Les Echos - 19.08.2019

(avery) #1

26 // Lundi 19 août 2019 Les Echos


// Budget de l’Etat 2019 : 39 0,8 milliards d’euros // PIB 2018 : 2 .350 milliards d’euros courants
// Plafond Sécurité sociale : 3 .377 euros/mois à partir du 01-01-2019 // SMIC horaire : 10 ,03 euros à partir du 01-01-2019
// Capitalisation boursière de Paris : 1.635,3 milliards d’euros (au 12-08-2019)
// Indice des prix (base 100 en 2015) : 104 ,58 en juin 2019 // Taux de chômage (BIT) : 8 ,5 % au 4e trimestre 2018
// Dette publique : 2 .322,3 milliards d’euros au 3e trimestre 2018

=
Le s chiffres de l'économie

crible


We, mais


La gouvernance et la valorisation
de WeWork n e font pas rêver Wall Street

Les bons comptes font les bons amis. C’est là que les choses
se compliquent pour The We Company, c’e st-à-dire WeWork.
La marque phare du co-working a bousculé les pionniers des bureaux
partagés, en important les codes des créatifs et de la tech. Elle se vante
d’avoir « disrupté » la plus grosse classe d’actifs, l’immobilier, avec une
offre procurant 56 % d’économies. Et le gratin bancaire lui fait crédit.
Mais son prospectus d’entrée en Bourse conforte les experts
de la gouvernance dans leurs préventions, des risques de conflits
d’intérêt à la tentation népotique en passant par les superdroits de vote.
Et Wall Street se méfie des licornes dans le rouge pour une durée indé-
terminée. Après sa dégringolade post IPO (– 22 %), Uber vaut 4,3 fois
son chiffre d’affaires estimé de 2019. A ce tarif, WeWork pèserait
15 milliards de dollars, loin des 47 milliards de sa dernière levée de
fonds faite sur un multiple plutôt digne de l’IPO de Facebook courant


  1. Le hic, c’est que le « social network » de Mark Zuckerberg avait
    gagné 1 milliard durant l’exercice précédent et accumulait déjà le cash,
    là où la « community company » d’A dam Neumann a perdu 1,9 milliard
    l’an passé, et n’en finit pas de brûler de l’argent. La logique voudrait que
    le boss de l’as du partagé soit bien plus partageux. Car plus l’économie
    ralentit, plus son « risque de transformation » devient voyant.
    En moyenne, il prend ses locaux en location pour quinze ans,
    mais ses clients ne s’engagent que pour quinze mois...


L’assurance peu distinguée


« Tout ce qui est excessif est insignifiant. » L’adage éprouvé
s’est vérifié à Wall Street pour General Electric. La forme et le contexte
du rapport de Harry Markopolos ont éclipsé ses réponses
à des questions déjà sur la place publique, l’« agressive accounting »
(« comptabilité créative ») et les réserves du pôle assurance.
L’expert financier, célèbre pour avoir vu venir l’affaire Madoff,
n’a pas dit à quel hedge fund il a vendu son opus de 175 pages
avant de venir en parler à la télé. Son intéressement aux résultats
de ce « trade » offusque même un parangon de la vente à découvert
comme Citron. Le patron du géant industriel, Larry Culp, a eu beau jeu
d’acheter des actions à titre personnel tout en dénonçant
une manipulation de marchés. Soutenu par un gros braquet des hedge
funds, il a limité la casse en deux séances (–10,3 % et +9,7 %).
Pour sa part, le plus pessimiste des pronostiqueurs suivant l’action,
Stephen Tusa de JP Morgan, vise toujours 5 dollars par action,
ce qui reviendrait à une évaporation de capitalisation boursière
de 33 milliards de dollars, pas si éloignée du trou de 38 milliards
dénoncé par le brûlot vite éteint. La cote de l’activisme ne sort
pas grandie de cette ténébreuse affaire, mais le blason de l’analyse
financière ne devrait pas en souffrir. Les investisseurs boursiers
en ont trop besoin pour distinguer un peu de clarté dans les arcanes
les plus obscures et les plus anxiogènes pour eux : les engagements
à très long terme des assureurs.

General Electric surmonte grâce à son patron une attaque de « short selling ».


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Rebond de la Bourse de Paris



  • La Bourse de Paris a rebondi ven-
    dredi, et l’indice CAC 40 a progressé
    de 1,22 % à 5300,79 points dans un
    volume de 3,7 milliards d’euros. Il
    gagne 12,05 % depuis le début de
    l’année. Il a perdu près de 5 % sur un
    mois du fait des inquiétudes sur la
    croissance mondiale.
    Aux Etats-Unis, Wall Street s’est
    repris après une semaine agitée.
    Vendredi, l’indice Dow Jones a gagné
    1,20 %, le Nasdaq, 1,67 % et l’indice
    S&P 500, 1,44 %. Durant la semaine
    écoulée, les principaux indices amé-
    ricains ont cédé entre 1 et 1,5 % du fait
    des craintes sur la guerre commer-
    ciale entre les Etats-Unis et la Chine.
    Du côté des valeurs françaises, le
    secteur bancaire a amorcé un rattra-


page après sa chute de ces dernières
séances. Le titre Société Générale a
clôturé sur une hausse de 3,25 % à
22,07 euros, alors que le Crédit Agri-
cole gagnait 3,23 % à 10,23 euros et
BNP Paribas 2 ,55 % à 40,61 euros. Le
secteur des valeurs cycliques, sensi-
bles à la conjoncture économique
mondiale, était bien orienté. Eramet
a terminé sur une progression de
4,54 % à 38,92 euros et Arcelor-
Mittal a clôturé en hausse de 2,94 %
à 11,78 euros. La stabilisation des
cours du pétrole, à 55 dollars le baril
à New York, a permis au groupe
Total de terminer pratiquement
inchangé (–0,15 % à 43,23 euros).
TechnipFMC a gagné 1,74 % à
23,42 euros et CGG 3,57 % à 1,64 euro.

A


près les concours de tee-shirts mouillés de Pala-
vas, une compétition de pectoraux se prépare-t-
elle ce lundi sur la plage de Brégançon? Emma-
nuel Macron s’était essayé au bras de fer avec Donald
Trump lors de leur première r encontre en mai 2017 – rap-
pelez-vous cette poignée de main interminable qui tint
les antennes de BFM en alerte. Notre président parut
alors emporter la victoire aux poings, il semble qu’il ait,
depuis, dû déchanter. Certes, comme Matteo Salvini,
Vladimir Poutine adore montrer ses muscles et, bien sûr,
le chef de l’Etat français pourrait jouer sa partition sur le
terrain des biscoteaux. « Derrière l es dossiers, des abdos! »
résume « Paris Match » dans un reportage sur les
« vacances en famille » du président photographié en
maillot de bain, dossiers sous le bras. Reste que
l’ambiance de la rencontre devrait être plutôt celle du
rapprochement que celle de la compétition. En haut de la
pile des dossiers présidentiels figure celui des relations
avec la Russie. Celles-là seraient en voie de réchauffe-
ment. La visite personnelle de Poutine en est un signe,
quelques jours avant l’ouverture à Biarritz du G7. Emma-
nuel Macron en a besoin s’il veut convaincre, notamment
avec son initiative iranienne. Au bout de vingt ans de
règne, Vladimir ne semble pas avoir besoin de grand-
chose, mais ses 70 % de cote de popularité s’effritent et il
recherche un nouveau souffle. Il n’est pas certain qu’il le
trouve à Brégançon mais cela ne peut pas faire de mal.

(


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Vladimir Poutine


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