Pêche Magazine N°20 – Août-Octobre 2019

(Barry) #1
Pêche magazine N°20 35

Action de pêche
Muni d’un gros vif, nous nous plaçons en
amont du poste à prospecter et le laissons
dériver au gré du courant. Lorsque le vif
arrive au niveau du poste, nous le bridons, en
force si nécessaire. A cet égard, l’utilisation
d’une forte plombée s’avère utile. A ce
moment, le vif sera d’autant plus pêchant et
attractif qu’il travaille lentement. Si nous
prospectons à l’aide d’un carassin, nous
contournons le poste avec notre ligne ou le
lançons au-dessus du poste, largement en
aval de celui-ci. Ensuite, nous récupérons très
lentement en marquant des temps d’arrêt
durant lesquels nous débridons. Profitant de
cet instant, le carassin repique vers le fond.
D’arrêt en arrêt, le poste à brochet est sondé.

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Le brochet serre fermement le vif dans sa
gueule et le tue par broyage et étouffement.
En fonction de la grosseur du vif, cela peut
durer plus de dix minutes. Durant cette
période, le brochet se déplace lentement
pour regagner la couche d’eau qu’il occu-
pait. Nous donnons du fil, canne à l’horizon-
tale. C’est un moment très délicat car à la
moindre erreur, le brochet recrachera sa
proie. De même, un ferrage trop précoce
conduira à un décrochage en cours de lutte,
le brochet n’ayant engamé sa proie que par-
tiellement. Une fois la période critique pas-
sée, le brochet démarre vraiment : c’est à ce
moment que nous le ferrons. Généralement,

le ferrage est suivi par un arrêt brutal du
poisson, la ligne étant «clouée» sur place. Il
s’agit alors de tirer lentement, mais en force,
et le brochet ne tardera pas à redémarrer,
engageant alors le combat.

A la cuiller non lestée


Lorsqu’en été la pêche devient difficile
parce que le brochet connaît un ralentisse-
ment alimentaire en raison de la température
élevée de l’eau, nous nous consacrons à la
pêche à la cuiller tournante. Nous jouons à
ce moment sur l’agressivité du brochet.
Chacun sait qu’il existe deux types de cuil-
lers. Les unes sont plombées sur l’axe de la
cuiller avec l’inconvénient que ce plomb
n’est pas amovible. Elles sont très faciles à
lancer mais très peu prenantes une fois à
l’eau. Les autres ne sont pas plombées mais
peuvent l’être en tête. C’est avec cette der-
nière que nous prenons le plus parce qu’une
fois à l’eau, cette cuiller est très intéressante
pour le brochet. Si celle-ci n’est pas plom-
bée, lorsqu’elle est à l’eau, elle se balance
tout en planant. Par contre, si elle est plom-
bée en tête, elle plonge vers le fond en fai-
sant travailler sa palette. Ces cuillers non les-
tées sont très faciles à mettre en action et
ceci à récupération très lente. Ce sont de
véritables cuillers à brochet. Beaucoup d’au-
tres avantages peuvent être trouvés pour les
c u i l l e r s n o n l e s t é e s. L’ o r i g i n a l i t é d e n o t r e
pêche à la cuiller non lestée est dans le mon-
tage de celle-ci par l’association en tandem
leurre streamer. Ce duo est très pêchant par

le fait que le streamer ajoute un effet très
fluide à l'ensemble. Les brochets en raffolent
et la poursuivent jusqu’à l’attaquer. Nous
utilisons des palettes rondes pour les eaux
calmes et les palettes longues ou tri faces
pour les courants. En ce qui concerne le
choix de la couleur des palettes, il sera clas-
sique : argenté le matin, cuivré à noir par
temps ensoleillé, doré le soir et par temps
venteux fluo. La couleur du streamer sera
dans des associations de teintes : orange,
jaune, bleu, blanc, noir et rouge.

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ACTION DE PÊCHE


Dans cette pêche, nous nous appuyons sur
l’agressivité du brochet et le provoquons.
C’est pourquoi nous prospectons beaucoup
de secteurs pouvant l’abriter.
Discrètement, nous les peignons mètre par
mètre et insistons. La pêche est simple.
Après avoir lancé vers l’aval à une dis-
tance maximum de quinze mètres, canne
haute, nous récupérons de façon linéaire.
C’est notre poignet qui donnera vie à notre
cuiller, ceci par un petit mouvement de bas
en haut. De cette façon, la cuiller aura une
nage proche de celle d’une anguille.
L’attaque se donne en deux temps. Le bro-
chet, intrigué par le mouvement du strea-
mer, le suit et ensuite, lors de la fuite du
leurre, il le cueille.

Martin pêcheur


(^)


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