VENDREDI 9 AOÛT 2019 économie & entreprise| 11
D I S T R I B U T I O N
FedEx lâche Amazon
FedEx a indiqué, mercredi
7 août, qu’il allait stopper la
livraison terrestre pour Ama
zon aux EtatsUnis, coupant
un peu plus les ponts avec le
géant du commerce en ligne,
qui veut voler de ses propres
ailes pour livrer les clients.
Il y a deux mois, FedEx avait
choisi de ne pas renouveler
le contrat le liant à Amazon
pour les livraisons express
afin d’élargir sa base de clien
tèle dans le secteur du com
merce en ligne. – (AFP.)
CO N J O N C T U R E
La Banque de France
prévoit 0,3 %
de croissance
La croissance économique
française devrait atteindre
0,3 % au troisième trimestre,
soit un niveau légèrement su
périeur au 0,2 % obtenu lors
des trois mois précédents,
selon une première estima
tion dévoilée jeudi 8 août par
la Banque de France. Cette
hypothèse, basée sur l’en
quête mensuelle de conjonc
ture menée auprès des chefs
d’entreprise, est soutenue no
tamment par un rebond de
l’activité dans le secteur du
bâtiment en juillet. – (AFP.)
Les exportations
chinoises à la hausse,
malgré les tensions
Les exportations chinoises
ont progressé contre toute
attente en juillet malgré l’es
calade des tensions commer
ciales avec les EtatsUnis.
D’après les données officiel
les communiquées jeudi
8 août, les exportations ont
progressé de 3,3 % en juillet
en rythme annuel, soit leur
rythme le plus important
depuis mars. – (Reuters.)
Aux EtatsUnis, Apple teste auprès
de ses clients ses premières cartes de crédit
L’Apple Card a été conçue en partenariat avec Goldman Sachs et MasterCard
A
nnoncées à la fin du mois
de mars, les premières
cartes de crédit propo
sées par Apple ont commencé à
être attribuées aux EtatsUnis,
mardi 6 août, à un échantillon de
clients testeurs. Fruit d’un parte
nariat avec la banque américaine
Goldman Sachs et avec Master
Card, l’Apple Card permet à la
marque à la pomme d’enrichir en
core sa gamme de services.
Apple avait déjà fait un pas si
gnificatif dans l’univers du paie
ment, puisqu’il propose, depuis
2014, le service Apple Pay, qui per
met de réaliser des paiements
sans contact avec son iPhone ou
sa montre Apple Watch, et facilite
les règlements en ligne. Selon la
firme de Cupertino (Californie),
pas moins de 10 milliards de tran
sactions devraient être effec
tuées de cette manière par ses
clients en 2019.
Désormais, Apple peut propo
ser une carte de crédit à ses cou
leurs. Pour convaincre les utilisa
teurs, le poids lourd américain
des smartphones a fourbi ses ar
guments, en soignant, comme
toujours, « l’expérience utilisa
teur ». D’abord, il ne faut que quel
ques minutes pour obtenir sur
son téléphone sa carte de crédit –
une carte physique étant envoyée
dans un second temps au client.
Une fois le service activé, l’utili
sateur bénéficie d’un système de
récompenses pour tous les achats
qu’il effectue avec son Apple Card,
à hauteur de 2 % du montant de
chaque transaction, et même 3 %
lorsque l’achat a été effectué
auprès de la marque à la pomme.
Comme il s’agit d’une carte de
crédit, l’utilisateur doit payer des
intérêts sur les sommes qui lui
sont avancées, lesquels varient
entre 13 % et 24 % (la moyenne na
tionale s’élève à un peu plus de
17 %). Mais l’interface de l’Apple
Card permet de gérer ses rem
boursements pour réduire autant
que possible les intérêts dus.
Ensuite, la société californienne
promet que les clients n’auront à
régler aucuns frais supplémentai
res, comme ceux que réclament
régulièrement les banques sur les
transactions faites à l’étranger ou
les frais de gestion.
