116 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir
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t 21.30 Museum Documentaire
L’Art et la Manière
Akos Birkás
| Documentaire de Judith du Pasquier (Fr, 2009)
| 30 mn. Rediffusion.
Décédé en 2018, Akos Birkás évoquait
dans ses toiles le fracas du monde, mais
reste, selon le galeriste Bernard Zürcher,
« un peintre de l’intériorité ». Cette collec-
tion, déjà diffusée sur Arte, propose une
introduction à la vie et l’œuvre d’un créa-
teur qui se décrivait lui-même comme « to-
talement antipolitique ». Peu d’éléments
biographiques, mais une brève rencontre
avec l’artiste, pinceau à la main. Birkás re-
trace l’évolution d’un parcours passé de
l’abstraction à un art figuratif et réaliste,
inspiré en grande partie de photos d’ac-
tualité. De ses tableaux figurant des com-
battants kurdes, des scènes de rue, des
manifestations, il retient « le sens métapho-
rique », « les problématiques personnelles
derrière les tensions collectives ». Le film
s’attarde sur les détails des œuvres et in-
vite le spectateur à « définir sa propre his-
toire ». Une initiation en forme de survol,
élégante et didactique. — Hélène Marzolf
y 21.35 Toute l’Histoire Documentaire
Nelson Mandela et moi
| Documentaire de Khalo Matabane (Allemagne/Afrique du Sud, 2013)
| 55 mn. Rediffusion.
Après les éloges funèbres et les hagiographies de la fin 2013, il
était temps qu’une autre parole émerge, plus nuancée, recon-
naissant les victoires remportées par le père de la nation sud-afri-
caine, mais aussi ses contradictions et ses erreurs. C’est ce qu’en-
treprend ce film, mêlant souvenirs personnels, témoignages des
acteurs de l’époque (Colin Powell, Henry Kissinger, le dalaï-la-
ma...) et regards d’intellectuels issus d’autres pays au passé
trouble (Allemagne, Chili...).
Le réalisateur s’est longtemps imaginé le prisonnier de
Robben Island comme un superhéros noir, leader d’une révolu-
tion qui devait bouleverser le monde. Khalo Matabane ne cache
pas son amertume : pour lui, « Madiba » avait accepté de devenir
une « marque », un symbole consensuel de paix, préférant le par-
don à la justice, laissant les victimes de l’apartheid dans leur co-
lère et leur misère. « Même s’ils vivent dans des conditions épouvan-
tables et dégradantes, les gens sont convaincus qu’ils sont libérés.
Mais libérés de quoi? » s’interroge un militant.
Critique, le documentaire donne cependant la parole aux opi-
nions divergentes, moins sévères envers l’ancien président. Ne
tombant ni dans la condamnation facile ni dans l’historiographie
officielle, il réussit l’exploit de rendre intelligible la complexité de
l’héritage laissé par Mandela. — Lucas Armati
Rediffusion : 16/8 à 16.20.
y 20.40 OCS City Film
Après la guerre
| Film d’Annarita Zambrano (Italie/France, 2018) | Scénario : Delphine
Agut et A. Zambrano | 90 mn. VO | Avec Charlotte Cétaire (Viola),
Giuseppe Battiston (Marco Lamberti), Fabrizio Ferracane (Riccardo),
Barbora Bobulova (Anna), Marilyne Canto (Marianne),
Jean-Marc Barr (Jérôme), Elisabetta Piccolomini (Teresa).
| GEnRE : POLITIquE.
Depuis une vingtaine d’années, le cinéma transalpin revient sur
les années marquées par le terrorisme en Italie. On se souvient
de Buongiorno, notte, de Marco Bellocchio (2003), sur l’enlève-
ment d’Aldo Moro par les Brigades rouges, et de La Seconde Fois,
de Mimmo Calopresti (1996), avec Nanni Moretti qui confrontait
un ancien terroriste à sa victime. Comme son titre l’indique, le
film d’Annarita Zambrano traite encore de l’après. En 2002,
alors qu’un juge est assassiné à Bologne, l’Italie demande l’ex-
tradition de Marco, ex-militant d’extrême gauche condamné
pour meurtre et réfugié en France. Il doit à nouveau se cacher
t 20.50 Ciné+ Emotion Film
En équilibre
| Film de Denis Dercourt (France, 2015)
| D’après le livre de Bernard Sachsé | 80 mn
| Avec Albert Dupontel (Marc Guermont),
Cécile de France (Florence Kernel), Patrick Mille
(Julien Kernel), Carole Franck (l’avocate),
Antonin Gabrielli (Antoine), Philippe Duclos
(le directeur de la société d’assurances).
| GEnRE : LE ChEVAL ET LE PIAnO.
Un cascadeur équestre devenu paraplé-
gique refuse de renoncer au cheval. Une
experte en assurances souffre d’avoir
abandonné le piano dans sa jeunesse. Ils
se rencontrent et tout redevient pos-
sible... Sur le papier, on pouvait craindre
les clichés. C’est méconnaître Denis Der-
court (La Tourneuse de pages). Hormis le
dénouement, larmoyant, sa mise en
scène lumineuse contourne tous les obs-
tacles pour se concentrer sur son thème
habituel : devenir ce que l’on est, à force
d’obstination. Face à Albert Dupontel,
cassé et cassant, Cécile de France
rayonne. — Guillemette Odicino
Rediffusions : 15/8 à 7.35, 16/8 à 22.20,
18/8 à 3.10, 21/8 à 13.30. SenSit
O FilmS
La fille d’un ancien
membre des Brigades
rouges... ça pleure.
et entraîne dans sa fuite sa fille de 16 ans, née ici et qui n’a rien
demandé. Le poids du passé retombe, aussi, sur sa famille ita-
lienne bourgeoise, murée dans les non-dits.
C’est le premier long métrage d’une enfant des années de
plomb, elle aussi installée en France depuis des années.
Refusant toute aura romantique au terroriste, la jeune réalisa-
trice s’attache aux effets collatéraux de ses engagements. Plus
qu’un film politique, Après la guerre est une tragédie moderne.
En faisant couler le sang, Marco (Giuseppe Battiston, physique
à la Orson Welles) a détruit aussi, tel le roi Lear, les vies de ses
proches. Et, même désarmé, il s’apprête à sacrifier celle de sa
fille, adolescente qui se débat contre cette prédestination.
Remarquablement mis en scène, le film passe du naturalisme
de la cavale à des séquences familiales en huis clos dignes des
drames d’Elio Petri. — Guillemette Odicino
Rediffusions : 17/8 à 13.35, 20/8 à 9.50, 23/8 à 0.00.
Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19