Echos - 2019-08-28

(lily) #1

Les Echos Mercredi 28 août 2019 MONDE// 07


Amazonie : Bolsonaro exige des excuses


de Macron avant de recevoir l’aide du G


Jair Bolsonaro s’est interrogé
ainsi sur les « intentions » qui se dis-
simuleraient derrière cette « idée
d’alliance du G7 pour “sauver”
l’Amazonie ». Encore une fois, c’est
la « mentalité colonialiste »
d’Emmanuel Macron qui était en
cause.

Provocation
Le gouvernement brésilien a éga-
lement tiqué lorsque le G7 a pro-
posé d’associer les organisations
non gouvernementales et la
société civile à l’aide destinée à
replanter la forêt. « Toute aide est
la bienvenue, remarquait le minis-
tre de l’Environnement, Ricardo

Salles, [mais] c’est le peuple brési-
lien et le gouvernement brésilien
qui doivent décider comment on va
utiliser ces fonds. »
La goutte d’eau qui a fait débor-
der le vase, côté brésilien, ce fut un
peu plus tard l’évocation par
Emmanuel Macron d’un éventuel
« statut international » de l’Amazo-
nie « si un Etat souverain prenait de
manière concrète des mesures qui
d’évidence s’opposent à l’intérêt de
toute la planète ».
Une expression qui sonnait
comme une véritable provocation
aux oreilles des militaires et de Jair
Bolsonaro, qui redoutent depuis
longtemps une remise en cause de
la souveraineté des Etats de la
région sur l’A mazonie.

Un cadeau pour Macron?
Dans la soirée de lundi, l’aide du G
a ainsi été repoussée d’un revers de
la main : « Merci bien, mais ces f onds
seraient peut-être plus utiles à la refo-
restation de l’Europe », notait alors
Onyx Lorenzoni, ministre qui
exerce des fonctions équivalentes à
celles de chef de gouvernement.

Les relations franco-brésiliennes
ne sont, à vrai dire, pas au beau fixe
depuis longtemps, peut-être depuis
l’échec de la vente des R afale en 201 3.
Malgré la gravité de la crise bilaté-
rale et l’escalade verbale depuis que
Jair Bolsonaro a refusé de recevoir
Jean-Yves Le Drian, en visite offi-

cielle à Brasilia le mois denier, cer-
tains observateurs estiment que la
querelle autour du G7 a tout de
même des bons côtés. « Pour Bolso-
naro, c’est excellent. Les gouverne-
ments populistes ont besoin d’enne-
mis. Il a tenté avec les Chinois, cela n’a
pas marché. Il y a les Vénézuéliens et,

maintenant, il y a l es Français, estime
Oliver Stuenkel, professeur de rela-
tions internationales à la Fondation
Getulio Vargas. De s on côté, la F rance
cherchait un moyen de retarder la
ratification de l’accord commercial
avec le Mercosur. Et Bolsonaro a
offert un gros cadeau à Macron. »n

lLe président brésilien a rejeté l’aide internationale pour éteindre les incendies pour des questions de souveraineté.


lIl exige que « M. Macron retire ses insultes qu’il lui a adressées » avant d’en discuter.


Thierry Ogier
—Correspondant à São Paulo


Pas touche à l’A mazonie! En temps
de crise, le vieux réflexe nationaliste
hérité des gouvernements militai-
res est revenu au galop. La réaction
anti-française a été d’autant plus
cinglante qu’e lle est intervenue
après plusieurs jours d’attaques
musclées et d’insultes entre Biarritz
et Brasilia.
Militaire d e formation, Jair Bolso-
naro, qui se défend d’être un « capi-
taine tronçonneuse », a accueilli,
depuis le début, l’aide promise par le
G7 avec un grand scepticisme.
« Macron fait miroiter une aide des
pays riches à l’Amazonie. Mais vrai-
ment, est-ce que quelqu’un aide quel-
qu’un d’autre (sauf s’il s’agit d’un pau-
vre), sans vouloir obtenir quelque
chose en retour? a questionné le pré-
sident brésilien. Il y a des gens qui ont
les yeux rivés sur l’Amazonie depuis
un bon bout de temps. Qu’est-ce qu’ils
veulent au juste? »


AMÉRIQUE DU SUD


Dès le quatrième jour de l’opéra-
tion militaire brésilienne pour
éteindre les incendies en Amazo-
nie, le ministre de la Défense, Fer-
nando Azevedo e Silva, a affirmé
que la situation é tait « sous
contrôle ».
Dans une volonté de dédra-
matiser face à l’émotion de la
communauté internationale, il
a estimé que la situation sur le
terrain était « un peu exagérée »,
en assurant que des « pics
d’incendies beaucoup plus gra-
ves » s’é taient produits dans le
passé.
De fait, les chiffres des départs
de feux au cours du mois d’août
en Amazonie (26.000) s’inscri-
vent dans la moyenne des vingt
dernières années, selon l’Institut
national de recherche spatiale
(Inpe). Mais leur nombre serait
le troisième le plus élevé depuis
l’an 2010. Une évaluation des sur-
faces brûlées reste hasardeuse à


ce stade, car les fumées rendent
les calculs difficiles.
L’Inpe a également fait état
d’une forte augmentation de la
déforestation depuis le début de la
saison sèche, au mois de juin.
Après la coupe des arbres, les
exploitants ont coutume de met-
tre le feu afin de « nettoyer » le ter-
rain, afin de les revendre.

Dans l’Etat de Pará, à l’extrême
nord du Brésil, le gouvernement a
ouvert une enquête contre un
groupe de motards accusé d’avoir
déclenché des incendies au début
du mois, lors d’une opération inti-

tulée « Jour du feu ». Mais dans la
pratique, les responsables
d’incendies criminels sont rare-
ment inquiétés.

Dispositif opérationnel
Les forces armées, qui disposent
de 43.000 soldats répartis sur plu-
sieurs bases en Amazonie, ont été
chargées d’éteindre le feu qui
dévaste la forêt depuis plusieurs
semaines. Initialement, quelque
2.500 militaires avaient été
déployés dans une région vaste
comme dix fois la France.
Les premières opérations ont
été menées le week-end dernier
dans l’Etat de Rondônia, à la fron-
tière avec le Pérou. Deux appareils
Hercule C-130, munis de réser-
voirs de 12.000 litres d’eau, se
relaient pour tenter d’éteindre les
incendies.
Malgré ces opérations, les
témoins a ffirment que les épaisses
fumées qui en émanent ont con-
duit à la fermeture, lundi, de
l’aéroport de Porto Velho, la capi-
tale de cet Etat amazonien. La
population souffre de plus en plus
de troubles respiratoires et sur-
charge les hôpitaux de Porto
Velho et de Rio Branco, dans l’Etat
voisin d’Acre. —T. O.

Les militaires à pied d’œuvre


pour éteindre les incendies


Le ministre de la Défense
assure que la situation est
maîtrisée, mais l’Amazonie
brûle toujours. Et le
nombre des feux serait
le troisième le plus élevé
depuis l’an 2010.


43.000 soldats
répartis sur plusieurs
bases en Amazonie
ont été chargés
d’éteindre le feu.

Initialement, quelque
2.500 militaires
avaient été déployés
dans une région vaste
comme dix fois
la France.

« Il y a des gens qui
ont les yeux rivés
sur l’Amazonie
depuis un bon bout
de temps. »
JAIR BOLSONARO

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