Enfin, pour la gestion de ses
comptes au quotidien, une inter
face permet d’identifier les diffé
rents postes de dépense (nourri
ture, shopping, sorties...), ainsi
que le lieu dans lequel chaque
achat a été effectué – information
parfois difficile à trouver sur un
extrait de compte traditionnel.
Ecosystème de services enrichi
Même si Apple ne va pas aussi
loin que Facebook – qui a an
noncé le lancement prochain de
sa propre monnaie, le libra –, la
marque à la pomme renforce,
avec cette nouvelle initiative, sa
légitimité dans le monde du paie
ment. Pour rassurer les clients,
elle garantit qu’elle n’aura accès à
aucune donnée sur les opérations
effectuées par les utilisateurs de
l’Apple Card. Goldman Sachs, qui
aura accès à ces informations,
s’est également engagé à ne pas
les partager avec des partenaires
extérieurs.
De manière plus générale, cette
nouvelle fonctionnalité illustre la
capacité d’Apple à faire du smart
phone un élément toujours plus
central de notre quotidien. Avec
sa Card, la compagnie enrichit en
core son écosystème de services,
espérant ainsi atténuer les velléi
tés de ses clients de passer chez
des concurrents tels que Sam
sung ou Huawei, respectivement
numéro un et deux mondial du
marché du smartphone.
Selon certains analystes, le ser
vice pourrait rapidement se révé
ler très rentable. Ainsi, pour Nigel
Fletcher, de chez HSBC, la carte
d’Apple a le potentiel de devenir
l’une des dix plus populaires dans
le pays, et dégager, d’ici à cinq ans,
un bénéfice annuel de l’ordre de
1,5 milliard de dollars (1,3 milliard
d’euros) – selon une clé de parti
tion entre les partenaires qui n’a
pas été révélée.
Dans un contexte marqué, pour
le géant de Cupertino, par une
érosion régulière des revenus is
sus des ventes de smartphones,
l’Apple Card pourrait renforcer, à
l’avenir, son activité « services »,
qui, elle, connaît une belle crois
sance (+ 15 % en un an, d’après les
derniers résultats trimestriels).
vincent fagot
L’économie mondiale menacée
d’une overdose d’argent gratuit
L’effondrement des taux gagne l’Europe. Le loyer de l’argent à dix ans est
négatif en Allemagne, en France, en Suisse, en Suède, mais aussi au Japon
ANALYSE
new york correspondant
L
ors des G20 qui avaient
suivi la grande crise de
2008, il était de bon ton
de railler ces sommets
qui ne produisaient pas grand
chose. Pascal Lamy, alors direc
teur général de l’Organisation
mondiale du commerce, nous
avait alors détrompés : l’impor
tant, dans ce genre de réunion, ce
ne sont pas les décisions que l’on
prend, mais les erreurs indivi
duelles que l’on évite. Comme dé
valuer seul sa devise, augmenter
ses droits de douane, baisser seul
ses taux d’intérêt, et entrer dans
une spirale suicidaire digne des
années 1930.
C’était l’époque, aussi, où la pla
nète avait réussi à coopérer et
était même parvenue à prendre
des décisions communes – lutte
contre les paradis fiscaux, re
lance budgétaire concertée, coor
dination des banques centrales,
choix de la Chine de financer les
EtatsUnis, etc.
Une décennie plus tard, ces
temps semblent une bénédiction
alors que la planète se lance dans
le chacun pour soi et établit des
équilibres non coopératifs et
moins performants : capitulant
face au président des EtatsUnis,
Donald Trump, la Réserve fédé
rale américaine (Fed, banque cen
trale) a, le 31 juillet, baissé ses
taux d’intérêt pour relancer l’in
flation et faire baisser le dollar.
C’était oublier que le reste du
monde n’est pas statique.
