06 DANS LE MONDE
http://www.dhbe I SAMEDI 17 ET DIMANCHE 18 AOÛT 2019 I LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS
EN BREF
◼ PRÉSIDENTIELLES > ÉTATS-UNIS
Encore vingt-trois candidats démocrates
Chute à l’arrière : le peloton de candidats démocrates s’est
légèrement éclairci, l’ancien gouverneur du Colorado, John
Hickenlooper a annoncé jeudi se retirer de la course à la Maison
Blanche. Vingt-trois candidats sont toujours en lice, espérant
décrocher l’investiture démocrate et affronter Donald Trump
en novembre 2020. “Je termine aujourd’hui ma campagne pour
être président, mais je n’arrêterai jamais de penser que les États-
Unis ne peuvent avancer que lorsque nous travaillons ensemble”,
a annoncé John Hickenlooper, via une vidéo publiée sur son
compte Twitter. La primaire démocrate avait déjà perdu l’un de
ses prétendants. Eric Swalwell, élu de la Chambre des représen-
tants âgé de 38 ans, avait jeté l’éponge début juillet.
◼ TENSIONS > INDE
Affrontements
au Cachemire indien
Des heurts ont opposé
vendredi des centaines de
manifestants à la police dans
la partie du Cachemire
contrôlée par l’Inde, alors
que le Conseil de sécurité de
l’ONU a démarré une réunion
à huis clos au sujet de ce
territoire que le Pakistan
revendique également. Le
Premier ministre pakistanais
Imran Khan s’est entretenu
avec le président américain
Donald Tump en amont de
cette réunion, la première
depuis des décennies ayant
trait à cette région monta-
gneuse très majoritairement
peuplée de musulmans pour
laquelle Inde et Pakistan se
sont déjà livré deux guerres.
◼ NAUFRAGE > RD CONGO
Trente-deux disparus
sur le lac Kivu
Trente-deux personnes sont
portées disparues dans le
naufrage d’une pirogue moto-
risée dans la nuit de jeudi à
vendredi sur le lac Kivu à
hauteur du territoire de
Kabare (Sud-Kivu) dans l’est
de la République démocrati-
que du Congo. La pirogue
motorisée, avec “plus de 70
personnes” à bord, a chaviré
sur le lac Kivu vers 20 h jeudi
près du village Luhihi dans le
territoire de Kabare (Sud-Kivu,
est). Sans donner de préci-
sions sur le nombre de morts,
le gouvernorat indique que
“chaque famille éprouvée” a
reçu “une enveloppe de
300 dollars pour organiser des
obsèques dignes de nos compa-
triotes naufragés”.
◼ BOYCOTT > ISRAËL
L’élue Rashida Tlaib refuse d’aller en Israël
en raison de conditions “oppressives”
L’élue démocrate américaine d’origine palestinienne Rashida
Tlaib a annoncé vendredi qu’elle renonçait à rendre visite à sa
grand-mère, en Cisjordanie occupée, à cause des “conditions
oppressives” imposées selon elle par Israël, dont elle a dénoncé
les “politiques racistes” dans un tweet. “J’ai décidé que rendre
visite à ma grand-mère sous ces conditions oppressives allait à
l’encontre de tout ce en quoi je croyais : combattre le racisme,
l’oppression et l’injustice.” Israël avait décidé plus tôt vendredi
d’autoriser l’entrée de Mme Tlaib “pour une visite humanitaire à
sa grand-mère”, après lui avoir refusé dans un premier temps
l’accès au territoire en raison de son soutien à la campagne de
boycott de l’État hébreu.
◼ AFFAIRE EPSTEIN > ÉTATS-UNIS
Le Français Jean-Luc Brunel, un chasseur
de mannequins au cœur des accusations
Au cœur de l’affaire Jeffrey Epstein, poursuivi pour viols sur
mineures et retrouvé mort en prison la semaine dernière à
New-York, figure un Français, proche du milliardaire américain,
Jean-Luc Brunel, recruteur international de mannequins, ac-
cusé de viols et d’avoir fourni des jeunes filles à son ancien ami.
