AFRIQUE MAGAZINE I 395-396 – AOÛT-SEPTEMBRE 2019 73
(portique mobile sur pneus), utilisé dans les
opérations intermodales pour la mise en terre
ou l’empilage de conteneurs, est entré en service
en avril dernier. Huit autres seront livrés en
septembre pour remplacer les anciens RTG et
stimuler l’activité ferroviaire, qui devrait passer
à huit rotations au cours du quatrième trimestre
- Soit 800 conteneurs par jour, et autant
de poids lourds en moins sur les routes.
Cependant, le plus gros investissement
en cours concerne le projet de Damerjog
(3,5 milliards de dollars investis par le groupe
privé chinois Poly-GCL, basé à Hong Kong)
et son chantier en cours : la construction
d’un gazoduc reliant les champs de gaz naturel
du bassin de l’Ogaden (Éthiopie) à Djibouti.
La vie sans DP World, c’est également une
nouvelle zone franche internationale, la Djibouti
International Free Trade Zone (DIFTZ) et sa zone
économique spéciale (ZES), au PK 23. Elle s’étend
sur 48 km^2 et sa réalisation, en plusieurs phases,
devrait durer quinze ans. L’Autorité des ports et
zones franches de Djibouti (APZFD) détient 60 %
du capital. Les 40 % restants sont répartis entre
le conglomérat China Merchants Group (CMG,
à Hong Kong), l’autorité portuaire de la ville
de Dalian et IZP Technologies, tous trois chinois.
La première phase, inaugurée en juillet 2018, a
coûté 370 millions de dollars. Elle est composée
d’un site de 240 hectares, comprenant quatre
pôles industriels spécialisés dans le commerce,
la logistique, l’industrie et les services aux
entreprises. Les partenaires du projet avancent
que le complexe devrait gérer 7 milliards de
dollars d’échanges commerciaux d’ici 2021.
L’EMPLOI, LE GRAND DÉFI
Depuis janvier 2019, une phase pilote est
opérationnelle. « Nous enregistrons un taux
d’occupation de 83 % sur les 34 000 m^2 de bâti.
Nos clients sont de différentes nationalités :
djiboutienne, somalienne, éthiopienne,
turque, taïwanaise, yéménite et, bien entendu,
chinoise, représentant une soixantaine de
compagnies », indique Mahamoud Houssein
Dirieh, directeur adjoint de DIFTZ.
Les terrains nus et les aires de stockage
sont également demandés par les sociétés.
« Nous mettons à disposition des hangars
et des terrains, de l’énergie, de l’eau potable
et un réseau télécoms à haut débit, explique
Mahamoud Houssein Dirieh. Les compagnies
Le port à conteneurs de Doraleh, février 2018.
L’apport du
train a permis
de décongestionner
les quais, d’accélérer
les déchargements
et de réduire
les temps d’attente
des navires.