Cyclisme Magazine N°6 – Août-Octobre 2019

(やまだぃちぅ) #1

Julian Alaphilippe est également issu et est pas-
sé par la même formation que lui”.Bryan Co-
quard s’est fracturé l’omoplate en 2016. Il
appréhende la chute avec philosophie. La peur
n’évitant pas le danger. “La chute est le cauche-
mar du cycliste. En tant que sprinteur, si je
tombe dans un final, c’est comme cela et il faut
l’accepter. Je suis payé pour prendre des
risques. Tomber me fait peur, bien évidemment,
mais quand je suis sur le vélo, je n’y pense
absolument pas. Après, forcément c’est dé-
sagréable. Quand on est rempli de plaies, pour
dormir, ce n’est pas simple. Mais franchement


je ne suis pas bloqué par cela. Par contre, cer-
tains coureurs sont davantage marqués par la
chute que d’autres quand cela leur arrive.
Après, tout dépend aussi de la chute et de ses
conséquences. Quand je me suis blessé à l’omo-
plate, cela m’a pris trois semaines pour revenir.
Mais d’autres coureurs sont bien davantage
touchés. De toute façon, plus on chute, plus
l’appréhension est présente”.Face au destin,
chacun n’est pas logé à la même enseigne.
Certains perdent la vie comme Fabio Casartelli
dans la descente du col de Portet-d’Aspet. Le
27 juin 2018 a tourné au drame pour Kristina

Vogel. La championne olympique allemande de
sprint a percuté un autre cycliste, et s’est fracas-
sée le dos. Elle en est ressortie handicapée à vie.
Les cyclistes prennent-ils trop de risques (no-
tamment en descente avec des positions dange-
reuses)? Ne devraient-ils être pas davantage
protégés (c’est souvent la clavicule qui trin-
que)? Le débat mérite d’être lancé.

Jean-Marc Azzola

Victime d’une très grosse chute au début de
la 9ème étape du Tour (fracture de la clavi-
cule, de plusieurs côtes, une contusion à un
poumon avec un pneumothorax ainsi qu’une
coupure au niveau du sourcil gauche), l’Ita-
lien a abandonné. Il évoque son coup d’arrêt
et aura besoin de temps pour s’en remettre.

Comment allez-vous?
Je vais mieux. Mais le temps de la récupération
est encore long. Je ressens toujours des dou-
leurs au niveau des côtes et des poumons.

Qu’en est-il de votre reprise en compéti-
tion?
Elle n’est pas fixée avec précision. Je ne fais
pas de prévisions. J’avance au jour le jour. Il
n’est pas forcément évident de comprendre

l’évolution des choses.

Est-ce la première fois que vous tombez dans
votre carrière?
Sur une chute aussi grave, oui. Je suis déjà
tombé avant, mais c’était bien moins consé-
quent que cette chute-là...

“UNE FOIS QUE JE
REMONTERAI SUR MON
VÉLO, JE SERAI SEREIN”

Outre la récupération physique qui s’im-
pose, c’est désormais l’appréhension qu’il va
falloir surmonter aussi, non?
Chuter dans le vélo, ça arrive. Il y a des para-

mètres qui vous sont hors de contrôle et qui
peuvent se passer. Mais une fois que je vais
remonter sur mon vélo, je n’aurai pas la tête
polluée avec cela. Je serai serein.

Propos recueillis par J-M.A.

La chute de Wout Van Aert
a refroidi le peloton.

L’ITALIEN A CHUTÉ LORS DE LA 9ÈME ÉTAPE DU TOUR


ALESSANDRO DE MARCHI : “JE N’AVAIS JAMAIS


CONNU UNE CHUTE AUSSI GRAVE”


CYCLISME MAGAZINE N°6 [ 71 ]

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