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E
lle adécouvertle Festivalinternationalde La
Roque-d’Anthéronen tant qu’étudiante,elle est
aujourd’huil’un de ses acteursincontournables.
Sur scèneaux quatrecoinsdu monde,ClaireDésert
resteattachéeàcelle du Châteaude Florans où le pu-
blic l’a applaudiela semainedernière.
Dès demain,elle reprenddu servicepourle concert
des professeursdes Ensemblesen Résidence.L’occa-
sionpourle public de découvrirles prouessesde la
jeunegénération qu’elleencadreen tant que respon-
sable.Ceux-là mêmesqui officient dans la tournée
"Surles routesde Provence".
❚Commentappréhendez-vousle festivalen tantque
pédagogued’uncôté,et pianistede scènede l’autre?
C’estun événement incontournableàl’échellemon-
diale,et il revêtun caractèreparticulierpourmoi.Ma
premièreparticipationremonteàplus de 30 ans, alors
que j’étaisencoreétudiante.RenéMartinm’a écoutée
et m’a donnéma chancepar la suite.Il yadoncune
dimension personnelleetintime.J’ai vu le festival
grandir,tout en gardantson objectifde partagercette
musiqueau plusgrandnombre. L’événementanatu-
rellementévoluéavecles années,maisdeuxingré-
dients n’ontpas changé :son espritfamilial et ses
grandesambitions.
❚Quelregardportez-voussurla jeunegénérationen
tantqueresponsabledesartistesen Résidence?
Ces jeunessontextrêmementtalentueux.Ils sontis-
sus des meilleursconservatoires et formentun peu
"l’élite de l’élite". Je m’occupenotammentdu recru-
tement,maisnoussommesplusieursprofesseursàas-
surerles cours.Ils sontconscientsque la scènerestela
meilleuredes expériencespourprogresser.Quandon
est musicien,on ne se voit pas vieillir.Je les observeet
je me dis que c’étaitjustehierque je venaisen tant
qu’étudiante (rires). Je me souviensde cetteimpres-
sion d’avoir un pieddansle monde professionnel.
C’estémouvant de les voirprendreleurenvolsur
scène. Celame touche.
❚Quellessontles différencesentreleurfaçond’ap-
prendrela musiqueet la vôtreàleur âge?
Je diraisplutôtqu’ilyaune constante:celle de l’exi-
gencedansle travail.Àceniveau-là,la vie entièrede
ces jeunesest tournéeverslamusique. Le nombre
d’heuresde travailn’estpas une contrainte,c’estun
perfectionnement sansfin. Cettejeunesse qui nousap-
portebeaucoup,notammenten termesde fraîcheur.
Àtitre personnel,je penseque noussommestousdes
éternels étudiants quicherchent às’améliorer,quel
que soit l’âge.
❚Le butde la tournée"Surles routesde Provence"
estégalementd’ouvrir le classique àunlargepublic.
Constatez-vousunedémocratisationde cet universou
au contraireun enfermementsur lui-même?
Ce que je peuxaffirmeren toutcas, c’estqu’iln’y a
jamais eu autant d’effortspourélargir son public.
Questionéconomique,ce n’estpas pluscheraujour-
d’huique d’assisteràunmatchde foot.Maisça ne fait
pas tout.Il fautavoiraussil’occasiond’entendredu
classique,d’oùla nécessitéde développerl’écouteet
l’apprentissageàl’école.Maisil faut reconnaîtreque
ce n’estpas un loisircommeun autre.En termesde
pratique,celanécessiteunegrandediscipline qui
n’estpas accessibleàtout le monde.
❚Si vousn’aviez qu’unseulmessageàdélivreraux
jeunesqui souhaitentperformerdanscetunivers, le-
quel serait-il?
De ne pas être dansl’immédiateté.Le cheminse battit
sur touteune vie. C’estune évidence,maiselle va à
l’encontre de notreépoquebaséesur l’imageet l’ins-
tantanéité.C’estune inspirationàl’échelled’unevie.
CyrilCASTELLITI
Mercredi14 août à18h au Parcdu ChâteaudeFlorans de la Roque
d’Anthéron.De 13¤à16¤.Gratuitpourles moinsde 18 ans.
LLaa rreennccoonnttrree
Claire Désert
PHOTOFRANÇOISSECHET
Éternelle étudiante
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