124 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voircâble | satellite
t 21.35 OCS Max SérieMissions
| Série créée par Julien Lacombe, Ami Cohen
et Henri Debeurme (saison 1, 1 à 3/10, Fr, 2017)
| 3 × 25 mn. Rediffusion | Avec Hélène Viviès,
Clément Aubert, Mathias Mlekuz.
Ulysse 1, vaisseau du premier voyage euro-
péen habité vers Mars, approche de sa
destination. La mission, financée par un
milliardaire suisse, s’apprête à marquer
l’histoire de la conquête spatiale quand
son équipe apprend qu’elle a été doublée
par un projet américain...
Les séries de science-fiction sont une
rareté à la télévision française. Missions
s’attaque à un genre particulièrement pé-
rilleux, l’aventure spatiale au sous-texte
métaphysique, à la manière de 2001,
l’odyssée de l’espace ou de Solaris. Malgré
un budget serré, elle parvient à rendre
crédible son expédition, grâce à une
mise en scène élégante et à une produc-
tion impeccable. Son scénario offre de
belles surprises, parfois un peu forcées
mais qui font avancer agréablement et ef-
ficacement son histoire. En revanche, ses
dialogues manquent fréquemment de
naturel, et son interprétation est assez
inégale. — Pierre Langlais
Rediffusions : 16/8 à 1.55, 17/8 à 18.15,
18/8 à 12.40, 19/8 à 9.15.y 20.50 Ciné+ Emotion FilmThe Descendants
| Film d’Alexander Payne (USA, 2011)
| Scénario : A. Payne, Nat Faxon, Jim Rash,
d’après Kaui Hart Hemmings | 110 mn. VM
| Avec George Clooney (Matt King), Shailene
Woodley (Alexandra), Amara Miller (Scottie),
Nick Krause (Sid), Patricia Hastie (Elizabet).
| GENRE : GEoRGE, WHAt ELSE?
George Clooney est de ces acteurs dont la
personnalité ne cesse d’affleurer sous les
personnages qu’ils incarnent. Il est aussi
de ceux qui allient l’ultraglamour hol-
lywoodien et la proximité autorisant l’em-
pathie : c’est une star mais aussi un ami.
Dans ce film bien écrit, qui alterne bril-
lamment ironie et émotion — comme sou-y 20.50 Ciné+ Classic FilmMeurtre d’un bookmaker chinois
| Film de John Cassavetes (The Killing of a Chinese Bookie, USA, 1976) | 105 mn. Vo
| Avec Ben Gazzara (Cosmo Vitelli), Azizi Johari (Rachel), Seymour Cassel (Mort Weil).
| GENRE : âME PERDUE.
Ce film-là, on y entre par effraction. Dès le premier plan, dans le sillage d’une caméra
qui rôde autour de sa proie, on fait irruption dans la vie de Cosmo. Sa vie? La boîte à
strip-tease la plus minable de la côte ouest. Film noir? Si l’on s’en tient à l’intrigue — un
homme cerné par un gang. Mais d’un dépouillement absolu : à côté des mafieux de Cas-
savetes, ceux de Scorsese, même démythifiés, semblent folkloriques. Cosmo n’est
qu’un besogneux, un petit indépendant sans envergure qui cherche dans cet univers
sans glamour à maintenir une parcelle de rêve. Pathétique, cet appel téléphonique
avant le meurtre qu’il est forcé de commettre... Le besoin désespéré de trouver une jus-
tification à son acte? En fait, Cosmo est dérisoire et sublime...
Cassavetes aimait les coups de poker. Il était trop jaloux de son indépendance pour
accepter les diktats de Hollywood. Comme son personnage, il pouvait compter sur « sa »
famille. Tous deux savent qu’il n’y a que l’amour. Même s’ils laissent un pauvre clown
le dire à leur place : « Je ne peux te donner que de l’amour. » — Vincent Remy
Rediffusion : 18/8 à 18.10.t 21.30 Museum DocumentaireL’Art et la Manière
Antonio Segui
| Série documentaire. Réalisation :
Emmanuelle Nobecourt (France, 2009)
| 30 mn. Rediffusion.
Né à Córdoba en 1934, l’artiste argentin
Antonio Segui vit en France depuis plus
de cinquante ans. Ce numéro de L’Art et la
Manière, tourné chez lui en 2009, le filme
dans son atelier, où il dessine sans relâche
les bonshommes à chapeau affairés qui
ont fait son succès. Tout en charbonnant
ses figures pittoresques, ou en dévoilant
ses « trésors », des sculptures et travaux
graphiques peu connus, Segui commente
son art, appuyé par des interviews d’ex-
perts et amis. Il nous fait aussi visiter son
impressionnante collection de statues et
masques africains : un attroupement qui
fait forcément penser aux fourmillement
de trombines de ses toiles.
Cette entrée en matière intimiste
passe rapidement sur la dimension poli-
tique de son œuvre, née dans l’Argen-
tine des années 1950. L’angle qui se des-
sine est plutôt celui, émouvant, de
l’enfance et de la persistance de la mé-
moire. Segui voit ses créations « sponta-
nées et infantiles » comme « la reconstitu-
tion historique » de ses premières années.
Inlassablement, avec amusement, il re-
donne vie à ses souvenirs, à son « Argen-
tine profonde », comme par nécessité.
— Marie-Hélène Soenen
Rediffusions : 16/8 à 17.30, 18/8 à 19.30,
19/8 à 4.30 et 8.30. Faces Distributing cOrP.Un riche et grand
Cassavetes sur un
pauvre petit truand
accro aux grosses
limousines.vent chez Alexander Payne —, c’est un
George vaguement ridicule, essayant de
reprendre le contrôle d’événements qui le
dépassent. Il est avocat vivant à Hawaii,
dont la femme vient d’avoir un grave acci-
dent de bateau : elle est dans le coma.
Comment gérer la douleur? Que peut dire
le père à leurs deux filles, presque des
étrangères? Voici l’enjeu du récit : la re-
construction d’un édifice familial.
La structure topographique de Hawaii
fournit la métaphore d’une famille-archi-
pel dont il s’agit de rapprocher les indivi-
dus-îles. A quelques péripéties drola-
tiques succède la gravité, sans pathos
inutile — les larmes viendront quand
même. Du bon cinéma américain pour
adultes. — Aurélien FerencziTélérama 3630-3631 07 / 08 / 19