dimanche
164 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir
tnt
t 21.05 W9 Film
Seuls
| Film de David Moreau (France, 2017) | 80 mn | Avec Sofia Lesaffre,
Stéphane Bak, Jean-Stan du Pac, Paul Scarfoglio, Kim Lockhart.
| Genre : Pour LeS PréADoS.
Une poignée de jeunes seuls dans une ville désertée, entourée
d’une étrange fumée. La démarche du réalisateur de Vingt Ans
d’écart (mais aussi du film d’horreur Ils) est aussi ambitieuse que
périlleuse : adapter la bande dessinée à succès pour ados, teintée
de fantastique, de Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti (qui en est
déjà à son dixième volume). S’il commet des maladresses — mon-
tage elliptique et fin en forme de « à suivre » —, le cinéaste réussit
à maintenir la tension, entre mystère et violence. Avec ses person-
nages très caractérisés (un petit bourge, un jeune Noir solitaire,
une fille d’origine maghrébine), il offre au public préadolescent
l’image d’une jeunesse mixte, mélangée, dont l’alliance fait la
force pour vaincre la peur et l’obscurité. — Guillemette Odicino
t 21.00 France 2 Film
Demain ne meurt jamais
| Film de roger Spottiswoode (Tomorrow
Never Dies, GB/uSA, 1997) | Scénario : Bruce
Feirstein | 120 mn. VM | Avec Pierce Brosnan,
Jonathan Pryce, Michelle Yeoh, Teri Hatcher.
| Genre : Son noM eST BonD... JAMeS BonD.
Les chaînes de télé d’Elliot Carver — un
Ted Turner à la puissance 10 — diffusent
des images dans le monde entier. Quant à
son journal, Demain, il annonce avant les
autres les conflits, les attentats et les
morts par overdose des rock stars — forcé-
ment, puisque tout cela, c’est lui qui le
provoque. Carver est une sorte de citizen
Kane 1997. Son affrontement avec James
Bond, alias Pierce Brosnan, ne peut
qu’être spectaculaire.
t 21.05 6ter Film
Zarafa
| Film d’animation de rémi Bezançon
et Jean-Christophe Lie (France, 2012) | Sur une
idée d’Alexander Abela | 80 mn | Avec les voix
de Simon Abkarian, François-Xavier Demaison.
| Genre : ConTe CoLoniAL.
Imaginez Kirikou, en beaucoup plus poli-
tique. Il s’appelle Maki et vit au xixe siècle,
dans une savane truffée de marchands
d’esclaves. Il rencontre Zarafa, jeune gi-
rafe aux yeux doux.
Des dunes dorées du désert à la ména-
gerie du Jardin des Plantes, ce dessin ani-
mé s’inspire d’une histoire vraie : l’animal
exotique fut jadis offert à la France par le
vice-roi d’Egypte. Le sujet, original, de-
vient prétexte à une fable sur le racisme et
le colonialisme. Rémi Bezançon (Un heu-
reux événement) et Jean-Christophe Lie
(réalisateur du génial court métrage d’ani-
mation L’Homme à la Gordini) tentent de
séduire les parents comme les enfants.
Aussi le film boite-t-il un peu. D’un côté, la
naïveté du gamin et de sa copine au long
cou évoque des personnages à la Disney.
De l’autre, de verdâtres bourgeois pari-
siens sont croqués avec une ironie féroce.
Entre aventures gentillettes et portrait
cruel de la société française du xixe siècle,
Zarafa propose deux films en un. On pré-
fère le second. — Cécile Mury
t 21.00 C8 Film
Le Viager
| Film de Pierre Tchernia (France, 1971)
| Scénario : P. Tchernia et rené Goscinny
| 120 mn | Avec Michel Serrault, Michel Galabru,
Jean-Pierre Darras, odette Laure.
| Genre : MAuVAiS CALCuL FinAnCier.
Dans les années 1930, Louis Martinet, pai-
sible sexagénaire, vient consulter le Dr Ga-
lipeau, qui ne lui donne que quelques
années à vivre. Sachant que Martinet s’ap-
prête à prendre sa retraite dans sa petite
maison près de Saint-Tropez, le Dr Gali-
peau conseille à son frère de s’en porter
acquéreur en viager. Le bien lui reviendra
dès le décès de Martinet, qui ne saurait tar-
der. Mais l’air du Midi semble réussir à
notre mort en sursis...
Le scénario doit beaucoup à René Gos-
cinny, alors rédacteur en chef de Pilote,
qui avait trouvé un ton, mélange subtil
d’ironie et d’observation sociale. On re-
trouve donc ici le même regard sur les mu-
tations de la France que dans Astérix ou
Les Dingodossiers, dont il signait les scéna-
rios. Sociologie de café du commerce?
Plutôt clairvoyance et esprit très français.
Le film aurait sans doute gagné à être plus
cruel... Le cinéaste — qui signait là son pre-
mier long métrage — a réuni une bande de
copains. Tout le monde, de Serrault à
Darras, en passant par Galabru ou par
Yves Robert, a l’air de bien s’amuser, et ce
plaisir est communicatif. Mine de rien, le
film marche sur les traces de Guitry.
— Aurélien Ferenczi
Gros plan sur
les mauvais plans
d’une bande
de jeunes oubliés
sur Terre.
Roger Spottiswoode, capable du meilleur
(Under Fire) comme du pire (Arrête, ou ma
mère va tirer !), nous mène ça tambour bat-
tant. Ça explose dans tous les coins, au
risque de rendre le spectateur aveugle et
sourd. Mais Spottiswoode réussit deux sé-
quences d’anthologie : une poursuite à bi-
cyclette à la Tex Avery, où Pierce Brosnan
et Michelle Yeoh sont liés par des me-
nottes. Et la folle randonnée d’une BMW
sans conducteur, manipulée par Bond
comme une Game Boy et poursuivie par
des Allemands furieux et führerophiles...
Tout ça est sans surprise mais néanmoins
inventif. Un peu risible mais rigolo.
— Pierre Murat
Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19