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vendredi 30
t 22.5 5 Arte Docmentaire
Charles Manson
Le démon d’Hollywood
| Documentaire de Tom O’Dell (GB, 2919)
| 105 mn. Inédit.
Le 9 août 1969, l’actrice Sharon Tate,
enceinte, était retrouvée morte poignar-
dée, dans sa maison de Los Angeles, avec
quatre autres personnes. La barbarie des
faits marqua tant les esprits que, cin-
quante ans plus tard, Tarantino revisite
encore, dans Once upon a Time in...
Hollywood, cette histoire qu’il juge obs-
cure. Un avis que ne semble pas partager
le réalisateur de ce doc, pour qui tout est
clair : condamné pour ces crimes commis
par sa secte, Charles Manson voulait pu-
nir le producteur de musique Terry Mel-
cher, ancien occupant de la propriété que
louait Sharon Tate. Car le gourou Manson,
devenu figure démoniaque, se rêvait star
de la pop. Et avait entendu un appel à la
violence dans le fameux album blanc des
Beatles, sorti en novembre 1968...
La sombre folie de ce parcours quand
même très tordu est évoquée ici de
manière tranquillement pédagogique,
comme si Manson n’était qu’un phéno-
mène culturel, fruit de la libération des
années 1960, que ses errances sanglantes
expédièrent en prison à vie. Le récit de
son amitié avec Dennis Wilson, le play-
boy des Beach Boys, fait heureusement
resurgir le trouble : dans cette relation,
un pouvoir manipulateur est en jeu, mais
aussi les blessures secrètes de deux
hommes qui se sentaient l’un et l’autre
illégitimes dans le monde de la musique
et s’en consolèrent en collaborant sur
une chanson. Avant que l’horreur les
sépare. — Frédéric Strauss
r 21.05 France 2 Téléfilm
La Promesse de l’eau
| Téléfilm de Christian Faure (France, 2019) | 95 mn. Inédit
| Avec Nicolas Gob (Damien), Thomas Jouannet (Guillaume), Eva Darlan
(Nancy), Elise Tielrooy (Carole de Chaussey), Aude Legastelois (Océane).
Autant le dire tout de suite : il n’y a rien à sauver de cette Promesse
de l’eau. On parlera même de naufrage tant ce scénario impro-
bable nous laisse cois. Au large de Montpellier, un jeune plongeur,
Thibault Gagneur, meurt en trouvant, dans les fonds marins, le
légendaire et convoité masque en or de Médusa. L’enquête est
confiée aux frères Le Guen, Guillaume (Thomas Jouannet), capi-
taine de police du SRPJ, et son cadet Damien (Nicolas Gob), capi-
taine de gendarmerie. Coïncidence qui arrange visiblement les
scénaristes, la fille de Guillaume est aussi la petite amie enceinte
du plongeur malchanceux. Mais qui en avait après Thibault, dont
les parents ont également péri en mer au même endroit quelques
années plus tôt? Est-ce Océane, sa sœur tourmentée? A moins
qu’il ne s’agisse de Carole, amie de la famille? Ou encore du
patron véreux de l’entreprise Guidex, qui déverse ses déchets
toxiques dans la mer? Le téléfilm réussit la prouesse d’enchaîner
tous les pires clichés du genre policier, le tout arrosé par un jeu
d’acteurs à la limite du ridicule et une mise en scène au manque
d’originalité affligeant. Les deux frères sont de bons flics zélés
tout en muscles qui entrent partout sans aucun mandat de per-
quisition, la blonde quadra est une croqueuse d’hommes hysté-
rique... Consternant de bout en bout. — Rossana Di Vincenzo
t 22.4 0 France 2 Téléfilm
Les Petits Meurtres d’Agatha Christie
La Mystérieuse Affaire de Styles
| Série de téléfilms. Réalisation : Eric Woreth (saison 2, 15/24, France, 2016)
| Scénario : Pierre Linhart, d’après Agatha Christie | 100 mn. Rediffusion
| Avec Samuel Labarthe, Blandine Bellavoir, Elodie Frenck.
A la tête d’un chic établissement de thalassothérapie au Touquet,
Emilie Beauregard a trouvé mieux que la fontaine de jouvence : un
mari de trente ans son cadet, dont les mains d’or lui assurent de
merveilleux massages quotidiens. Inquiète de l’emprise exercée
par l’éphèbe sur sa patronne, une fidèle employée tente, en vain,
d’alerter le commissaire Laurence. Quelques jours plus tard, Emi-
lie est retrouvée morte, empoisonnée, au grand dam d’Alice, l’in-
trépide journaliste venue enquêter sur les lieux. La Mystérieuse
Affaire de Styles est le premier roman d’Agatha Christie et, aussi, la
première apparition de son limier fétiche, Hercule Poirot, ici
dignement remplacé par le duo Laurence-Avril.
Plus que l’intrigue, un rien languissante et prévisible, c’est en-
core une fois le charme très fifties des personnages qui pimente
le séjour, entre cure de remise en forme, bouillon d’onze heures
et chamboulements personnels. Car Swan aborde avec une an-
goisse mal dissimulée le virage de la cinquantaine et Alice, aban-
donnée à la naissance, fait une découverte renversante sur ses ori-
gines... Seule la pimpante et toujours craquante Marlène (Elodie
Frenck), secrétaire tout en blondeur et sourires hollywoodiens,
échappe au coup de mou existentiel. — Isabelle Poitte
Hippie maléfique, le gourou se rêvait en pop star! Sa folie criminelle, sans équivalent, fut un sale coup pour le Flower Power.
Télérama 3632 21 / 08 / 19