Ce retentissant scandale de trafic sexuel d’adolescentes a
d’abord pour cadre les États-Unis, notamment les propriétés de
M. Epstein à Manhattan et en Floride ou à bord de son jet
surnommé “Lolita Express”. Mais une partie des faits a pu se
dérouler dans son appartement de l’avenue Foch, près de l’Arc
de Triomphe, longtemps fréquenté par Jean-Luc Brunel. “Il
appartient aux enquêteurs [...] de faire la lumière sur l’usage de
l’appartement acquis par monsieur Epstein”, avait indiqué le
23 juillet l’association Innocence en danger en réclamant une
enquête au parquet de Paris.
GÉOSTRATÉGIE DANEMARK
▸ Les États-Unis veulent acheter
le Groenland, territoire danois
dans l’Arctique, selon le Wall
Street Journal.
Un “poisson d’avril” en plein
été pour l’ex-Premier ministre
libéral danois Lars Loekke Ras-
mussen, “une plaisanterie de
mauvais goût” selon l’ancien
chef de la diplomatie Martin Li-
degaard ou encore “une idée sau-
grenue” du président américain
qui “serait devenu fou”, estime
Soeren Espersen, porte-parole
du Parti du peuple danois (po-
puliste).
La cheffe du gouvernement
social-démocrate danois Mette
Frederiksen n’a pas voulu com-
menter l’intérêt de Donald
Trump pour cette île stratégi-
que de 2,2 millions de km^2 , qui
fait du Danemark une grande
puissance arctique.
Mais à Nuuk, capitale du
Groenland, où elle est attendue
dimanche pour discuter de l’or-
dre du jour de la visite du prési-
dent américain à Copenhague
(les 2 et 3 septembre), les insu-
laires n’ont pas tardé à réagir.
“Non le Groenland n’est pas une
marchandise à vendre”, ont
scandé en chœur ses dirigeants
et ses quelque 56 000 habitants.
Mais cette idée qui a effleuré
l’esprit de Donald Trump n’est
pas si “folle” selon les analystes
qui rappellent que le Groenland
est une chasse gardée des États-
Unis qui y ont installé plusieurs
bases durant la Seconde Guerre
mondiale.
Le président américain Harry
Truman, conscient de la posi-
tion clé de l’île, située entre les
États-Unis et l’ex-URSS, avait pro-
posé en 1946 à Copenhague
d’acheter sa colonie pour quel-
que 100 millions de dollars de
l’époque. La proposition avait
été rejetée mais Washington
avait obtenu le droit de cons-
truire une base radar à Thulé
(nord-ouest).
“Les Américains ont un grand
intérêt militaire dans le Groenland
: Les Américains ont un grand
intérêt militaire dans le Groenland.
© BELGAIMAGE/DPA
: Cette île stratégique de 2,2 millions de km^2 fait du Danemark une grande puissance arctique. © BELGAIMAGE/DPA
DONALD TRUMP
veut-il s’offrir le Groenland?
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L’intérêt du président américain suscite
une levée de boucliers.
où ils possèdent la base de Thulé,
un des maillons de leur bouclier
antimissiles”, explique Jon Ra-
hbeck-Clemmensen, lecteur à
l’Académie de la défense à Co-
penhague.
Sceptique quant au rachat
éventuel de l’île, cet expert sou-
ligne que “le Groenland est un
pion militaire important pour la
défense américaine dans le Grand
Nord en cas de conflit entre les
États-Unis et la Russie ou une
autre puissance comme la Chine
qui a des visées sur l’île”.
D’autant, dit-il, que Moscou et
Pékin sont de plus en plus actifs
dans l’Arctique. Les Russes ont
établi une base dans leur région
arctique menaçant Thulé et les
Chinois tentent depuis des an-
nées d’investir dans l’île, aspi-
rant à en faire une tête de pont
vers l’océan Arctique. Des élé-
ments perturbateurs dans l’ar-
rière-cour des États-Unis qui ont
annoncé depuis l’été 2018 leur
volonté de renforcer leur pré-
sence au Groenland.
De là à vendre le Groenland à
leurs alliés...
“Ce projet est impossible, car on
n’est plus au temps des anciennes
Îles occidentales danoises”, ven-
dues aux Américains en 1917
pour 25 millions de dollars se-
lon l’expert Mikkel Vedby Ras-
mussen.
Li. B.
“Non le Groenland
n’est pas une
marchandise
à vendre.”