90 CI 414 - Août-septembre 2019
l y a des matins où tout va bien.
À peine arrivé à la rédac’, le télé-
phone sonne. “Bonjour Pierre-
Marie, c’est Édith Coiquaud de
Fujifilm, nous avons un GFX 100 de
présérie, fonctionnel mais non tes-
table. Cela vous intéresse-t-il de le prendre
en main?”Chargée entre autres fonctions
chez Fuji des relations avec la presse, Édith
me lance cette question avec dans le ton,
un petit je ne sais quoi de taquin, sûre de
son effet et de ma réponse: “Bien sûr que
cela m’intéresse !” “OK, je vous l’envoie.”
Dès le lendemain (Édith est comme tou-
jours efficace, un grand merci à elle), dans
le carton déposé par le livreur, je trouve un
GFX100 accompagné de deux zooms: le
32-64 mm f/4 et le nouveau 100-200 mm
f/5,6. De quoi prendre en main le nouvel
hybride moyen format de Fujifilm dans de
bonnes conditions.
Le logiciel interne de l’appareil n’est pas
finalisé, mais Fuji nous envoie une mise à
jour dès le lendemain afin que nous dispo-
sions d’un système plus abouti.
Comme à notre habitude avec ce genre de
matériel non testable, nous ne publierons
pas d’images, ni ne donnerons d’avis
technique. Mais je livre ici mon ressenti à
l’issue de quelques jours passés à faire des
photos avec le GFX100. Un côté radiopho-
nique... à vous d’imaginer les images!
Un moyen format petit comme
un reflex
Le GFX100 embarque un capteur 1,7x plus
grand que celui d’un appareil 24x36. Il
mesure en effet 33x44 mm. Mais Fuji a
réussi à le placer dans un boîtier à peine
plus gros qu’un reflex typé action comme le
Canon EOS-1DX ou le Nikon D5.
D’ailleurs, lors de sa première sortie (un
concert en plein air), le GFX100 passa ina-
perçu. Pour un non initié, c’est un gros
appareil, c’est tout. Quand il est équipé du
zoom 100-200 mm f/5,6, poids et encom-
brement sont proches de ceux du matériel
de mon voisin qui travaille avec un Canon
EOS-1DX et un 70-200 mm. Évidemment, il
cadre plus serré que moi et avale les rafales
à la cadence de 14 i/s (en concert cela ne
sert à rien, j’en suis bien conscient), mais les
images du Fuji atteignent 100 Mpix, quand
celles du Canon se limitent à 20 Mpix. Et
avec sa rafale à 5 i/s, le GFX100 n’est pas
ridicule, surtout ce soir.
En plus, moi je peux recadrer dans des
images très très très résolues, non mais! Et
cela, je m’en suis aperçu à l’ouverture des
premiers fichiers sur l’ordinateur. Ils pèsent
50 Mo en Jpeg ultra-fine et 210 Mo en Raw
16 bits non compressés, pour une défini-
tion de 11648x8736 px.
Capteur rétroéclairé 102 Mpix
Le capteur du GFX100, de technologie
rétroéclairé, assure une très bonne montée
en sensibilité. Ce soir-là j’ai photographié à
12800 ISO et je peux vous garantir que le
Fuji ajoute un troisième appareil à sa
gamme d’hybrides moyen format.
Le capteur mesure toujours
33x44 mm, mais la définition passe à
102 Mpix au lieu de 50 Mpix.
Le prix est plus élevé, 11000 € nu,
mais il reste bien en deçà des tarifs
pratiqués par les concurrents.
Visite guidée du plus défini des Fuji.
FUJI
GFX100
DECOUVERTE HYBRIDE
100 Mpix stabilisé...
De face, le GFX100 ressemble à un
reflex pro type Canon EOS-1DX ou
Nikon D5. Ses dimensions et poids
sont proches. Il leur laisse la cadence
avec AF de plus de 12 i/s, mais il
embarque un capteur cinq fois plus
défini, stabilisé qui plus est.
si, si, c’est possible!
I