Opinions Jeudi 22 août 2019 SUD OUEST
Si vous étiez un plat?
Côte de bœuf (Casa Julian, Tolosa).
Si vous étiez un lieu?
Le cerveau d’Édouard Baer.
Si vous étiez une héroïne?
Ma grand-mère montoise qui
a joué dans mon film, « Un châ-
teau en Espagne ».
Si vous étiez un livre?
« L’année de la pensée magique »
de Joan Didion.
Si vous étiez un animal?
J’en suis un. Un toro bravo.
Si vous étiez une boisson?
Un clos-rougeard.
Si vous étiez un arbre?
N’importe lequel pourvu qu’il soit
fendu par la foudre.
Si vous étiez une série télévisée?
« La saison de rugby ».
Si vous étiez un monument histo-
rique?
Jean Rochefort.
Si vous étiez une couleur?
Les yeux d’Ava Gardner.
Si vous étiez un acteur ou une ac-
trice de cinéma?
Selon les heures, Jack Nicholson,
Vincent Etcheto, Barbara Stan-
wyck, Florence Loiret-Caille.
Si vous étiez un juron?
Malàkas (connard en grec), pine
d’huître!
Si vous étiez un morceau de musi-
que?
« Mercedes Benz » de Janis Joplin.
Île de Ré ou bas-
sin d’Arcachon?
Là où sont mes
amis, hors sai-
son.
Rosé-barbecue
ou fruits de mer-
vin blanc sec?
Fruits de mer
à Hendaye avec
un aloxe-corton
et mon amie œnologue, Cécile
Castex.
Pastis ou sauternes?
Sauternes, pour ma grand-mère.
Pruneau d’Agen ou cerise d’Itxas-
sou?
Église d’Itxassou surtout, et cerise.
Carte postale ou MMS?
Tout ce qui permet de dire
« Je pense à toi ».
Plage ou montagne?
Les deux, surtout vus de mon lit.
Vélo ou randonnée?
Vélo sans hésiter.
Votre premier geste de la jour-
née?
Vérifier que Donald Trump n’a
pas construit de nouveaux
murs.
Votre dernier geste de la journée?
Chercher sur le compte Insta-
gram de@terreurgraphique s’il a
publié un nouvel épisode
de sa série « Houellebecq et Mi-
lou ».
Pour quelles fautes avez vous
le plus d’indulgence?
Les fautes de main.
Votre définition des vacances?
En rêver et revenir plus épuisée
encore!
Recueilli par Benoît Lasserre
Née dans le Nord, Delphine Gleize vit à Bordeaux.
PHOTO ARCHIVES PASCAL BATS/« SUD OUEST »
Jean Rochefort, les yeux d’Ava,
« Mercedes Benz », toro bravo
UN ÉTÉ SUD-OUEST : UNE PERSONNALITÉ, UN PORTRAIT... CHINOIS!
Cinéaste
Delphine
Gleize vient
de sortir
« Beau
joueur », film
sur l’Aviron
Bayonnais
Tauromachie. La porte-parole
de LREM, Aurore Bergé, a souhaité,
hier, l’interdiction des corridas aux
mineurs, après la polémique sur
la présence du ministre de l’Agri-
culture, Didier Guillaume, à l’une
d’elles. Elle a ajouté que des dépu-
tés de la majorité travaillaient à
une proposition de loi sur le bien-
être animal.
Il veut
prendre sa
revanche sur Macron
et sur son
quinquennat
impopulaire.
Valérie Trierweiler,
à propos de son
ex-compagnon François
Hollande, dans son livre
« On se donne des
nouvelles », à paraître
le 25 septembre.
ÇA VA FAIRE
DU BRUIT
sud ouest.fr
Météo : la chaleur revient, jusqu’à 37 °C attendus
samedi dans le Sud-Ouest
La préfecture du Gard a placé près
de 100 communes du départe-
ment en « crise » hydrologique à
cause de la sécheresse exception-
nelle. Parallèlement, le préfet a ap-
pelé à la vigilance face aux feux de
forêts.
100
Quelque 5 000 enfants originaires d’Ile-de-France ont déferlé, hier, sur la plage de Deauville
dans le cadre des « journées des oubliés des vacances », organisées par le Secours populaire.
PHOTO AFP
LA PHOTO DU JOUR
PORTRAIT CHINOIS
(18/19) Un jour sur deux,
pendant l’été, une
personnalité de la région
se prête au jeu du portrait
chinois. Aujourd’hui :
DELPHINE GLEIZE
Isabelle Carré, comédienne
et Luzienne d’adoption
SAMEDI
D
ans l’art et la manière de créer un problème là où il n’y
en a pas, Donald Trump décroche encore la timbale
avec sa proposition d’acheter le Groënland aux Danois.
Plus lourdement encore, le président américain a décidé d’an-
nuler sa visite à Copenhague sous prétexte que la Première
ministre danoise lui a, de façon prévisible et polie, rappelé
que le Groënland n’était pas à vendre.
Si Trump veut illustrer là sa façon de « casser les codes » de la
diplomatie internationale, il donne furieusement envie de
promouvoir le maintien des règles élémentaires de la dé-
cence dans les échanges entre nations. Car dans le registre de
l’actuel président des États-Unis, l’ingérence et le dédain le dis-
putent à l’approximation. Comme celle consistant à croire
qu’il est au pouvoir du Danemark de disposer comme bon lui
semble d’un territoire autonome.
Sagement, la cheffe du gouver-
nement danois a écarté l’idée
d’une crise avec les États-Unis. À
lui seul, le comportement néoco-
lonial du président-milliardaire
plaide pour le petit Danemark
dont la férule légère sur ses terres
arctiques et le credo écologique
sont plus porteurs d’espoir pour
l’avenir des 55 000 Inuits groën-
landais que les convoitises – qui
ne datent pas d’hier – du masto-
donte américain.
Au moins la série de tweets arc-
tiques du locataire de la Maison
Blanche braque-t elle l’attention sur l’importance de cette île
immense pour l’équilibre global de la Terre. Ne dit-on pas que
la fonte totale de ses banquises aurait pour effet d’élever de
plusieurs mètres le niveau des océans? Ce qui se passe au
Groënland nous concerne. Et il nous importe de savoir si ce
territoire au sous-sol gorgé d’hydrocarbures et de richesses
minières sera mis en coupe réglée par les puissances ; ou s’il
pourra être sanctuarisé comme l’Antarctique.
La réalité, c’est que la compétition s’aiguise au Grand Nord.
Absents depuis la fin de la guerre froide, lorsqu’ils surveillaient
depuis la base de Thulé d’éventuels tirs balistiques soviéti-
ques, les Américains se sont avisés que les Russes, les Cana-
diens et, désormais, les Chinois avancent leurs pions, lorgnant
sur les routes maritimes ouvertes par un réchauffement au-
quel Trump dit pourtant ne pas croire. Dans ce contexte, l’Eu-
rope doit se manifester. Puissance arctique par ses États-mem-
bres scandinaves, et à ce titre « suzeraine » de la grande île, on
peut attendre d’elle qu’au nom de la liberté des peuples à dis-
poser d’eux-mêmes et de la lutte contre le réchauffement, elle
sache dire à Trump : « Touche pas à mon Groënland! »
« Touche pas à
mon Groënland »
ÉDITORIAL
La lourdeur avec laquelle
Trump a proposé aux
Danois de leur acheter
le Groënland donne
envie de défendre le code
des relations entre États
Christophe Lucet
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