine Duclos. Et ce, quels
que soient l’âge et l’ethnie.
AFFAIRE DE LOGIQUE – N° 1112