Télérama Magazine N°3632 Du 24 Août 2019

(coco) #1
96 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir

câble | satellite


y 20.55 Comédie+ Documentaire

La Télé de Lemercier


| Documentaire d’Aurélien Combelles
(France, 2017) | 90 mn. Rediffusion.
A la télévision, Valérie Lemercier a tout
osé, ou presque. Tour à tour bourgeoise
fantasque et trash dans Palace ; petite fille
un rien débile qui « aime Hervé Vilard et vi-
der les truites » dans le sketch culte des
Nuls (L’Ecole du fan) ; maîtresse de céré-
monie gonflée pour les César (2007)...
Trente ans déjà que l’humoriste nous fait
rire aux éclats. Car si elle se fait de plus en
plus rare, Valérie Lemercier aura eu beau-
coup de grands moments cathodiques,
comme le rappelle ce portrait documen-
taire d’Aurélien Combelles.

y 21.00 TV5 Monde Téléfilm

Les Heures souterraines


| Téléfilm de Philippe Harel (France, 2014)
| D’après Delphine de Vigan | 110 mn. Rediffusion
| Avec Marie-Sophie Ferdane (Mathilde), Mehdi
Nebbou (Thibault), Eric Savin (Jacques).
Ces « heures souterraines », telles que les
décrit Delphine de Vigan dans son roman,
sont ces moments où l’on se replie sur soi
afin de supporter le monde. Philippe Harel
a fidèlement adapté cette chronique sen-
sible du mal-être contemporain qui suit les
destins parallèles d’une jeune femme vic-
time de harcèlement moral au travail et
d’un praticien de SOS Médecins qui se re-
met mal d’une rupture amoureuse.
Le réalisateur excelle à décrire la soli-
tude urbaine et la violence feutrée de la
vie en entreprise dans des scènes gla-
çantes. Mais il parvient aussi à rendre très
émouvants ces parcours d’êtres débous-
solés. Mehdi Nebbou est, comme tou-
jours, d’une grande justesse et d’une
grande douceur dans la peau d’un méde-
cin humain, trop humain. Et Marie-So-
phie Ferdane impressionne en cadre fra-
gilisée par la perversité de son supérieur
hiérarchique. — Samuel Douhaire

y 20.40 OCS City Film

Un beau soleil intérieur


| Film de Claire Denis (France, 2017) | Scénario : C. Denis et Christine Angot | 95 mn. Inédit
| Avec Juliette Binoche (Isabelle), Xavier Beauvois (Vincent), Philippe Katerine (Mathieu), Josiane
Balasko (Maxime), Nicolas Duvauchelle (l’acteur), Alex Descas (l’homme fin), Laurent Grévill
(François), Bruno Podalydès (Fabrice), Paul Blain (Sylvain), Gérard Depardieu (le voyant).
| GENRE : CHERCHER LE GARçoN.
Claire Denis réussit à produire une sensation d’inédit en traitant d’un antique sujet : la
recherche de l’amour. Isabelle, divorcée, beaucoup de déceptions affectives, ne baisse
pas les bras. Elle les ouvre à chaque homme qui l’attire, avec l’espoir fou d’une fusion au-
thentique Mais les partenaires successifs semblent vouloir tout et son contraire (Isabelle
aussi, parfois.) : rompre et continuer à se voir ; la fougue des débuts et la tranquillité de
la durée ; l’intimité du tête-à-tête et l’affichage social. Un miroir sera finalement tendu à
tant d’aspirations simultanées : dans la plus grande scène du film, Gérard Depardieu,
le voyant consulté par Isabelle, lui annonce tout le champ des possibles. Il lui conseille
de veiller sur untel mais en s’attendant au retour d’un autre. Il lui recommande de se re-
centrer sur elle-même (sur son « soleil intérieur »), mais lui prédit une rencontre majeure.
L’héroïne se demande si sa vie amoureuse est derrière elle. Son âge n’est pas cité, mais
il est logique de lui attribuer celui de Juliette Binoche. En donnant à son actrice un éclat
juvénile et une sensualité rayonnante, la cinéaste écarte, heureusement, la piste, désor-
mais très fréquentée par le cinéma français, de l’amour après 50 ans. L’équation à laquelle
Isabelle est confrontée fait davantage écho à notre civilisation des rencontres faciles —
via les sites et les applications. Isabelle dit ainsi chercher un homme, et elle en trouve dix...
Tout sauf moralisatrice, Claire Denis actualise donc avec lucidité la carte de Tendre.
Sa comédie peut donner le fou rire, mais aussi un léger vertige. — Louis Guichard
Rediffusions : 31/8 à 10.15, 2/9 à 17.40, 4/9 à 9.30, 6/9 à 18.25.

y 20.40 OCS Choc Film

Arès


| Film de Jean-Patrick Benes (France, 2016)
| Scénario : J.-P. Benes, Allan Mauduit | 80 mn
| Avec ola Rapace (Reda/Arès), Eva Lallier
(Anouk), Hélène Fillières (Altman), Micha Lescot
(Myosotis), Thierry Hancisse (l’entraîneur).
| GENRE : RETouR S uR LE RING.
Ce film a l’intelligence de miser sur l’am-
biance et non sur la technologie : des tentes
de sans-abri, une lumière poisseuse, des
panneaux publicitaires sur la tour Eiffel :
Paris en 2035, effrayant, vraisemblable...
Les combats télévisés entre monstres bo-
dybuildés sont la distraction favorite des
dix millions de chômeurs, et comme toutes
les drogues ont été légalisées, les labora-
toires pharmaceutiques ont remplacé un
Etat défaillant. Un produit utilisé par un
champion connaît des ventes mons-
trueuses. Après avoir (secrètement) fait
mourir des centaines de cobayes, un
groupe a trouvé le « patient zéro » : le seul à
pouvoir résister à la substance qu’il a in-
ventée. Pour sauver sa sœur, Arès, combat-
tant déchu devenu flic, accepte de remon-
ter sur le ring, au péril de sa vie...
Sous l’apparence d’un polar moderne
et violent, se cache un bon vieux mélo,
avec ses personnages caractéristiques :
le héros faussement salaud, les deux
sœurs orphelines et le super traître. Sans
oublier quelques seconds rôles comme on
savait les écrire, jadis, remis au goût du
jour : la flic androgyne et sexy (Hélène Fil-
lières), le travelo généreux qui court après
des mercis qu’on lui refuse (Micha Les-
cot)... C’est fait aux petits oignons.

— Pierre Murat


Rediffusions : 2/9 à 8.20, 4/9 à 0.15.

CuriO

sa Films - Versus Pr

OduC

tiOn - Fd

Pr

OduC

tiOn -

ad Vitam

Claire Denis actualise
radicalement
le thème de l’amour
après 50 ans :
le problème ce
n’est plus les 50 ans
mais plutôt
les 50 amants.

Patrick Timsit, Kad Merad, Danièle Thom-
son, Bertrand Burgalat, etc. sont nom-
breux à célébrer ce comique absurde, im-
prévisible, fou et surtout totalement libre.
Et si, au bout d’une heure trente, la forme
répétitive et un rien ronflante nous laisse
un peu sur notre faim (on aurait aimé en-
tendre autre chose qu’une ribambelle de
compliments), reste que les images d’ar-
chives parlent d’elles-mêmes : Valérie Le-
mercier est aujourd’hui encore l’une des
femmes les plus drôles de France.
— Rossana Di Vincenzo
Suivi de La Télé de Ruquier et de La Télé
de Christine Bravo.

Télérama 3632 21 / 08 / 19
Free download pdf