D’autres pays, l’Inde, la Nouvelle
Zélande et la Thaïlande ont fait de
même, mercredi 7 août.
Bientôt viendra l’Union euro
péenne, qui va approfondir l’aven
ture des taux négatifs et faire mar
cher la planche à billets, comme
l’a déjà annoncé le président de la
Banque centrale européenne, Ma
rio Draghi, tandis que les nouvel
les noires s’accumulent : la pro
duction industrielle allemande a
baissé de 1,5 % en juin, augurant
d’une possible récession en Eu
rope, tandis que l’absence d’ac
cord sur le Brexit, le 31 octobre,
s’annonce catastrophique.
Enfin, face aux droits de douane
imposés par Donald Trump, Pékin
a réagi en laissant glisser sa mon
naie. Estce volontaire, comme le
pense le locataire de la Maison
Blanche qui accuse Pékin d’être
un « manipulateur de devise », ou
s’agitil d’un ajustement de mar
ché bienvenu, alors que la Chine
connaît un grave ralentissement?
Le billet vert ne baisse pas
Au fond, peu importe : la mesure
efface, en partie, les droits de
douane toujours plus forts qu’im
pose le président américain et fait
surtout paniquer les investisseurs
de toute la planète qui craignent
une récession généralisée provo
quée par la guerre économique.
Conséquence : direction le dollar,
monnaie refuge par excellence.
Résultat, le billet vert ne baisse
pas et surtout, les taux d’intérêt
américains s’effondrent. Tant pis
pour la faible rémunération tant
qu’on est en sécurité. Le rende
ment à dix ans des bons du Trésor
est tombé, mercredi en séance,
sous la barre des 1,6 % (contre
3,26 % à l’automne 2018). Du
coup, le président des EtatsUnis
enrage, et a exigé une nouvelle
baisse des taux, mercredi. « Notre
problème n’est pas la Chine... Notre
problème est la Fed, trop fière pour
admettre qu’elle a commis une er
reur. Ils doivent baisser leurs taux
plus fortement et plus vite », exige
Donald Trump qui accuse l’insti
tution d’« incompétence ».
L’Europe est aussi gagnée par
l’effondrement des taux. Le loyer
de l’argent à dix ans est négatif en
Allemagne, en France, en Suisse,
en Suède, mais aussi au Japon.
L’argent gratuit coule à flots, mais
rien ne rapporte rien, d’où la fuite
vers les biens rares – l’or, qui a
franchi les 1 500 dollars l’once
(1 340 euros) pour la première fois
depuis 2013, le bitcoin qui cote
11 500 dollars ou l’immobilier.
Quant aux actions, en dépit de
soubresauts, elles ne bougent pas.
Mercredi, Wall Street a fini la
séance quasi inchangée tandis
que la « journée noire » de lundi (le
Dow Jones ayant perdu 2,9 %) ne
l’était pas vraiment. Certes, c’est la
pire séance de 2019, mais le Dow
Jones a gagné depuis le début de
l’année 11 %, et le Nasdaq 17 %.
Pour autant, Patrick Artus, éco
nomiste en chef de Natixis,
trouve cette bonne tenue nor
male : les taux de change flexibles
s’ajustent aux droits de douane
- ils remplissent, d’ailleurs, les
caisses du Trésor américain,
ayant doublé pour atteindre
70 milliards de dollars en rythme
annuel. Les taux, inférieurs à la
croissance prévue, devraient faire
monter encore plus les actions
alors que les entreprises ont de
bons résultats d’autant que leur
valorisation n’a rien à voir avec
celle de la bulle Internet.
Avec l’argent gratuit, il est im
possible d’avoir une récession - les entreprises qui feraient
faillite en d’autres temps survi
vent. Pour rappel, les taux à dix
ans en juillet 2007, au début de la
crise, étaient à 5 %. Tout d’abord, il
faut remarquer que les indus
triels de la planète ont cessé bru
talement d’investir non pas
à cause des droits de douane,
mais parce qu’ils ne connaissent
pas les règles du jeu qui vont s’ap
pliquer. Et ce phénomène durera
tant que Donald Trump sera à la
Maison Blanche. Ensuite, rappe
lons l’adage de bon sens des bour
siers : « Les arbres ne montent pas
au ciel. » Et c’est ce que craignent
de plus en plus d’investisseurs.
