PAR ERIC DELSART
Vinyles
Belles chansons aux titres imprononçables
086 R&FSEPTEMBRE 2019
Rééditions, nouveautés et 45 tours : le point sur les meilleurs microsillons du moment.
Suicide
“Suicide”
BMG/ Mute
Souvent réédité en vinyle depuis
sa sortie initiale en 1977, le premier
album des punks électroniques de
Suicide, revient dans une édition
deluxeorné d’un sticker où figure la
note d’intention des labels : célébrer
l’album en tant que forme artistique.
D’où ce magnifique objet, contenant
un livret de 12 pages avec les textes
des morceaux ainsi que plusieurs
essais sur l’impact et l’influence de
cet album avant-gardiste qui a prouvé
que les punks n’avaient pas besoin
de guitares. Mais, l’important est
ailleurs, car, si l’emballage est joli,
l’album a été brillamment remasterisé.
La musique mécanique qui émane
des sillons de ce disque vinyle rouge
sang se montre toujours aussi
vénéneuse et radicale qu’à sa sortie.
Rééditions
Opus Minor
“Opus Minor”
Monster Melodies
Toujours plus loin dans l’exploration
des scènes underground françaises
du début des années 70, Monster
Melodies publie les enregistrements
inédits d’Opus Minor, groupe parisien
sous influence Cream/ Led Zeppelin,
actif entre 1970 et 1973. Chantant en
anglais et en français, le quintette n’a
jamais rien publié de son vivant, ce qui
est dommage étant donné le talent qu’il
manifeste ici. Cette édition propose deux
magnifiques posters, une carte postale
qui reproduit un flyer de l’époque,
le disque lui-même étant coloré.
Sigur Rós
“Agætis Byrjun”
Krunk
Ah, Sigur Rós, son chanteur à voix d’ange,
ses pochettes énigmatiques, ses belles
chansons aux titres imprononçables.
Il y a vingt ans sortait “Agætis Byrjun”,
disque qui a placé le groupe islandais
sur la carte du rock. Celui-ci a percé au
moment où Radiohead était à son apogée
et où cette forme de pop lyrique était
l’exemple à suivre. Pour l’anniversaire
de la sortie de cet album devenu culte,
plusieurs éditions emplies de bonus
divers et variés ont vu le jour. La version
vinyle propose une jolie relecture de la
pochette d’origine (en négatif) et contient
un bon de téléchargement permettant
d’écouter de nombreuses pistes
inédites (faces B, démos, album live).
The Dandy
Warhols
“...The Dandy
Warhols Come Down”
Capitol/ Music On Vinyl
Voici un album qui prend de la valeur
avec chaque année qui passe, surtout
au regard des productions récentes du
groupe. “Come Down”, deuxième album
studio du gang de Portland, est souvent
l’album préféré des fans des Dandys,
car plus trippant et mystérieux que
son tubesque successeur “Thirteen
Tales From Urban Bohemia”.
Des morceaux tels que “Be-In”,
“Boys Better”, “Not If You Were
The Last Junkie On Earth”, “Everyday
Should Be A Holiday” sont devenus
des classiques au fil des années.
Cet étonnant mélange de shoegaze
et de rock garage psychédélique
revient pour la première fois depuis
sa parution initiale en (double)
vinyle (en 1997). Il était temps.
Placebo
“Placebo”, “Without
You I’m Nothing”, “Black
Market Music”, “Sleeping
With Ghosts”, “Meds”
Elevator Music
Réédités il y a quelques années sur
des vinyles colorés à la qualité parfois
douteuse, les albums de Placebo font
leur retour dans les bacs. “Without
You I’m Nothing”, dont le pressage
avait été le plus critiqué, semble
bénéficier de cette campagne, et
“Pure Morning” retrouve la puissance
qui en a fait un des morceaux les plus
emblématiques de la fin des années 90.