Liberation - 2019-08-10-11

(Ron) #1
Début juillet, Jean-Luc Mé-
lenchon a été condamné à
payer 2001 euros de dom-
mages et intérêts et de
frais d’avocat à l’ancien
militant d’extrême gauche
puis journaliste duMonde
Paulo Paranagua. Or,le
Canard enchaînérelève
que le chèque pour régler
la somme a été émis du
compte de La France in-
soumise.
En 2012, sur son blog, l’an-
cien sénateur socialiste
critique la couverture des
gauches latines parle

Monde, et qualifie le jour-
naliste en charge de ces
questions de«tueur re-
penti». Paranagua dépose
plainte pour diffamation.
Celle-ci aboutit à un non-
lieu du fait de la nullité de
certains actes judiciaires.
Mélenchon en remet une
couche dans un billet
en 2016, occasionnant une
nouvelle plainte. Toute-
fois, le jugement rendu le
10 juillet 2019 par le TGI
de Paris consulté par
CheckNews ne s’intéresse
pas à l’existence ou non

d’une diffamation (à ce su-
jet, la procédure est tou-
jours en cours). Les juges
se sont ici penchés sur
l’absence, jusqu’en 2017,
du nom du directeur de
publication sur le site Me-
lenchon.fr. C’est à cause
de cette absence, qui a
compliqué selon les juges
le dépôt de plainte de Pa-
ranagua, que le député
des Bouches-du-Rhône a
été condamné.
Mais pourquoi est-ce LFI
qui a signé le chèque
et non Mélenchon? Son
avocat explique :«La con-
damnation étant due im-
médiatement, La France
insoumise a décidé d’avan-
cer cette somme, qui sera
remboursée par monsieur
Mélenchon à son retour
[du Mexique] pour éviter
des frais de recouvrement
supplémentaire.»
FABIEN LEBOUCQ

Mélenchon a-t-il fait


payer à LFI des


dommages et


intérêts qu’il devait


à un journaliste?


nJérôme Rodrigues,
figure des gilets jaunes,
le 19 mars à Paris.
PHOTO MARC CHAUMEIL
nFranky Zapata au-
dessus de la Manche
le 4 août avec son
«flyboard air».PHOTO
YVES HERMAN. REUTERS
nUn soldat israélien
(illustration).PHOTO
AHMAD GHARABLI. AFP
nJean-Luc
Mélenchon.
PHOTO MARC CHAUMEIL
nA Tours, le 18 juillet.
PHOTO GUILLAUME
SOUVANT. AFP

Les samedis ont beau parfois être noirs dans
le sens des départs selon Bison Futé, un grand
nombre de Français ne partent pas en vacan-
ces. Une étude réalisée en 2015 par la Direc-
tion générale des entreprises, pour le compte
du ministère de l’Economie, estimait par
exemple que moins d’un Français sur deux
partait en vacances l’été.«Les personnes à
bas revenu ou sans diplôme, mais aussi celles
exerçant une activité indépendante ou habi-
tant en dehors des grandes agglomérations
partent moins»,explique cette étude. Sans

surprise, la variable la plus discriminante est
le revenu du foyer. Ainsi, parmi les ménages
percevant plus de 3 800 euros par mois, seu-
lement 10,4 % ne sont pas partis, cette an-
née-là en voyage l’été, contre 42,6 % parmi les
ménages percevant moins de 1900 euros par
mois.
En 2014, le Centre de recherche pour l’étude
et l’observation des conditions de vie avait
également étudié le taux de départ en vacan-
ces des Français, pas seulement l’été mais sur
l’ensemble de l’année. Conclusion : 40 % seu-

lement des personnes aux revenus inférieurs
à 1 200 euros mensuels ont quitté leur domi-
cile pour des congés en 2014, contre 86 %
pour celles qui disposent de plus de
3 000 euros. Et 82 % des cadres supérieurs
partent en congés, contre 47 % des ouvriers.
Plus récemment, en 2018, l’Insee s’est penché
sur le profil des vacanciers, l’été, en France.
Notant une«fréquentation en hausse»,mais
surtout grâce à la clientèle qui ne réside pas
en France le reste de l’année.
ROBIN ANDRACA

Combien


de Français


ne partent pas


en vacances


l’été?


L’air effrayé, un sachet de bonbons à la
main, Muhammad Elayyan, 4 ans, se rend
au poste de police accompagné de son
père et d’habitants de son quartier. La
scène se déroule le 30 juillet à Al-Is-
sawiya, quartier palestinien de Jérusalem-
Est. Selon le média qatariAJ+ Français,
l’enfant aurait été convoqué par la police
israélienne pour avoir jeté des pierres sur
l’un de ses véhicules.
Une version qualifiée de«fake news»par
certains médias israéliens, comme leJeru-
salem Post, qui assure que c’est le père,
Rabi Elayyan, qui a été convoqué, et non
l’enfant. Sur la convocation fournie par la
police israélienne ainsi que par le père de
Muhammad Elayyan, datée du 29 juillet

et consultée par CheckNews, seul le nom
du père est mentionné, et lui seul a été en-
tendu par la police. Au téléphone, Rabi
Elayyan assure que son fils«n’a pas jeté de
pierres». Il soutient que les policiers lui ont
demandé, à l’oral, de se rendre au poste
accompagné de son enfant. Une version
que contredit la police israélienne :«L’en-
fant n’a pas atteint l’âge de la responsabi-
lité pénale.»En Israël, cet âge est fixé à
12 ans. Si la convocation d’un enfant de
4 ans est donc impossible, contrairement
à ce qu’ont écrit certains médias, cette
nouvelle affaire s’inscrit dans le cadre de
critiques récurrentes contre le traitement
des mineurs par le système judiciaire
de l’Etat d’Israël, épinglé en 2018 par le
Conseil de l’Europe, qui s’est appuyé
sur plusieurs rapports d’ONG. Mais aussi
dans un contexte de tensions à Jérusalem-
Est. A Al-Issawiya, quartier où vivent Mu-
hammad Elayyan et son père, la situation
est, d’après l’ONG israélienne Ir Amim,
présente sur place, très tendue entre les
habitants et les forces de police. Elle parle
de«raids»et de«recours à la force exces-
sifs par la police». L’ONG indique que«les
tensions se sont intensifiées au point que
la situation est proche de l’état d’urgence».
SARAH BOUMGHAR

Un enfant


palestinien de


4 ans a-t-il été


convoqué par


la police


israélienne?


Libération Samedi10 et Dimanche11 Août 2019 http://www.liberation.fr ffacebook.com/liberation t@libe u 19

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