66 CI 414 - Août-septembre 2019
es bases du montage vidéo sont
simples. Il s’agit d’assembler dif-
férents plans afin de créer un
enchaînement qui raconte l’his-
toire du film. Le niveau basique
consiste à placer bout à bout les
différentes séquences enregistrées. À l’op-
posé, un montage très sophistiqué néces-
site le recours à plusieurs pistes vidéo pour
créer des enchaînements subtils et conduit
à utiliser des effets vidéo variés. Avant
l’étape de montage, les utilisateurs les plus
expérimentés travaillent sur l’étalonnage
des différents plans afin de s’assurer que le
rendu d’image sera identique d’une
séquence à l’autre. Enfin, pour être parfait,
un montage vidéo requiert aussi un travail
sur le son. Bref, les besoins d’un débutant,
d’un expert ou d’un professionnel sont
sensiblement différents.
Les ténors du montage
Dans ce contexte, il n’est pas simple de
donner des conseils quant au choix du bon
logiciel sans tenir compte du niveau d’ex-
pertise de l’utilisateur et du projet qu’il
cherche à concrétiser. On déconseillera
quand même aux débutants de se ruer
vers les ténors du montage vidéo, même si
ce réflexe répond à une certaine logique
(l’outil qui peut le plus peut le moins).
Les deux logiciels les plus connus sont
Adobe Premiere Pro CC et Final Cut Pro
d’Apple. Ils s’appuient sur des ergonomies
bien différentes et proposent tous les deux
des possibilités quasiment illimitées. Le
logiciel d’Adobe dispose d’une interface
pleine de chiffres au sein de laquelle il n’est
pas facile de naviguer. Les principes mis en
œuvre dans ce logiciel associent l’ergono-
mie multi-calques de Photoshop, bien
connue des photographes, avec de multi-
ples paramètres associés à une timeline à
la façon d’After Effects, le logiciel Adobe
de création 3D. Les professionnels sont
très habitués à cette interface complexe, si
bien que l’éditeur ne peut guère la faire
évoluer au risque de s’attirer leurs foudres.
Bref, une solide formation est requise pour
qui souhaite réaliser un projet sérieux avec
ce logiciel. Les efforts sont bien sûr
payants... comme l’est Premiere Pro. À
l’image de tous les logiciels de l’éditeur
californien, il faut payer un abonnement
pour pouvoir l’utiliser. L’activation de
Premiere Pro seul est facturée 288 € par an.
Si vous êtes photographe et que vous utili-
sez déjà Lightroom et Photoshop, vous
serez contraint de vous abonner à la for-
mule “toutes applications” à 60€ par mois,
soit 720 € par an. Une somme incompati-
ble avec un usage amateur!
La situation est différente avec Final Cut
Pro. Apple propose une licence tradition-
nelle de 330 €. Le logiciel est excellent
mais il n’est à l’aise que sur une machine
puissante et, bien sûr, il n’est compatible
qu’avec les Mac. L’interface utilisateur est
soignée, aux antipodes des listes pleines
de paramètres de Premiere Pro. Le premier
contact laisse penser que le logiciel est
facile à utiliser, mais en pratique il regorge
de fonctions complexes. Sophistication et
facilité d’emploi ne sont décidément pas
simples à marier. Si vous êtes équipé d’un
Mac, vous pouvez télécharger le logiciel
pour faire un essai sur 30 jours.
DaVinci Resolve
Souvent plébiscité par les professionnels
de la vidéo, DaVinci Resolve est un logiciel
de montage édité par Blackmagic Design.
Le cœur de métier de cette société n’est
pas l’édition logicielle mais la conception
et la fabrication d’équipements vidéo:
tables de montage, systèmes d’acquisition
numériques, caméras et outils d’étalon-
nage. En complément de ces derniers,
Blackmagic a eu besoin de concevoir un
logiciel pour maîtriser le rendu des vidéos
étalonnées. C’est ainsi qu’est né DaVinci
Resolve. Aujourd’hui, le logiciel est devenu
un puissant outil de montage mais ses
fonctions d’étalonnage restent sans
conteste son point fort. Et puis, DaVinci
Resolve a un autre atout que n’ont ni Final
Cut ni Premiere Pro : il est gratuit (téléchar-
gement libre sur le site de Backmagic en
version standard). Il existe une version
payante pour les pros qui ont besoin de
La post-production qui suit le tournage de séquences
animées consiste principalement à associer différents plans
en une vidéo unique. C’est ce qu’on appelle le montage.
Il existe de nombreux logiciels pour réaliser cette tâche,
tous différents et souvent difficiles à maîtriser lorsqu’on est
photographe. Cet article dresse un état des lieux des outils
disponibles et se conclut sur le cas particulier de Shotcut,
un logiciel libre facile d’emploi et riche en possibilités.
Choisir le bon logiciel
PRATIQUE VIDÉO
MONTAGE
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