Nat Images N°57 – Août-Septembre 2019

(やまだぃちぅ) #1

Images


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Les Ailes du Vent


Les Ailes du Vent
Photos :=
Grégory=Bonnet
Aquarelles:=
Danielle=Bonnet=
Autoédition
Premier=tirage:= 1000 =ex.
Format : 28=x= 28 =cm,
120 =pages,= 75 =photos,
11 =aquarelles,=couver-
ture=rigide,=papier
Magno=Volume= 170 =g.=
Prix : 37=€=
(+= 8 =€=de=frais=de=port)

Nat’Images– Pourquoi avoir
choisi le thème de l’aigle royal pour
ce premier ouvrage?
Grégory Bonnet– Un gros coup
de cœur tout simplement. Pour ne
pas dire un coup de foudre. Je
suppose que tous les photographes
animaliers ont un, voire plusieurs
animaux fétiches. L’aigle royal est
l’un des miens. C’est un digne
représentant, sinon un symbole de
ce milieu alpin que j’aime tant.

Dans quelles conditions et sur
combien d’années ont été réalisées
ces images?
Les prises de vues ont été étalées
de 2011 jusqu’au printemps dernier.
Les premières années, les photos
ont été prises de façon imprévue.
Je me rendais au bord d’un lac du
Mercantour pour photographier l’her-
mine, et un aigle est passé plusieurs
fois au-dessus de moi. Un autre hi-
ver, je suis monté dans la vallée de la
Gordolasque pour y photographier le
cincle plongeur, et j’ai finalement
passé la journée à observer et pho-
tographier le ballet aérien d’un cou-
ple d’aigles royaux sur fond de mon-
tagne. Une journée inoubliable. Puis,
à force de balades et de repérages,
j’ai finalement localisé des secteurs
avec des couples, des falaises et
des cimes régulièrement utilisées par
les aigles pour prendre les courants
ascendants. À partir de 2015, j’ai
vraiment consacré le plus clair de
mon temps libre à l’aigle royal.
Le livre réunit tes photos et des
aquarelles réalisées par ta mère.
Comment cette idée est-elle née?
Elle est venue naturellement.
La photo et la peinture sont deux
formes d’art visuel qui se marient
très bien. À force de voir les pein-
tures de ma mère dans son atelier,
surtout les aquarelles, je me suis dit
que ça pouvait agrémenter, voire
“alléger” la mise en page. La partie
photo se focalise uniquement sur
l’aigle et son milieu, j’ai donc

demandé à ma mère de représenter
d’autres espèces alpines qui peuvent
être les proies du rapace. Ainsi on
est raccord avec le sujet principal.

Comment les photos du livre ont-
elles été sélectionnées? Guillaume
Bily, qui a réalisé la maquette, y a-t-
il participé?
Oui, bien sûr. C’est aussi pour cela
que je l’ai sollicité. Il avait fait un
travail magnifique sur le livre de Joël
Brunet, et aussi sur Owlsde Stépha-
nie et David Allemand qui est une
référence pour moi. Guillaume et moi
nous sommes rencontrés pour la
première fois en 2017 au Festival de
l’Oiseau et de la Nature où nous
avons exposé ensemble. Il a tout de
suite été enthousiaste pour travailler
avec moi sur ce projet. Il m’a beau-
coup conseillé sur la mise en page.
Comme il s’agit d’un livre sur une
seule espèce, il fallait éviter la redon-
dance. Il a travaillé sur la colorimé-
trie, et toute la préparation pour
l’impression, domaine qui m’est
complètement étranger.

La préface est signée Michel Bri-
cola. Peux-tu nous le présenter?
J’ai rencontré Michel lors de mes
escapades dans le Parc national du
Mercantour à proximité duquel j’ai
vécu pendant près de vingt ans. Il y
est guide et forme également des fu-
turs accompagnateurs en moyenne
montagne. Il a créé le Bureau des
Guides de Saint Martin Vésubie avec
le regretté Hervé Gourdel. Il est de
ces personnes que j’écouterais
parler pendant des heures de ses
épopées montagnardes. Naturaliste
encyclopédique et photographe lui-
même, il a été d’une grande généro-
sité avec moi en me conseillant des
secteurs où observer certaines
espèces alpines. Il écrit des livres et
fabrique des meubles en bois. Bref,
une vie d’activités alpines dont j’ai
toujours plaisir à parler chaque fois
que je le revois. Je suis très honoré
qu’il ait accepté de faire la préface.

Ce livre est une autoédition.
Comment a-t-il été financé?
De nombreuses personnes suivent
mon travail, notamment sur les
réseaux sociaux, mais je savais que
les préventes ne suffiraient pas pour
financer cet ouvrage. Comme j’ai la
chance d’avoir un réseau familial qui
peut m’aider, je l’ai sollicité pour un
crédit. Je voulais avoir les mains
libres et pouvoir exprimer mes pro-
pres idées, c’est pour cela que j’ai
choisi l’autoédition. J’ai confiance
dans le projet. Les rencontres dans
les salons et festivals photo sont les
meilleurs moments pour écouler nos
créations, aussi je compte passer les
deux années à venir sur les routes
pour faire connaître un peu plus mon
travail par le biais de ce livre.

Pourquoi avoir choisi l’imprimerie
Musumeci en Italie?
J’ai demandé un devis à cinq
imprimeries. Escourbiac et Simon
Graphic en France, Musumeci en
Italie, et deux autres en Belgique sur
les conseils de Guillaume Bily.
Au-delà du facteur financier, c’est
aussi la proximité qui a été décisive.
Musumeci se trouve à une heure et
demie de chez moi. J’ai vu les livres
de Dorota et Bruno Sénéchal ainsi
que celui de Patrick Delieutraz impri-
més là-bas. La qualité est au rendez-
vous à un prix moindre par rapport
aux imprimeries françaises. La TVA y
est moins importante aussi. C’est
Patrick qui m’a justement conseillé
de choisir une imprimerie pas trop
loin de chez moi pour pouvoir m’y
rendre facilement en cas de pro-
blème. De plus, cela m’a permis de
rencontrer la responsable du secteur
où je vis. Elle parle très bien français
et a le sens du relationnel. Elle a fait
le déplacement jusque chez moi,
avec des échantillons de papiers,
des exemples de livres.
Une démarche que j’ai appréciée.
http://www.gregorybonnet.net

Grégory Bonnet

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