Echos - 2019-08-14

(coco) #1

24 // Mercredi 14 et jeudi 15 août 2019 Les Echos


// Budget de l’Etat 2019 : 39 0,8 milliards d’euros // PIB 2018 : 2.350 milliards d’euros courants
// Plafond Sécurité sociale : 3.377 euros/mois à partir du 01-01-2019 // SMIC horaire : 10 ,03 euros à partir du 01-01-2019
// Capitalisation boursière de Paris : 1.653,35 milliards d’euros (au 16-05-2019)
// Indice des prix (base 100 en 2015) : 104 ,22 en avril 2019 // Taux de chômage (BIT) : 8,5 % au 4e trimestre 2018
// Dette publique : 2.322,3 milliards d’euros au 3e trimestre 2018

=
Les chiffres de l'économie

crible


Une récollection croisière


TUI apaise sa volatilité, à la différence
de Thomas Cook.

Quand la croisière boursière ne s’amuse plus vraiment, raison de plus
pour lui donner un tour bien studieux. En cédant Berge & Meer et B oo-
merang Reisen, deux petits tour-opérateurs allemands n’entrant pas
dans son modèle de groupe de tourisme intégré, TUI a fait passer à la City
un message de discipline stratégique, toujours bien venu quand la situa-
tion générale se complique sur le terrain économique et géopolitique.
Cette vente ne pèse pas lourd (100 millions d’euros) au regard de sa valeur
boursière (5,1 milliards d’euros). Elle suffit toutefois aux investisseurs –
échaudés par la perspective du Brexit, les effets induits de la canicule et la
flotte de Boeing 737 Max clouée au sol – pour tenter de reprendre le fil de
l’histoire boursière chahutée.
Vu les « profit warnings » émis précédemment, l’absence de mauvaise
nouvelle supplémentaire à l’occasion de la publication trimestrielle a mê-
me permis à l’action de garder une sérénité marmoréenne. Ce moment de
récollection rappelle que la vie touristique ne va pas disparaître pour cau-
se de volatilité boursière. Même si la consommation de cash lié à l’avion
américain est sérieuse, elle vaut toujours mieux que la recapitalisation à
épisodes de Thomas Cook. Les voyagistes traditionnels ne sont pas sortis
des turbulences face aux ambitions des plates-formes plus récentes et fa-
ce aux nouvelles aspirations des clients. Les signes de stabilisation des ac-
tivités hôtelières, de navigation et de services n’en sont que mieux appré-
ciés à leur juste valeur.

Gare aux rides de fatigue


Le secret des reines de beauté? Savoir corriger vite et bien tous leurs dé-
fauts. Henkel avait fait de cette réactivité sa marque de fabrique du temps
de son ancien patron, Kasper Rorsted, parti chez Adidas, où il brille au fir-
mament du DAX. Déçus par les résultats trimestriels et par l’abandon de
l’objectif de croissance organique pour 2019 (- 6,4 % pour l’action), des
pronostiqueurs attitrés ne se sont pas privés de le rappeler à son succes-
seur à la tête du grand lessivier germanique (Persil, Mir, Le Chat, Sun...)
depuis trois ans.
Hans Van Bylen leur offre en effet le spectacle de la beauté quelque peu
fanée de sa division cosmétiques (Schwartzkopf, Diadermine, Fa...), dont
la panne de croissance en Europe de l’Ouest dure depuis quatorze trimes-
tres. Son lifting stratégique à base d’innovations et de défense des parts de
marché n’est pas terne en lui-même, mais il a perdu de son éclat face aux
poids lourds mondiaux. Ils ont réussi à remonter la pente, comme Proc-
ter & Gamble, ou à accélérer, comme L’Oréal. Des investisseurs soucieux
de l’équilibre des forces concurrentielles, s’agissant de la plus petite des
trois divisions du groupe familial de Düsseldorf, pourraient finir par en
avoir des cheveux blancs. La plus grosse, les adhésifs, est pénalisée par le
ralentissement automobile et industriel qui accompagne la chute de la
confiance allemande (ZEW).
Si la diversification ne masque mieux les rides de fatigue, il sera difficile
pour Henkel d’atténuer sa décote (près de 14 fois le bénéfice prévisionnel
contre près de 24 fois pour Procter & Gamble).

La diversification de l’allemand Henkel fait moins recette.


Le CAC 40 reprend des couleurs



  • La Bourse de Paris a renoué avec
    le vert, après deux séances consécu-
    tives dans le rouge. Le CAC 40 a clô-
    turé en hausse de 0,99 % mardi, à
    5.363,07 points. Et ce, dans un
    volume d’échanges étoffé de
    3,98 milliards d’euros.
    En cause, l’annonce américaine
    du report des taxes sur les produits
    électroniques chinois, initialement
    prévues pour septembre. La nou-
    velle a propulsé l’indice à la hausse
    dans l’après-midi, alors qu’il avait
    commencé en déclin, plombé p ar la
    crise politique italienne, les trou-
    bles à Hong Kong et le scrutin
    argentin. Le marché a aussi digéré
    la chute du baromètre de confiance
    allemand ZEW.


Du côté des valeurs, c’est
ArcelorMittal qui a pris la tête de
l’indice. Son cours a bondi de
5,46 %. A l’inverse, Kering a connu
le plus fort recul, en chute de 1,97 %.
Pour autant, les autres géants du
luxe ont timidement repris après
les pertes des derniers jours provo-
quées par l es t ensions à Hong Kong.
LVMH a gagné 0,84 % et Hermès
0,06 %. En dehors de l’indice phare
de la place de Paris, ADP a cédé
0,71 %, malgré le relèvement de sa
recommandation par Goldman
Sachs. Amoéba a bondi de 35,76 %,
grâce à la relance de sa demande
d’homologation européenne d’un
produit servant à désinfecter les
systèmes de réfrigération.

I


l était une fois des yeux de tombeur à faire grimper les
dollars. Pour « Once Upon a Time... in Hollywood », le
rôle de cascadeur fut facturé 10 millions. En même
temps il doit affronter le maître du kung-fu Bruce Lee. Le
prochain duel se tiendra peut-être aux Oscars, où Brad
Pitt se retrouvera face à son partenaire, Leonardo DiCa-
prio, qui joue un acteur sur le déclin. Pour éviter une telle
destinée et parce que les jurés adorent les acteurs qui
paient de leur personne, Brad le cascadeur fait à l’écran
étalage de ses abdos en grimpant torse nu sur un toit. A
cinquante-cinq ans, l’intrépide fonce toujours. Pourtant,
l’arriviste a pris son temps. Le beau gosse a commencé
par conduire des limousines et chanter la gloire d’un res-
taurant mexicain déguisé en poulet. De quoi lui donner
des ailes. Brad vole aujourd’hui très haut mais on n’est
jamais à l’abri d’une chute. Il s’e st vraiment abîmé son
talon en jouant Achille dans « Troie ». Pour « Fight Club »,
il cassa volontairement sa dent. Il lui arrive aussi de dépri-
mer, jusqu’au jour où un ami le secoue : « Bouge-toi, tu es
“f *** Brad Pitt”! » On ne sait pas quelles images défilèrent
devant ses yeux – le père de six enfants engagé dans
l’humanitaire, l’homme élu deux fois le plus sexy du
monde? A moins que ce ne soit celle qu’il donne lors de la
promotion du film : « Nous sommes peut-être des dinosau-
res condamnés à disparaître. Moi, j’y suis p rêt. » Après Brad
en poulet géant, voici Brad le T-Rex. Le voilà peut-être son
prochain oscar.

(


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Brad Pitt


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