précédente (3ème). Inutile de préciser qu’il va
présenter un danger important. Comme en 2017
et 2018, Richard Carapaz devrait être coriace.
Surtout après sa victoire dans le Giro. Son coé-
quiper Nairo Quintana (8ème du Tour) en sera
aussi. Fabio Aru aimerait renouer avec son glo-
rieux passé. Vainqueur du Tour d’Espagne en
2015, il a été opéré de l’artère iliaque en avril.
Il a dû faire une croix sur le dernier Giro, à
contre-cœur. Il aimerait retrouver de bonnes
sensations en Espagne. Philippe Gilbert s’est dit
“très déçu”et a avoué “ne pas comprendre”le
fait de ne pas être retenu sur le Tour. Il devrait
se présenter en Espagne avec un esprit revan-
chard. De tous les Grands Tours, c’est sur la
Vuelta que le Belge a remporté le plus d’étapes
(cinq). Rafal Majka n’a pas pris part à la grande
messe en juillet. Toute sa motivation devrait
être focalisée et reportée sur le Tour d’Espagne.
Une épreuve où le Polonais a bien figuré par le
passé (3ème en 2015 et vainqueur d’une étape
en 2017). Quant à Tom Dumoulin, forfait sur le
Tour, il a déjà fini 6ème de cette course en 2015
en étant maillot rouge pendant six jours. Quand
on sait que ce n’est plus le même coureur depuis
quatre ans, cela promet d’être “caliente” (bouil-
lant)! Du côté des Français, on sait déjà que
Pierre Latour (voir son interview) y sera. Non
présent sur le Tour de France, il aura à cœur de
briller sur les routes espagnoles, lui qui a rem-
porté une étape en 2016 lors de sa première par-
ticipation.
Jean-Marc AzzolaEn quête de sensations, le Français d’AG2R
La Mondiale, non retenu pour le Tour de
France (en méforme), part dans l'inconnu
sur un Tour d'Espagne où il a déjà remporté
une étape en 2016.
Comment vous préparez-vous pour cette
Vuelta?
Je viens de finir une semaine de stage. On était
un peu au frais en altitude. Sinon je me prépare
à domicile avec le scooter et mon père. Avec la
chaleur qui faisait, il valait mieux partir assez
tôt le matin, aller dans le Vercors et rentrer
(sourire).
Comment jugez-vous le tracé de cette Vuelta?
Le Tour d'Espagne est historiquement une cour-
se où il y a toujours pas mal de cols à escalader.
Même lors des étapes de plaine, il y a toujours
une petite bosse à négocier avant l'arrivée, his-
toire de faire le tri (sourire). Il y a aura des
étapes très dures vers Andorre. Il y aura donc
de quoi faire avec du spectacle.
En quoi le Tour d’Espagne est-il différent
d'un Tour de France?
Il y a moins de pression. C'est plus détendu.
C'est le dernier Grand Tour de l'année. Ce n'est
pas la même ambiance que sur le Tour de Fran-
ce. Le Tour, c'est la démesure avec l'efferves-
cence qui va avec. Le Giro est le premier Grand
Tour de l'année. Tout le monde est énervé,
excité. La Vuelta, il fait beau, il fait chaud.
C'est l'Espagne...“IL VA Y AVOIR
DU SPECTACLE
ET DU NIVEAU !”Quel va être votre objectif personnel?
C'est difficile à déterminer. Je ne sais pas trop
où j'en suis par rapport à mes sensations. Je vais
reprendre sur le Tour de Pologne. Après, je
ferai de mon mieux. Je ne sais pas si je vais
réussir à être régulier sur trois semaines. Je n'ai
pas beaucoup de jours de courses dans les
jambes avec mes blessures. On va bien voir...Quel est le grand favori de cette Vuelta?
Aru n'avait pas l'air si mal que ça sur le Tour. Je
pense qu'il sera pas mal sur la Vuelta. Il devrait
y avoir Tom Dumoulin, Carapaz aussi. Bref, il
devrait y avoir du niveau quand même!N’est-ce pas un regret de ne pas avoir fait le
Tour?
Pas du tout. Vu le niveau que j'avais avant le
Tour, je n'étais pas apte à le disputer. Je n’aurais
servi à rien. Je n'aurais pas pris de plaisir et je
me serais fait taper dessus tout le long. C'était
plus judicieux de ne pas y aller.Propos recueillis par J-M.A.6ème du Tour d’Italie, Rafal Majka vise
plus haut sur une Vuelta où il avait pris
la 3ème place en 2015.PRIVÉ DE TOUR, LE FRANÇAIS PART DANS L’INCONNU
PIERRE LATOUR : “JE VAIS FAIRE DE MON MIEUX..”
CYCLISME MAGAZINE N°6 [ 59 ]