Cyclisme Magazine N°6 – Août-Octobre 2019

(やまだぃちぅ) #1

82 - CYCLISME MAGAZINE N°6


Luc Leblanc


“Je n’ai pas abandonné l’idée de monter une équipe”


Quel est votre quotidien désormais?
Je suis relations publiques pour Natura4Ever,
une entreprise qui offre des produits naturels
qui a également une équipe. J’ai également par-
ticipé au Tour de France avec Norauto. Je pilo-
tais la voiture et donnais mes analyses sur les
grandes étapes.


Vous aviez également comme objectif de
monter une équipe cycliste. Où en est votre
projet?
Ça c’est un projet plus
lointain. Je l’ai lancé
il y a quelques an-
nées. C’est toujours
d’actualité, mais la
recherche de spon-
sors, la mise en place
d’une équipe ne se
fait pas du jour au len-
demain. Elle existe,
mais nous n’avons
pas les moyens dans
l’immédiat de passer
professionnels. Je n’ai néanmoins pas aban-
donné l’idée d’une équipe cycliste.


Quel est le meilleur souvenir de votre car-
rière?
Le titre mondial en 1994 forcément. Viennent
après les étapes gagnées sur le Tour de France à
Hautacam en 1994 et aux Arcs en 1996, le
maillot jaune. Hautacam dans le brouillard
devant Indurain et Pantani, c’était mythique,
c’est sûr, en plus je fais quatrième du Tour de
France cette année-là. Mais le titre de champion
du monde était vraiment très fort. On avait une
belle génération, on n’est pas passés à côté de la
course, c’était parfait. La France n’avait plus eu
de champion du monde depuis Bernard Hinault
en 1980.


“ALAPHILIPPE ET PINOT


ONT DES CARACTÈRES
DIFFÉRENTS MAIS,
SUR UN VÉLO, ILS SE
RESSEMBLENT, ILS
SONT À L’ATTAQUE”

Comment jugez-vous l’évolution du cy-
clisme, vous plait-il?
Oui car les Français sont de plus en plus pré-
sents. On a une belle génération avec Bardet,
Barguil, Alaphilippe, Pinot et des jeunes qui
tapent à la porte comme l’excellent David Gau-


du. On l’a vu sur le Tour de France, ils n’ont
peur de rien, ils attaquent, ils n’ont pas peur de
la pression, ça les transcende plutôt. C’est su-
per. Cela donne un nouvel élan à notre sport
dans le pays, les audiences ont été supers, les
gens se sont reconnus dans tous ces champions
qui vont au bout d’eux-mêmes. De manière plus
générale, on voit que le cyclisme se cherche
toujours des patrons, des fortes têtes comme
pouvait l’être par exemple Bernard Hinault. Les
courses sont plus ouvertes, on a beaucoup plus
de vainqueurs différents, ça donne aussi du
spectacle car les positions entre les leaders des
courses et leurs poursuivants sont proches.

Quel est le coureur auquel vous vous identi-
fiez le plus?
J’aime beaucoup les Français car ce sont des
puncheurs, des attaquants. Ils ne calculent pas.
Ce sont des coureurs qui donnent envie aux
gamins de faire du vélo et c’est quelque chose
de très important. Alaphilippe et Pinot ont des
caractères différents mais, sur un vélo, ils se
ressemblent, ils sont à l’attaque. J’aime beau-
coup ces profils de coureurs.

Propos recueillis par Valérie Pratdessus

RETIRÉ DES PELOTONS DEPUIS 1998, LUC LEBLANC A UNE RECONVERSION BIEN REMPLIE. LE
CHAMPION DU MONDE 1994 EST AUSSI ACTIF QU’IL NE L’ÉTAIT DANS LE PELOTON. RENCONTRE.

Que devient-il?


“On a une belle génération
avec des coureurs qui
n’ont peur de rien.”
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