SAVEURS No^256 - 3
ÉDITO
Je viens de terminer la lecture d’un petit ouvrage capti-
vant qui m’a aussi beaucoup fait sourire. L’auteur, Jean-
Laurent Cassely, analyse (entre autres) dans son livre
No fake*, l’aspiration de nombreux Français à vouloir
vivre des expériences authentiques dans des lieux qui
racontent une histoire. La première partie, « Astérix
chez les hipsters », met en avant des néorestaurateurs
qui ont parfaitement su répondre à ces attentes. Pour
créer la déco de leur café ou de leur bistrot, choisir leur
vaisselle mais aussi composer leur menu, ils se sont
inspirés de l’univers de la France populaire telle qu’on
peut la sublimer. Aujourd’hui, aller déjeuner dans un
bistrot du 11e arrondissement parisien, c’est une façon
de se téléporter dans une époque où le monde semblait
aller mieux. On s’émerveille devant un œuf mayo posé
sur une nappe à carreaux, on se régale d’une blanquette
de veau comme celle de mamie, on savoure, assis sur
une banquette en Skaï, une bière brassée localement,
servie par un garçon moustachu. Des ambiances prêtes
à être instagrammées car, résume l’auteur, bien qu’on y
magnifie la France vintage, on n’oublie pas les réseaux
sociaux et... la qualité. Car ils ont tout compris ces
bistrots au décor de carte postale : l’accueil est sympa-
thique, l’ambiance conviviale, l’assiette excellente et les
prix accessibles. No fake!J’invite ceux qui sont aussi en quête d’authenticité, sans
vouloir pour autant fouler les trottoirs de l’Est pari-
sien, à prendre la direction de la presqu’île de Crozon,
en Bretagne. Notre collaborateur, Pierrick Jégu, nous
fait découvrir « en vrai » de bonnes petites tables, des
plages paradisiaques, des sentiers pittoresques, des
vues spectaculaires (page 88). Et, vous verrez, les pay-
sages à couper le souffle de ce bout du bout du Finistère
n’ont pas besoin de filtre Instagram pour être admirés.* Jean-Laurent Cassely, No fake : contre-histoire de notre quête
d’authenticité, Éditions Arkhé.Sylvie Gendron
Rédactrice en chefV. LhommeRETOUR
VERS LE PASSÉ
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