ANNEXE 1
PATTON
LE « MAGNIFIQUE »
vie, il publiera nombre de notes, mémos, manuels, etc.
Mais revenons en 1913! De retour d’Europe, où il sent
qu’un conflit majeur est sur le point d’éclater, conflit
auquel il brûle d’envie de participer, il est affecté à Fort
Riley puis Fort Bliss. Patton sert alors sous les ordres du
General John Pershing. George Smith Patton participe
aux raids punitifs de l’US Army, en 1916, contre le
rebelle mexicain Pancho Villa qui multiplie les provoca-
tions sur la frontière et surtout au Nouveau-Mexique où
il met à sac et pille plusieurs localités. C’est ainsi qu’en
mai, commandant une patrouille d’automitrailleuses,
Patton abat au cours d’un accrochage l’un des bras-
droits de Villa, ce qui lui vaut de faire la Une des journées
américains. La légende voudrait qu’il ait aussi organisé
un duel aux pistolets digne des meilleurs westerns avec
l’un des seconds du Mexicain. Fait improbable pour ne
pas dire farfelu, mais néanmoins utile pour se forger
une réputation et alimenter sa légende personnelle...
L’ÉPREUVE DU FEU
Juin 1917 le voit revenir en France, conformément
à la décision du Congrès d’entrer en guerre contre
les Empires germaniques. Le Captain Patton est versé
à l’American Expeditionary Force commandée par
Pershing. Notre homme sert alors comme officier
d’état-major au quartier-général américain de Chaumont.
Cette vie de paperasses ne lui convient guère, sans
compter que ses relations avec le généralissime améri-
cain tendent à se dégrader au fil des semaines. Patton
demande et obtient sa mutation au sein d’une unité
combattante. Affecté à un régiment d’infanterie, il n’a
toutefois pas le temps de boucler ses malles puisqu’en
novembre 1917 Pershing change son destin en le
chargeant de mettre sur pied une unité d’un genre
nouveau, le Tank Corps. Les chars, des Renault FT,
sont fournis par les alliés français. L’intendance
et une partie de la formation des équipages seront
à la charge des Britanniques.
George exulte car il a enfin l’opportunité de créer
quelque chose de neuf ; et comme une bonne nou-
velle n’arrive jamais seule, il passe Lieutenant-Colonel
à titre provisoire alors qu’il n’a que 32 ans! De retour
de sa formation à Bovington, en Grande-Bretagne,
et Champlieu, dans l’Oise, il prend ses quartiers en
Haute-Marne, à Chaumont puis à Langres, où il installe
son 1st light Tank Battalion. D’exercices dans la boue
en démonstrations devant des parterres d’officiers,
l’action tarde à venir. En août 1918, notre bouillant
officier obtient le commandement de la 1st Tank Brigade
composée de deux Battalions. C’est avec cette unité
qu’il est enfin engagé au front lors de la contre-offen-
sive du saillant de Saint-Mihiel. Malgré des conditions
météo épouvantables, Patton se montre énergique,
sautant d’un point du front à un autre, virevoltant,
encourageant ou encore bousculant ses équipages.
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- Jeune conscrit, George
S. Patton a déjà son
port de tête altier qui
va lui demeurer tout au
long de sa vie et surtout
sa mine boudeuse et
sérieuse! Patton Museum - L'expédition au
Mexique est une
expérience fondatrice
pour de nombreux
officiers américains,
dont beaucoup serviront
aux côtés de Patton
lors des deux conflits
mondiaux. Patton Museum - Lors des Jeux
Olympiques de 1912,
Patton s'inscrit au
pentathlon mais il n'y
a cependant aucune
preuve qu'il ait réellement
lutté en escrime. - Certainement un des
clichés les plus connus
de George S. Patton.
Photographié en France
devant un de ses chars FT,
l'homme ne se doute pas
qu'il va être un des apôtres
de l'arme blindée moins de
trente années plus tard...