Moto Guzzi Fast Endurance
(^118) / # 106
passe la moto. On est en
troisième position mais
ça ne va pas durer... J’essaye
tant bien que mal de me
mettre dans le bain et au
bout de deux tours, enfi n
rassuré par un sélecteur
qui répond uniquement
à la sollicitation de mon
pied droit, je commence
à trouver mes marques.
Et je me rends compte que
malgré le défi cit de puissance,
on peut s’amuser comme
un petit fou avec cette V7.
Grâce aux Pirelli Phantom
étroits, les enfi lades se
prennent comme avec une
125, ou presque, il faut garder
de la vitesse et balancer la
moto d’un côté à l’autre, avec
les sliders comme témoins.
En revanche, j’ai encore un
peu de mal sur le freinage
en bout de ligne droite qui
commande le double droit.
Je n’ose toujours pas y aller
franchement. À l’inverse de
Zef, qui m’avouera après la
course avoir perdu plusieurs
fois l’avant à cause de la piste
bosselée. Car Magione est
avant tout un circuit utilisé
par des automobiles et la
qualité du revêtement s’en
ressent. On cause, on cause
et le directeur de course
vient de passer le panneau
15 minutes, ce qui veut
dire que j’ai deux tours pour
passer la V7 à mon coéquipier
sous peine de pénalités.
Une seule envie :
se mettre en slip!
Zef repart à l’assaut de
nos adversaires et moi je me
mets au frais dans un box,
Alessandro, le chef d’équipe
me tend une bouteille
d’eau. Sur la moto, entre
la ventilation du casque, celle
du cuir et la concentration,
on ne souffre pas trop de
la chaleur. En revanche,
dès que l’on s’arrête, on
a qu’une envie : se mettre
en slip! Zef tourne comme
une horloge, à plat ventre
sur le réservoir de la Guzz’,
aussi bien en ligne droite
que dans les virages. À peine
le temps de se rafraîchir
qu’Alessandro me demande
de remettre mon casque.
Un vrai supplice. Le relais
se passe sans problème
et je suis d’entrée de jeu
dans le rythme. Enfi n, dans
mon rythme car même si
j’arrive à rester avec quelques
concurrents voire à en doubler
certains (oui, il y a plus lent
que moi encore !), les effets
de la chaleur commencent
à se faire sentir. Plus que
deux tours et on en aura
fi ni avec ce brave V-twin.
In fi ne, on prend une
dixième place et Zef signe
le 3e meilleur temps en
course. Sur l’autoroute
du retour, on se remémore
ce sympathique week-end.
L’excellent accueil des gens
de chez Piaggio, la bonne
bouffe italienne, la peinture
pas terrible de notre moto...
Peu importe, avec Zef, on a
pris un plaisir énorme, même
si au début, avouons-le, on
trouvait le règlement bizarre.
Eh bien pas du tout, cette
succession de quatre sprints
en une heure, c’est ce qui fait
tout le charme de la formule.
On est cependant d’accord sur
un point négatif : dommage
que la V7 Fast Endurance
n’existe pas en France! ✦
ON EST EN 3
E
POSITION MAIS
ÇA NE VA PAS DURER...
- Zef Enault (n° 37) ne s’en est
pas laissé compter par les pilotes
italiens. 2. À 15 heures, le drapeau
à damier fi ge défi nitivement
le classement. 3. Un jeune
pilote s’est glissé sur le
podium parmi les seniors...
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