Télérama Magazine N°3630 Du 10 Août 2019

(Nancy Kaufman) #1
92 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir

câble | satellite


t 22.30 Ushuaïa TV Documentaire

Amérique, terre de conquête spatiale


Mars
| Documentaire d’Antoine Rivière et Charles Baget (France, 2019) | 55 mn. Inédit.
« Mars n’est qu’un gros tas de sable rouge, sans aucun nutriment dans le sol », lâche un scien-
tifique un poil écœuré. Evidemment, c’est embêtant. Si rien ne pousse sur la planète
rouge, que mangeront les heureux participants aux missions martiennes une fois leurs
boîtes de sardines lyophilisées englouties? De la laitue, s’enthousiasment les cher-
cheurs de ce laboratoire perdu dans le désert de l’Utah. Des carottes et des potirons?
Euh... on n’y est pas encore. Des lardons? Pfff... Faut-il préciser que l’alimentation sera
strictement végane? Aux Etats-Unis, toutes sortes d’entreprises, publiques ou privées,
de start-up blindées ou fauchées, s’activent dans le secteur spatial. Ainsi, dans un centre
de recherche et d’expérimentations du Colorado, on reproduit l’environnement dans
l’espace, le vide sur la Lune et la basse atmosphère de la planète Mars, par exemple pour
tester le fonctionnement de sondes chargées d’extraire des échantillons de roche. En
Californie, Interorbital Systems développe un moyen de transport low cost de la Terre
à la Lune, à la fois pour le fret et pour l’homme. Tandis que les milliardaires de l’espace

— Elon Musk (SpaceX), Jeff Bezos (Blue Origin) et Richard Branson (Virgin Galactic) — sti-


mulent le secteur en repoussant sans cesse les limites. Bref, comme le montre ce docu-
mentaire plutôt plaisant, la conquête spatiale est aujourd’hui une affaire plus que
jamais sérieuse. — Marc Belpois
Rediffusions : 15/8 à 8.25, 18/8 à 15.30.

u 20.40 OCS City Film

Paterson


| Film de Jim Jarmusch (USA/Fr/All, 2016)
| 115 mn. VM | Avec Adam Driver (Paterson),
Golshifteh Farahani (Laura), Frank Harts (Luis).
| GenRe : ARt De VIVRe.
Paterson, grand échalas à la voix grave, est
chauffeur de bus dans une petite ville du
New Jersey. Sourire aux lèvres, il aime cap-
ter au vol les bribes de conversation de ses
passagers. Peut-être s’en sert-il. Car Pater-
son est aussi poète. Il prend parfois des
notes dans un carnet. Des vers libres, qui
ne chantent ni la rose, ni la mer, ni l’infini.
Mais les petits riens du quotidien, des
choses ordinaires comme ces boîtes d’allu-
mettes désuètes qui traînent sur le bar de
sa cuisine. Ces traces écrites pourraient
faire l’objet d’un livre. Mais Paterson n’y
pense pas vraiment. Au grand dam de son
épouse, admiratrice de la première heure.
Toquée de travaux domestiques et de cui-
sine, elle passe son temps à redécorer leur
petite demeure en variant à peine les mo-
tifs. Lui est placide, elle s’enthousiasme au
quart de tour. De ce couple dissemblable
mais complémentaire, Jarmusch tire une
fable conjugale d’autant plus cocasse
qu’un troisième zigue — un bouledogue —
habite le foyer avec eux.

t 22.30 Museum Documentaire

Lyon,


quand l’art habille les murs


Découverte des fresques lyonnaises
| Documentaire de Vincent Pintado (Fr, 2018)
| 30 mn. Rediffusion.
« Faut pas y montrer » serait une expres-
sion lyonnaise, peut-on entendre au cours
de ce reportage consacré aux fresques
murales dans la capitale des Gaules. Les
mots font référence à la légendaire discré-
tion que l’on prête à ses habitants. Or Lyon
se targue de figurer parmi les villes comp-
tant les plus spectaculaires murs peints
avec Berlin, Los Angeles et Mexico! La ci-
té en possède près de cent cinquante,
dont le plus connu représente les Lyon-
nais célèbres, comme l’abbé Pierre, Ber-
trand Tavernier, Bernard Lacombe, Paul
Bocuse... Pas de quoi choquer le passant,
même si la vingtaine de murs peints illus-
trant la vie de l’architecte Tony Garnier
dans son œuvre maîtresse, le quartier des
Etats-Unis, s’avèrent plus complexes.
L’engouement pour ces œuvres fut le fait
d’étudiants des Beaux-Arts soucieux de
sortir la peinture des musées au lende-
main de Mai 68. Depuis, leur association
s’est muée en coopérative florissante qui
compte cinq bureaux à l’étranger. Mal-
heureusement, le film, très institutionnel,
ne donne la parole qu’à ladite coopérative
dans un discours ultra consensuel. On au-
rait aimé entendre la parole d’habitants
un peu critiques, la deuxième ville fran-
çaise doit tout de même en compter
quelques-uns. — Jean-Baptiste Duchenne M. Cybulski/AMAz

On

studiO

s/AniMAl

kingdOM/k5 FilM

| FlAir Pr

OduC

tiOn

Leur vie paisible,
rien que paisible...
Mais ça ne fait pas
un véritable film!
Pour Jim Jarmusch,
si, justement...

Température
minimale : − 140 °C.
Prévoyez une petite
laine.

Loin de son image rock, Jim Jarmusch
loue ce quotidien qui pourrait paraître
ennuyeux. Et il le fait avec une suprême
élégance. La beauté se niche dans ce qui
se ressemble, se différencie, s’assemble...
C’est une question de rythme, de douce
répétition des jours, avec des variations,
quelques incidents aussi, vite relativisés.
C’est que Paterson n’est pas homme à se

laisser démonter. Ce scribe sans por-
table et sans œuvre avance, confiant
dans la vie. Comme lui, le film ne prône
ni méthode ni discipline pour trouver le
bonheur. Le réalisateur vante seulement
un certain art de vivre et de voir.
— Jacques Morice
Rediffusions : 15/8 à 13.05, 17/8 à 11.35,
21/8 à 10.00.

Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19
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