LeSoir - 2019-08-14

(ff) #1
MadMercredi 14 août 2019Page 9

garder. Et voici qu’une
femme qui a le même son
de voix, le même geste
de la main dans les
cheveux, vient le voir.
Rencontre à petits pas
sur un banc, 19 minutes
faites de gros plans sur
Jean-Louis Trintignant à
l’état de vieillard
magnifique et la belle
Anouk Aimée. Le temps
suspend son vol... (F.B.)


M
★★★
De Yolande Zauberman, avec
Menahem Lang, 106 mn
Menahem Lang a 35 ans.
Son enfance a été brisée.
«J’étais un “porno kid”,
dit-il d’entrée dans ce
documentaire tourné – à
dessein – de nuit. Un
garçon destiné au plaisir
des hommes.» Comme
d’autres, il a été victime
d’abus sexuels, commis
notamment par « son »
rabbin. Au sein de sa
communauté d’où il s’est
enfui, rompant avec sa
famille. Devant la caméra
de Yolande Zauberman
(Would you have sex with
an Arab, Moi Ivan toi
Abraham...), Menahem
revient dans sa ville na-
tale, Bnei Brak, dans la
banlieue de Tel-Aviv, « la
capitale mondiale des
juifs ultra-orthodoxes ».
Tout est fort, dans ce
docu! (D.S.)


Rocketman
★★★
De Dexter Fletcher, avec Taron
Egerton, Jamie Bell, Richard
Madden, 121mn.
Ce biopic que Dexter
Fletcher consacre à Elton
John n’est pas une hagio-
graphie mais une célébra-
tion de tous les aspects
du personnage. Deux
heures durant et en chan-
sons (et qu’elles sont
belles !), le réalisateur
place le public au plus
près du chaos affectif qui
bouleverse un jeune
pianiste prodige mais
timide en passe de deve-
nir une icône de la pop :
une mère peu aimable, un
père distant, sa rencontre
avec le parolier Bernie
Taupin, la découverte de
son homosexualité, ses
addictions à l’alcool et la
drogue, ses relations
vénéneuses avec son
manager et amant John


Reid, sa solitude face à
l’ivresse que procurent la
création, la scène, le
public. (F.B.)

So Long My Son
★★★
De Wang Xiaoshaui, avec Wang
Jing-chun, Yong Mei, Qi Xi,
185 mn.
Au début des années
1980, Liyun et Yaojun
forment un couple heu-
reux. Tandis que le ré-
gime vient de mettre en
place la politique de
l’enfant unique, un événe-
ment tragique va boule-
verser leur vie. Pendant
plus de 30 ans, alors
qu’ils tentent de se re-
construire, leur destin va
s’entrelacer avec celui de
la Chine contemporaine.
(F.B.)

The Biggest Little Farm
★★★
De John Chester, 92 mn.
John, réalisateur, et sa
femme Molly décident de
quitter Los Angeles pour
enfin réaliser leur rêve :
vivre en harmonie avec la
nature en créant leur
propre ferme et donner
ainsi à leur chien Todd
une vie de liberté. Pen-
dant huit ans, ces deux
idéalistes vont lutter pour
que ce sol aride renaisse,
que la biodiversité re-
trouve ses droits sans
engrais chimiques, sans
pesticides. Le film, qui
n’oublie pas de faire la

pub pour la biodiversité,
est inspirant, éducatif,
optimiste, réconfortant.
(F.B.)

Toy Story 4
★★★
De Josh Cooley, avec les voix (en
v.o.) de Tom Hanks, Tony Hale,
Tim Allen, Annie Potts, Christina
Hendricks, 100 mn.
Aujourd’hui, c’est Bonnie
qui a hérité de Woody,
Buzz et tous les autres
jouets d’Andy. La fillette
vient d’entrer à l’école
maternelle où, avec un
cure-pipe, un couvert en
plastique et deux ou trois
bouts de ficelle, elle
bricole un personnage
qu’elle baptise Four-
chette. Woody fait tout
pour l’intégrer à la bande,
mais peine perdue : Four-
chette est persuadé
d’être du rebut! Com-
ment ne pas arriver avec
le film de trop? Quand,
en plus, on ne l’attendait
pas particulièrement et
qu’il sort quasi neuf ans
après le dernier volet en
date? Comment se re-
nouveler quelque peu
alors que pas mal de
thèmes avaient déjà été
intelligemment traités
dans les épisodes précé-
dents? Autant dire que
ce Toy Story 4nous arri-
vait précédé par une
montagne de questions.
Mais... on se laisse
cueillir encore une fois!
Les nouveaux person-

nages n’y sont pas pour
rien, notez! Et les bons
vieux héros retrouvent
une seconde jeunesse :
outre Bo Peep qui a pris
son indépendance, Buzz
trouve la sienne en écou-
tant, comme on le lui a
suggéré, sa voix inté-
rieure. (D.S.)

Yves
★★★
De Benoît Forgeard avec William
Lebghil, Doria Tillier, Philippe
Katerine, Alka Balbir... 107 mn.
Jérem, un rappeur à la
recherche du tube qui
fera de lui une star, s’ins-
talle dans la maison de sa
grand-mère pour y com-
poser son nouveau
disque. Il y fait la ren-
contre de So, mystérieuse
enquêtrice pour le
compte de la start-up
Digital Cool. Elle le per-
suade de prendre à l’essai
Yves, un réfrigérateur
intelligent censé lui sim-
plifier la vie. Yves va faire
bien plus que ça...Yves,
c’est un peu Hal de 2001,
l’Odyssée de l’espace,
version comédie française
foisonnant d’idées, un
frigo intelligent, qui parle,
pense, fait les choix que
l’on ne pense même pas
faire. Yve sest une comé-
die romantique presque
classique. Mais sa trame
est tellement originale
qu’il en devient un petit
ovni qui ne dit pas son
nom comme on en voit

de plus en plus souvent
dans le cinéma français.
(D.Z.)

Zombi child
★★★
De Bertrand Bonello, avec Louise
Labeque, Wislandia Louimat,
Adilé David, Ninon François,
Mathilde Riu, 103 mn.
« Haïti, 1962. Un homme
est ramené d’entre les
morts pour être envoyé
de force dans l’enfer des
plantations de canne à
sucre. Cinquante-cinq ans
plus tard, au prestigieux
pensionnat de la Légion
d’honneur à Paris, une
adolescente haïtienne
confie à ses nouvelles
amies le secret qui hante
sa famille. » Entre le Haïti
des années 60 et la
France d’aujourd’hui,
l’errance du zombie et la
vie des pensionnaires,
l’ancien esclave et l’ex-
colonisateur, le réalisa-
teur effectue des allers-
retours, entrelace des
va-et-vient portés par une
petite musique envoû-
tante et une étrange
douceur. (D.S.)

La Flor, le plus long film du cinéma argentin. A savourer en six épisodes tout au long de cet été. ©DR

ÀNEPA SMANQUER


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