Première N°499 – Septembre 2019

(Nancy Kaufman) #1

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TYKHO MOON
(ENKI BILAL, 1997)
Pour Enki Bilal, l’avenir est sur la Lune.
C’est là que le réalisateur-auteur de BD a
situé l’action de son thriller futuriste, ins-
tallant l’humanité sur une base construite
à l’image de Paris. Plutôt mal accueilli à sa
sortie, son film a bien vieilli, offrant une
réflexion sur l’immortalité et la tyrannie.
Michel Piccoli est parfait en dictateur et
le couple Julie Delpy-Johan Leysen assez
envoûtant. Certaines images impriment la
rétine à jamais, comme cette demi-tour
Eiffel posée sur la Lune. Un des rares
exemples de SF dystopique française.

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FLY ME TO THE MOON
(BEN STASSEN, 2008)
Qui a dit qu’on ne pouvait pas être pédago
et divertissant? Ben Stassen raconte l’his-
toire de la mission Apollo 11 par le prisme
de trois petites mouches intrépides se glis-
sant sous les casques des astronautes Neil
Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin
pour vivre l’aventure de l’intérieur. Aldrin,
qui se fend d’une courte intervention à la
fin du film, en a aussi été le conseiller tech-
nique officieux, pointant plusieurs anoma-
lies dans le montage original de ce premier
long métrage en 3D de l’histoire du cinéma
d’animation belge.

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THE DISH
(ROB SITCH, 2002)
Dans tout exploit cohabitent toujours grande
et petite histoires. La conquête de la Lune ne
fait pas exception. Et c’est en tombant sur
un article publié lors du 30e  anniversaire
de la mission Apollo que le Néo-Zélandais
Rob Sitch a choisi de raconter un épisode
méconnu de celle-ci : le rôle joué par un tout
petit village australien chargé, grâce à son
puissant radiotélescope, de retransmettre
les fameuses images du premier pas sur la
Lune... dans le monde entier! Avec, à la clé,
une comédie réjouissante mêlant savoureu-
sement images d’archives et portrait d’une
communauté riche en personnages hauts en
couleur.

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LA SOURIS SUR LA LUNE
(RICHARD LESTER, 1963)
Cinq ans après La Souris qui rugissait de
Jack Arnold, le futur réalisateur de 4 Garçons
dans le vent en livre une suite réjouissante
car en totale roue libre. On y suit les aven-
tures du duché du Grand Fenwick, dont le
seul scientifique met au point une fusée
qui va pousser Américains et Soviétiques à
développer fissa leur propre programme de
conquête de la Lune. Une comédie à l’an-
cienne, au non-sens assumé, s’amusant de
la guerre froide qui fait rage et portée par
le toujours génial Terry-Thomas, trois ans
avant qu’il ne devienne le Big Moustache
de La Grande Vadrouille.

© COLUMBIA / DR

© DR

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LES FIGURES DE L’OMBRE
(THEODORE MELFI, 2017)
Dans ce milieu de la conquête spatiale en
apparence exclusivement masculin, des
femmes ont œuvré en coulisses. Les Figures
d e l’o m bre réhabilite leur rôle. Pa r ticulière-
ment celui de trois scientifiques afro-amé-
ricaines (Katherine Johnson, Mary Jackson
et Dorothy Vaughan) dont les connaissances
mathématiques furent décisives pour le
lancement du premier vol orbital de l’as-
tronaute John Glenn. Cette œuvre poli-
tique et populaire déplace les enjeux et met
en exergue le combat de ces femmes pour
l’égalité et contre la discrimination raciale.

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LES AVENTURES DU BARON DE
MÜNCHAUSEN (TERRY GILLIAM, 1989)
Toute la filmo de Terry Gilliam peut s’en-
visager comme un hommage au cinéma
primitif de Georges Méliès, bricoleur, défri-
cheur et radicalement auteurisant (l’artiste
dans son atelier qui s’échine à construire
des illusions en miniature) : normal qu’il en-
voie son baron de Münchausen sur la Lune
(tout comme son modèle littéraire) le temps
d’une séquence en trompe-l’œil amusante
où Robin Williams s’éclate à jouer le roi de
l’astre lunaire. Oui, même dans l’imaginaire
de Gilliam, les Américains sont sur la Lune.

© WORKING DOG / DR

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