Arcachon et Sud-Bassin
SUD OUESTMardi 13 août 2019
Bruno Béziat
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E
xception faite de quelques éru-
dits, bien peu de Testerins et de
Pylatais savent que le 44, boule-
vard de l’Océan a accueilli quelques
mois, en des temps très troublés, un
président espagnol en exil. Le dernier
d’une deuxième République dé-
funte, emportée par le coup d’État
franquiste de 1936.
On l’appelait villa Eden lorsque
Manuel Azaña s’y installa, à la fin
de l’année 1939, et elle porte au-
jourd’hui le nom de Bella Costa.
Cette imposante villa de la fin XIXe
est un étonnant mélange de styles
architecturaux, qui fut un hôtel
après-guerre, avant d’être transfor-
mé en 17 appartements au-
jourd’hui occupés.
Depuis hier, une plaque commé-
morative a été officiellement ins-
tallée sur le trottoir pour rappeler
cet épisode tragique de l’histoire.
Une cérémonie s’est déroulée de-
vant une cinquantaine de person-
nes en présence du maire de La
Teste-de-Buch Jean-Jacques Eroles,
du consul général d’Espagne Rafael
Tormo Pérez, et de Jesus Alonso
Carballes, professeur à Bordeaux,
qui a soufflé l’idée de cet hom-
mage à la municipalité. Passionné
d’histoire et d’Espagne, Jean-Jac-
ques Eroles ne s’est pas fait prier
pour l’organiser, rappelant au pas-
sage « l’exode massif et sans précé-
dent de près de 500 000 réfugiés
espagnols fuyant la guerre civile et
la dictature de Franco ».Malade au Pyla
Une cérémonie qui a logiquement
mobilisé des professeurs d’histoire,
des associations intéressées par les
questions mémorielles et de l’exil
des Républicains voilà 80 ans,
comme Ay Carmela (du nom de
l’hymne des Républicains). Jean-
Pierre Amalric, historien et prési-
dent de l’association Présence de
Manuel Azaña, a rappelé hier les
circonstances dans lesquelles cet
homme politiquement défait et
isolé s’est retrouvé au Pyla. Réfugiéà Collonges-sous-Salève, en Haute-
Savoie, dans un chalet loué par son
grand ami, le dramaturge et met-
teur en scène Rivas Cherif, il signe sa
lettre de démission le 27 février
1939 après la reconnaissance du
gouvernement de Franco par la
France et la Grande-Bretagne.
En octobre, après la déclaration
de guerre de la France à l’Allema-
gne, il cherche un refuge plus sûr. Et
c’est sur les conseils de Carlos Mon-
tilla, ancien ambassadeur républi-
cain qui possède une maison au
Moulleau, qu’il choisit de s’instal-
ler au 44, boulevard de l’océan en
décembre 1939 avec famille, amis
et sa précieuse bibliothèque. Mais
l’hiver est rude cette année 1939 et
le charbon manque en cette pé-
riode de pénurie. Manuel Azaña,
dont la santé est déjà fragile,tombe gravement malade. L’avan-
cée des Allemands l’oblige à fuir en
juin 40 vers Montauban où il va
s’installer et décéder en novembre,
à 60 ans.Humaniste militant
En juillet 1940, la Gestapo investit
la villa Eden, accompagnée d’un
commissaire espagnol et d’un
phalangiste, saccage les lieux et ar-
rête les derniers occupants qui
n’ont pas fui. Certains seront dé-
portés à Madrid, d’autres finiront
par rejoindre le Mexique. Un nou-
veau lieu de mémoire pour Ma-
nuel Azaña existe désormais à La
Teste-de-Buch, cet « humaniste mi-
litant, qui détestait la violence », et
fut même qualifié de « défaitiste »
en raison de sa volonté d’éviter une
guerre qu’il savait perdu d’avance.Cérémonie de dévoilement d’une plaque commémorative, hier au Pyla. PHOTO « SO »LA TESTE-DE-
BUCH Une plaque
en hommage
à Manuel Azaña,
dernier président
de la 2
e
Républiqueespagnole,
a été posée hier
Ce président espagnol
qui trouva refuge au Pyla LE
PIÉTON
A constaté en se promenant du côté
du port d’Arcachon que l’ancienne
capitainerie promise un jour à la
démolition accueillait une petite
équipe de Darwin, ainsi que le maire
d’Arcachon l’avait annoncé il y a
quelques semaines. Le site
s’appelle La Piraterie, et faute d’y
boire du rhum, on peut y apprendre
à mieux trier ses déchets de
bateaux et à utiliser des toilettes
sèches. Darwin s’est également
installé il y a quelques semaines au
Pyla près de la mairie dans un autre
site baptisé La Sauvagerie, où l’on
peut cette fois boire un verre.SANTÉ
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planade Pompidou. Tél. : 05 57 52 97 97.
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dimanche de 10 h à 13 h et de 14 h à 17 h.
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thèque municipale, 51, cours Tartas
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Maison des jeunes. 8, allée José-
Mari-de-Hérédia, à Arcachon.
Tél. 05 57 72 71 93.UTILE
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