DES DRAPEAUX
AU PUKKELPOP
Anuna De Wever a été agressée au festi-
val Pukkelpop par des jeunes arborant le
drapeau flamingant. Les organisateurs du
festival font retirer tous les drapeaux fla-
mingants du site du festival et assurent la
protection des personnes agressées. Des
représentants de la N-VA et du Vlaams Be-
lang réagissent et critiquent cette décision.
Quelques observations : dans le chef des
agresseurs, pour éviter le débat de fond,
il est plus efficace de s’attaquer à la per-
sonne qu’à ses idées. Les décisions des or-
ganisateurs semblent logiques, cohérentes
par rapport à la philosophie affichée pour
leur festival, et courageuses. La réaction
des représentants de la N-VA et du Vlaams
Belang est habile : elle commence par une
fake news, ce qui permet de focaliser sur
des aspects identitaires, voire commu-
nautaristes, électoralement rentables, et
donc de critiquer plutôt que d’applaudir
les organisateurs, de ne pas condamner les
agresseurs, et de ne pas entrer dans le dé-
bat sur la pertinence des idées défendues
par Anuna De Wever. La presse, qui relate
ces faits, ne les met pas assez en perspec-
tive et n’incite pas le consommateur d’in-
formations à poser et se poser les bonnes
questions ; ce qui apparaît le plus important
à première vue dans la façon de relater les
faits, c’est la polémique sur le retrait des
drapeaux. Ce qui devrait être le plus impor-
tant, c’est la pertinence des idées défendues
courageusement par Anuna De Wever, et la
cohérence des décisions des organisateurs
du Pukkelpop.
FRANÇOIS SKA, PAR COURRIEL
LES PERDANTS
DE L’HISTOIRE
Merci à vous d’avoir enfin levé ce tabou qui
interdisait, jusqu’à aujourd’hui, de critiquer
ces deux pontes de la finance, patriarches
sénescents de l’establishment belge (voir
notre dossier « Les perdants de l’histoire »
dans Le Vif/L’Express du 15 août). La recon-
naissance de l’impéritie managériale de ces
dignitaires d’un autre âge doit réjouir tous
les petits épargnants du pays qui, en « bon
père de famille », confiaient leur bas de laine
à ces incompétents aux mimiques suffi-
santes et pédantes. Ces spoliés l’ont été deux
fois, d’abord en perdant toutes leurs éco-
nomies après le krach de Fortis, ensuite en
payant un surplus d’impôts pour renflouer
cette banque soutenue par les « amis » poli-
tiques. Puissent les médias nous épargner
à l’avenir les commentaires de ces éternels
donneurs de leçons. Merci aussi d’avoir re-
connu les sans-grade anonymes qui tentent
chaque jour de faire tourner rond cette
Belgique de plus en plus menacée de régres-
sion économique et culturelle.
JEAN-PAUL ROUWEZ, CHIMAY
RECTIFICATIF
Je souhaite apporter un rectificatif à l’in-
terview publiée dans Le Vif/L’Express
du 8 août 2019 en rubrique L’Entretien.
En effet, me faire tenir le propos suivant
« Nous assistons à une nouvelle xénopho-
bie : l’antitourisme » résulte d’une erreur
d’interprétation fort dommageable, qui
ne reflète absolument pas ma pensée. De-
puis des années, je m’évertue à distinguer
l’antitourisme des postures anti-touristes.
Ces dernières s’attaquent aux personnes
tandis que l’antitourisme analyse et cri-
tique le système touristique dans son en-
semble. Autrement dit, l’antitourisme n’est
pas anti-touristes, d’autant plus que nous
sommes tous, dans le monde tel qu’il va,
plus ou moins conduits à faire le touriste,
qu’on le veuille ou non. Ce sont les excès du
tourisme qui font apparaître une nouvelle
forme de xénophobie ; par conséquent, il
eut mieux fallu choisir un tel titre : « Les
excès du tourisme risquent de faire appa-
raître une nouvelle forme de xénophobie. »
Ensuite, vous avez choisi d’insérer, dans
le passage où sont évoqués les risques de
xénophobie à l’encontre des touristes, l’al-
lusion aux luttes contre les projets d’amé-
nagement touristique, en citant l’exemple
du combat contre le Center Parcs de la forêt
des Chambarans, en Isère. Or, ce type de
contestation anti-projets n’a rien à voir avec
les attaques, réelles ou symboliques (slo-
gans ou graffitis) contre les touristes qu’on
peut constater par ailleurs. Il s’agit plutôt
d’une opposition à la marchandisation et
à l’altération des lieux. Cette association
d’idées ne reflète en rien ma pensée et
déforme la réalité des faits. Enfin, point de
détail en comparaison des précisions qui
précèdent, vous me rendez familier des fo-
rêts du Jura, que je ne connais pas.
RODOLPHE CHRISTIN
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