Télérama Magazine N°3630 Du 10 Août 2019

(Nancy Kaufman) #1

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Fiction


série y Fosse/Verdon


Dans la légende de Broadway, leurs


noms tiennent le haut de l’affiche. Des


années 60 à 80, le chorégraphe et met-


teur en scène de génie Bob Fosse et la


danseuse Gwen Verdon, sa muse et troi-


sième épouse, donnèrent un nouveau


souffle à la comédie musicale, de Caba-


ret à All That Jazz. Cette minisérie en


forme de double biopic, adossée au tra-


vail du biographe Sam Wasson, plonge


dans les méandres de leur histoire et les


coulisses de leur œuvre commune. Sa


mise en scène, patchwork d’époques,


de lieux et d’humeurs, se révèle auda-


cieuse, sa reconstitution méticuleuse.


Et son casting est dominé de la tête et


des épaules par Michelle Williams, for-


midable en Gwen Verdon. — E .G.


My Canal

série y Suburra


Une odeur putride flotte sur Rome.


L’odeur de la peur, du sang et de la


mort... Des bas-fonds au Vatican, en


Page précédente,
Fosse/Verdon :
Bob Fosse et
Gwen Verdon
ont dynamité la
comédie musicale.

En haut, Euphoria :
les errances
d’un groupe
d’ados à la sexualité
libre et confuse.
Hypnotique.

Ci-dessus,
Annihilation :
Natalie Portman
face à de mystérieux
dérèglements
écologiques.

série y Euphoria


Pour sa première série ado, la célèbre


chaîne câblée américaine HBO (Les So-


prano, Game of Thrones) a poussé tous


les curseurs à fond. Adaptation d’un


format israélien, Euphoria met en


scène le quotidien sans tabous, et sou-


vent brutal, d’un groupe de jeunes


d’une petite ville radieuse. Une œuvre


hyper esthétisée, aux images sublimes,


qui capte au plus près les visages ex-


pressifs et les corps fiévreux de per-


sonnages aux émotions chaotiques.


Des héros accros aux réseaux sociaux,


à la sexualité aussi libre que confuse,


et dont on suit, à la fois hypnotisé et


mal à l’aise, l’errance, entre dépres-


sion, désirs indécis et amours tour-


mentées. — P. L.


Saison 1, OCS


série y Derry Girls


Fin 1990, en Irlande du Nord, cinq ado-


lescentes se préoccupent plus de leurs


soirées et de leurs petits amis poten-


tiels que des attentats en cours. Au fil


des épisodes, les personnages s’affir-


ment, lâchent des trivialités dont seuls


les lycéens ont le secret, et contrastent


avec la menace que font peser les


« troubles ». On regrette d’abord que le


conflit qui a fait quatre mille morts


n’apparaisse qu’en toile de fond, et puis


on comprend très vite qu’on n’est pas


dans un bouquin de Sorj Chalandon.


Ce que propose Lisa McGee, c’est une


promenade subtile mais hilarante dans


un Derry en guerre, où seuls quelques


éléments disséminés rappellent l’hor-


reur d’un pays qui se déchire. — C .V.


Saisons 1 et 2, Netflix


série t Good Girls


Beth, Annie et Ruby, mères de famille


fauchées en manque de sensations


fortes, braquent un supermarché et


prennent peu à peu goût aux trafics en


tout genre... Dans la saison 2, Beth


(Christina Hendricks, formidable en


bourgeoise au bord de la crise de nerfs)


troque définitivement son tablier de


desperate housewife pour devenir


cheffe de gang. Nos criminelles du di-


manche se retrouvent avec un cadavre


sur les bras, toujours plus partagées


entre besoin d’argent, goût du frisson


et protection de leur famille. Une co-


médie féministe explosive, portée par


trois héroïnes bourrées de failles, d’hu-


mour et d’envie d’en finir avec le ma-


chisme et le patriarcat. — M.-H.S.


Saisons 1 et 2, Netflix


Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19
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