« Je suis amoureux du cash », a
déclaré à New York sur la chaîne
CNBC John Rutledge, investisseur
en chef de la société financière Sa
fanad. Il craint qu’une étincelle –
comme la rupture d’une chaîne
d’approvisionnement à cause de
la guerre commerciale, ou une
faillite bancaire en Chine mais
aussi aux EtatsUnis et surtout en
Europe où les taux bas sont des
tructeurs – ne provoque la défla
gration dans un monde menacé
par une overdose d’argent gratuit.
L’Europe, le grand point faible
Ce n’est pas l’avis de Ray Dalio, pa
tron d’un des plus grands hedge
funds de la planète, Bridgewater,
qui a diffusé, mardi, une vidéo de
trente minutes de plaidoyer pour
l’investissement en Chine. Il faut
parier autant sur Pékin que sur les
EtatsUnis, estimetil, de même
qu’il fallait investir en Angleterre
lors de la révolution industrielle
ou lorsque les EtatsUnis sont de
venus la première puissance.
La Chine est, selon M. Dalio,
« moins ou pas plus risquée » que
les EtatsUnis qui souffrent, selon
lui, « des écarts de richesse, du con
flit entre le socialisme et le capita
lisme qui est l’objet de la campa
gne présidentielle, de la fragmen
tation des décisions politiques et
de l’absence d’efficacité de la politi
que monétaire ».
Pour Ray Dalio, c’est l’Europe le
grand point faible. « L’Europe est
très risquée, car la politique mo
nétaire est presque en panne de
carburant, elle est fragmentée po
litiquement et elle ne participe
pas à la révolution technologi
que. » Un rappel aux Européens
un peu prompts à croire que leur
prétendue « stagnation sécu
laire » – elle n’existe que sur le
Vieux Continent – est provoquée
par Donald Trump.
arnaud leparmentier
Les industriels
n’investissent
plus parce qu’ils
ne connaissent
pas les règles
du jeu. Et cela
durera tant que
Donald Trump
sera président
Grève au menu chez
les livreurs de Deliveroo
Les coursiers dénoncent la nouvelle grille
tarifaire imposée par la plateforme
A
près la mobilisation du
samedi 3 août, à Paris, les
livreurs de repas de Deli
veroo se sont de nouveau retrou
vés, mercredi 7 août, place de la
République, pour dénoncer la
nouvelle grille tarifaire imposée
par la plateforme. Selon le Collec
tif des livreurs autonomes de Pa
ris (CLAP 75), cette modification,
appliquée depuis début août, en
traînerait une baisse de rémuné
ration de 30 % à 50 %.
A 20 heures, ils étaient une cen
taine, avec leur vélo ou leur scoo
ter. Pour beaucoup, c’était leur
première mobilisation. « Trois
euros, parfois 2 euros pour une
course, c’est quoi ça? J’étais obligé
de venir ce soir! », explique Abdou
(tous les prénoms ont été modi
fiés), 35 ans, livreur pour Delive
roo depuis un an. « Avant, pour
suitil, le minimum, c’était
4,70 euros [à Paris], puis ça montait
à 5, 6, 7 euros », selon la course.
Le tarif minimal a été supprimé.
