112 La Revue nationale de la chasse - No 864 septembre 2019
Armes et Équipement Optique
N
ous avions présenté en 2017
le modèle de battue Ranger
1-4x24, dont nous avions appré-
cié l’imbattable rapport qualité/
prix, en saluant les efforts du fabricant
allemand pour gommer les défauts
cosmétiques des Nighthunter, un
peu "taillées à la hache", qui tra-
hissaient leurs origines militaires.
Les capuchons crantés des tourelles
étaient devenus plus arrondis et de
dimensions plus réduites, de même
que la bague de réglage du grossisse-
ment. L’anneau en caoutchouc dur, sensé
protéger l’arcade sourcilière, avec son arrête
anguleuse et presque "tranchante", avait
été remplacé par une bague en caoutchouc
moins dure et plus rassurante. La bague de
réglage de la dioptrie était devenue plus
souple, celle du grossissement restant un
peu dure et nécessitant un certain "rodage".
En lumière difficile un ergot permettait
de repérer le grossissement sur lequel on
se trouve.
Encore plus d'améliorations
On retrouve bien entendu toutes ces amé-
liorations sur le modèle 2,5-10x50, avec en
prime une compacité et une légèreté très
satisfaisantes. On passe du grossissement
2,5 au grossissement 10 en un demi-tour.
L’image révèle les qualités optiques lé-
gendaires des jumelles Steiner. Elle est
claire, contrastée, parfaitement nette sur
les bords et les couleurs sont fidèles. Le
réticule 4A-i est tel qu’on les aime. Il est
ultra-précis et la finesse de la croix de
cheveux est remarquable pour les tirs à
2,5 -10x50
La lunette
Ranger
grande distance. Les barres épaisses sont
suffisamment espacées de l’intersection
centrale pour bien dégager le champ et
permettre une acquisition rapide de la
cible. Elles restent suffisamment visibles
en cas de panne d’alimentation, mais un
peu trop espacées tout de même pour un
usage tout à fait rassurant lors de l’affût
nocturne du sanglier, comme nous avons
pu le constater lors de plusieurs sorties par
faible lune. En tir d’été sur des animaux
au pelage gris argenté, le repérage est plus
aisé que sur le corps noir d’un sanglier en
pelage d’hiver.
Le fonctionnement du réticule illuminé
est devenu plus intuitif et se fait par pal-
lier, 5 de nuit et 6 de jour. Le réglage de
son intensité ne souffre aucune critique.
Il est d’une netteté parfaite et, en réglage
de jour, il reste visible, sans la moindre
diffraction sur fond clair à son intensité
maximale. En réglage "nuit", l’intensité la
plus faible permet un tir tout aussi précis.
On peut regretter la disparition de la pile
de rechange sous le capuchon droit et celle,
prix serré oblige, de la mise hors tension
de l’ensemble dès que l’arme approche de
la position verticale ou couchée sur le côté.
Le (très léger) effet tunnel constaté sur les
Nighthunter existe toujours mais n’est pas
réellement gênant pour un tir en battue.
Les essais ont été effectués lunette mon-
tée sur une carabine Blaser R8 en calibre
7x64 avec des balles RWS EVO de 10,3 g.
Le tout a parfaitement tenu le choc, le
groupement à 100 m d’une vingtaine de
cartouches tirées à la file s’inscrivant dans
un cercle de 5 cm.
La lunette a également subi avec succès
le séjour au congélateur sans qu’appa-
raissent, lors du retour à la température
ambiante, des traces de condensation sur
les faces internes des lentilles. L’immer-
sion dans la baignoire atteste de la par-
faite étanchéité de l’ensemble grâce à des
Après avoir rejoint le groupe Beretta, Steiner a produit les
Nighthunter, des lunettes de visée haut de gamme,
à des prix difficilement accessibles au commun des
chasseurs. D’où la gamme Ranger proposée dès
2015 mais sans modèle polyvalent. La lacune a
été comblée en 2019 avec la 2,5-10x50. Test de
terrain. Texte Charles Richter
Photos
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L’image est contrastée,
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