Le quartette brestois Drugstore
Spidersa été conçu par un chanteur
néo-zélandais installé en France pour
succéder à un précédent groupe,
Lost Disciple, dont il a repris les
fondamentaux. Depuis son premier
album, il a attendu huit ans et
un changement de bassiste pour
enregistrer le second où il reste fidèle
à un garage rock qui affectionne
les mid-tempos et les riffs incisifs,
bénéficiant de l’attrait et de la
légitimité anglophone de la voix
de son leader (“Still Got The Mojo”,
Blue Star Revelation, facebook.com/
pg/Drugstore-Spiders).
090 R&F SEPTEMBRE 2019
L’autoproduction est un univers mouvant : les
groupes ont souvent une durée de vie limitée et
se métamorphosent au hasard des rencontres et
des opportunités, quand ils ne décident pas, par
réaction, de tenir le coup envers et contre tout.
Depuis plus de vingt ans, Les
Mauvaises Langues, quartette
lillois, défendent une certaine conception
de la pop à travers des centaines de
concerts et déjà six albums (dont deux
coups de cœurde l’Académie Charles
Cros). Ce septième essai, enregistré
avec des complices de Miossec ou
Dominique A, flirte toujours ouvertement
avec la chanson française : marqué du
sceau d’une gentillesse congénitale,
il s’illustre par la qualité de ses textes
et des mélodies (“Pourquoi, Comment ?”,
Verone, lesmauvaiseslangues.net,
distribution L’Autre Distribution).
Un an après ses débuts, Steatorrhea
(de Bordeaux) passe à l’offensive avec un
premier EP. Constitué d’un trio classique
(guitare-basse-batterie) et d’un DJ qui
apporte une touche électro avec ses
samples, le quatuor est affublé sur scène
de masques d’oursons et de blouses
blanches. Sur son disque, il n’est pas
en reste avec une pochette provocante,
des titres explicites (“Bleed Baby
Bleed”, “Vivisection”) et cinq morceaux
anglophones au croisement du
punk et du metal (“Excess Of Fat In
Feces”, Steatorrhea Productions,
facebook.com/pg/steatorrhea).
Gentillesse congénitale
PAR H.M.
Qualité France
Depuis 2000, No Water Please
réunit huit musiciens (essentiellement
des cuivres) issus de diverses formations
adeptes des arts de la rue et du milieu
alternatif (Les Fils De Teupuh, Tarace
Boulba). Cette fanfare a toujours flirté
avec le punk rock et, pour son sixième
essai, revisite à sa façon des hymnes
du mouvement punk dont elle retrouve
l’énergie incandescente, en particulier
lorsqu’elle reprend “God Save The
Queen” façon ska avec la participation
du chanteur de Two Tone Club (“Punk
Goes Brass”, Devil Deluxe Music,
nowaterplease.fr, distribution Pias).