Deliveroo avait annoncé, début
août, une baisse des tarifs des
courses les plus courtes et une
augmentation pour les longues,
que les livreurs délaissaient, car
peu rentables. D’après la plate
forme, la nouvelle grille offrirait
« une meilleure tarification, plus
juste » et « plus de 54 % des com
mandes [seraient] payées davan
tage » qu’auparavant. « Tous les
échanges que nous avons eus sur
le terrain sont positifs », affirme
ton chez Deliveroo. Malgré les
grèves et blocages de restaurants
qui ont eu lieu à Toulouse, Nice,
Besançon, Tours, Nantes et Bor
deaux, « on n’a vu aucun impact
sur nos opérations ». Mercredi
soir, à Paris, Mounir, 23 ans, li
vreur pour Deliveroo depuis deux
ans, examinait la petite foule ras
semblée : « Trop de livreurs conti
nuent à rouler. Il faudrait qu’on
soit plus nombreux. »
Les syndicats à la peine
Comment mobiliser des tra
vailleurs atomisés, microentre
preneurs comme l’exigent toutes
les platesformes de livraison de
repas et en situation de concur
rence entre eux? Tout est à inven
ter, d’autant qu’ils travaillent dans
la rue, en roulant, et n’ont pas d’en
droits pour discuter ni de délé
gués. Ils ne se croisent au mieux
que quelques minutes par jour.
Les syndicats, déjà à la peine
dans le salariat, ont du mal à
s’adapter à ces situations. Ils n’y
sont d’ailleurs pas toujours les
bienvenus. « Les livreurs sont des
travailleurs très jeunes, qui ont
grandi avec l’idée d’un syndica
lisme vieillot, politisé, explique
l’ancien étudiant en droit, Jean
Daniel Zamor, président du CLAP,
qui travaille pour les platesfor
mes Uber Eats et Stuart. C’est
pourquoi, au CLAP, nous essayons
de pratiquer un syndicalisme très
proche des gens. » M. Zamor se dé
place ainsi d’une ville à l’autre
pour rencontrer les livreurs.
Les réseaux sociaux sont essen
tiels pour toucher ces travailleurs.
Sur Facebook ou d’autres réseaux
comme Telegram ou Snapchat, il
existe plusieurs groupes de li
vreurs, dont certains réunissent
plusieurs milliers de membres. Le
CLAP en compte 3 800 sur Face
book ; Uber Eats Paris en affiche
5 770 et Les coursiers à vélo, 4 600.
Ces groupes servent à partager les
informations et à préparer la mo
bilisation.
Aujourd’hui, même si le CLAP,
issu du groupe Facebook le Collec
tif des coursiers franciliens créé
en 2016, a joué un rôle moteur
dans les manifestations, il n’est
plus « à l’initiative des mouve
ments, qui naissent spontanément
dans une zone ou une autre lorsque
surgit un événement », constate Jé
rôme Pimot, son fondateur. Le
CLAP sert alors de « support logis
tique » et de caisse de résonance.
Dès l’annonce des nouveaux ta
rifs de Deliveroo, des opérations
de contestation ont été organi
sées dans l’Hexagone. « Quand
des livreurs ont bloqué un restau
rant dans ma ville, je suis allé me
renseigner, car je passais par là »,
note un livreur de 19 ans. « Les li
vreurs m’ont expliqué que les tarifs
avaient baissé sans qu’ils soient
consultés. Ce n’est pas normal! Si
on ne fait pas grève, Deliveroo va
baisser ses tarifs de plus en plus.
J’essaye de convaincre d’autres li
vreurs de bouger. »
Les syndicats ne sont pas totale
ment absents, en particulier La
CGT des services à la personne. Elle
finance des dépenses de voyages
sur le terrain et prête des locaux.
« Les appareils syndicaux ont at
teint leurs limites face à ces nou
veaux modes d’organisation du
travail. Or, nous avons intérêt à être
sur le terrain de l’ubérisation, qui
s’étend dangereusement », analyse
Stéphane Fustec, responsable des
services à la personne à la CGT. Les
livreurs envisagent une action na
tionale le weekend du 10 août.
francine aizicovici
et maureen songne
Des blocages
de restaurants
ont eu lieu
entre autres
à Toulouse, Nice
et Besançon