AMAZONIE
DÉFORESTATION
AU BRÉSIL :
PREMIÈRES
SANCTIONS
Le gouvernement allemand
a annoncé suspendre une
partie de ses subventions à
des projets de protection de la
forêt amazonienne, alerté par
les chiffres sur l’intensification
de la déforestation au Brésil
depuis l’arrivée de Jair
Bolsonaro au pouvoir. « La
politique du gouvernement
brésilien en Amazonie
soulève des doutes quant à
la poursuite d’une réduction
soutenue des taux de
déforestation », a déclaré au
journal allemand Tagesspiegel,
la ministre de l’Environnement,
Svenja Schulze. La première
étape consiste à bloquer une
subvention de 35 millions
d’euros aux projets de
conservation des forêts et
de la biodiversité au Brésil
jusqu’à ce que les chiffres
redeviennent encourageants,
ajoute le journal. De 2008
à 2019, le gouvernement
allemand a débloqué une
enveloppe totale de 95
millions d’euros pour différents
projets de sauvegarde
environnementale au Brésil.
L’Allemagne continuera
néanmoins de contribuer au
Fonds de préservation de la
forêt amazonienne, crée en
2008 et dont le plus généreux
donateur, la Norvège,
menace de se retirer. Le pays
scandinave avait annoncé il y
a un an que ses paiements au
Brésil seraient divisés par deux
et qu’ils pourraient même
tomber à zéro à l’avenir. l
L’agriculture source de solutions
Les experts préconisent ainsi d’opérer une transformation
dans la gestion des terres et dans le système agro-alimentaire
afin de maintenir les températures mondiales à un niveau
acceptable. Concernant les sols, ils recommandent de limiter les
émissions de carbone, d’augmenter le stockage dans les sols, de
restaurer les zones humides et, enfin, de renforcer la sécurité foncière
pour les agriculteurs des pays du Sud.
Valérie Masson-Delmotte, co-rapporteuse, a ainsi souligné que des
solutions se trouvaient dans les mains des agriculteurs, mais aussi de
tous les consommateurs. Les experts appellent de ce fait à réduire le
gaspillage alimentaire, et surtout à rééquilibrer les régimes alimentaires.
Ceux-ci doivent comporter des aliments de qualité d’origine animale
et végétale produits dans des systèmes résilients, durables et
respectueux.
Une dernière proposition qui conforte les agriculteurs français dans les
efforts déjà accomplis. Ils s’estiment être déjà largement engagés dans
la lutte contre le changement climatique avec l’adaptation constante
de leurs pratiques, pour concilier performances économiques et
écologiques, des systèmes d’élevage respectueux, l’utilisation de la
rotation des cultures, le développement des bioénergies et, enfin, le
développement de l’agriculture de conservation des sols pour stocker
du carbone.
Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, n’a
pas manqué de souligner que son ministère soutenait la transition
vers l’agroécologie et une bioéconomie plus résiliente, et travaillait
activement à la reconquête des sols, en luttant contre leur
artificialisation. Le monde agricole signale donc que l’agriculture, si elle
fait partie du problème, est aussi une formidable source de solutions.
● ACTUAGRI
L’agriculture, si elle fait partie du problème, est aussi une formidable source de solutions. Sa transition vers
l’agroécologie en est un exemple.
ALIX PENICHOU