OuestFrance - 2019-07-31

(Wang) #1

La France en bref


La vie à la campagne sera-t-elle bientôt protégée
?

Chant du coq, odeur du fumier, sonneries des églises, meuglement des vaches... Un député veut


protéger ce « patrimoine sensoriel » contre les recours excessifs en justice.


C’est un texte qui devrait bientôt
faire... du bruit ! En fin de semaine
dernière, Pierre Morel-À-L’Huissier,
député UDI de Lozère, a déposé une
proposition de loi visant à protéger
les stridulations des cigales, l’odeur
du fumier, le chant du coq, les son-
neries des églises...
Une initiative soutenue par quelque
150 de ses collègues parlementaires
à l’Assemblée nationale. Pour l’ins-
tant, la démarche n’en est qu’à ses
premiers balbutiements. Elle devrait
prendre davantage d’ampleur au mo-
ment de la rentrée des députés, en
septembre.
Cette initiative de Pierre Morel-
À-L’Huissier est née d’un «  ras-le-

bol face à la multiplication des af-
faires impliquant des vacanciers ou
des néoruraux ne supportant pas
les bruits et les odeurs de la cam-
pagne. C’est pour protéger ce pa-
trimoine sensoriel rural, de recours
en justice manifestement excessifs,
que je réagis. »

Patrimoine culturel
immatériel

L’élu centriste souhaite «  faire com-
prendre aux Français arrivant dans
une commune, dans un départe-
ment  » qu’il y a là des habitants qui
travaillent, des animaux qui paissent,
une nature à respecter. « On ne peut
pas empêcher les gens d’aller en

justice. Mais si ma proposition est
votée, le juge pourra leur rappeler
qu’il y a ici ou là un patrimoine local
protégé. »
Cette démarche parlementaire
va dans le même sens que l’initia-
tive du maire de Gajac, en Gironde
(390  habitants). Depuis la fin mai,
Bruno Dionis du Séjour réclame que
« le chant du coq, l’aboiement fami-
lier du chien, la cloche de l’église,
le meuglement des vaches, le brai-
ment de l’âne, le pépiement des oi-
seaux... » soient inscrits à l’Inventaire
du patrimoine culturel immatériel en
France.

Yves-Marie ROBIN.

Certains vacanciers n’apprécient pas
les bruits de la campagne.

Marc Ollivier, Ouest-France

Le regard de Chaunu


Le Groupe Bertrand a l’appétit des grandeurs


Le groupe de restauration commerciale s’apprête à avaler Léon de Bruxelles. Un rachat de plus


pour cet empire discret, à la tête d’enseignes célèbres et d’établissements prestigieux.


Quel est le point commun entre
Quick et la Coupole ? La réponse
tient en deux mots  : groupe Ber-
trand. L’entreprise française est au-
jourd’hui la numéro deux de la res-
tauration commerciale en France,
juste derrière McDonald’s. Omnivore,
le groupe rassemble aussi bien des
enseignes de brasseries parisiennes
que de restauration rapide. En se
rapprochant prochainement de la
chaîne Léon de Bruxelles, le géant
fait preuve d’un appétit insatiable.
Après lui avoir adressé une offre
sur la totalité de son capital, le
groupe Bertrand vient tout juste de
sceller un accord avec Eurazeo PME,
l’actionnaire majoritaire de Léon de
Bruxelles. Avec ses quatre-vingt-

deux  restaurants, la chaîne s’est im-
posée comme le leader de la res-
tauration à thème, avec les moules-
frites. L’année dernière, son chiffre
d’affaires s’élevait à 117 millions d’eu-
ros après quelques années difficiles.
Le rachat de l’enseigne, qui fête ses
30 ans cette année, intervient au mo-
ment où elle essayait péniblement de
se diversifier. Relever les défis, c’est
précisément le péché mignon de
Bertrand.
Angelina, Lipp...

Le groupe a été créé en 1997 par Oli-
vier Bertrand. L’homme, issu d’une
famille de brasseurs auvergnats, a
fait ses premières armes comme
équipier dans un restaurant de l’ex-

chaîne Free Times. Après l’ouver-
ture d’un premier restaurant près des
Champs-Élysées, il se lance dans
une politique de rachats. Notam-
ment de belles adresses parisiennes,
comme la brasserie Lipp, Le Pro-
cope, la Coupole et le salon de thé
Angelina, racheté en 2005. Puis le
groupe se lance dans la diversifica-
tion.
Patron discret

En 2014, il obtient la licence exclu-
sive de Burger King pour relan-
cer l’enseigne dans l’Hexagone. Le
concurrent de McDonald’s compte
300  établissements sur le territoire.
Olivier Bertrand veut monter à 1 000.
Notamment en rachetant, en 2015,

les restaurants Quick, avec l’intention
d’en transformer une bonne partie en
Burger King.
Derrière cet empire, qui compte
également les Hippopotamus et
Bistro Romain, rachetés en 2017, se
cache un patron très discret, né à
Pailherols (Cantal). Olivier Bertrand,
50  ans, n’a pas eu besoin d’avoir le
bac pour devenir la 168e fortune de
France, d’après le classement du ma-
gazine Challenges. Fin 2018, il s’est
offert 5  % du capital d’Elior, spécia-
lisé dans la restauration collective.
Les ambitions de ce boulimique des
affaires sont encore loin d’être rassa-
siées.

Maëlle BENISTY.

RESTAURATION
RAPI DE

BRASSERIES ETRESTAURANTSPARISIENS

ETAUSSI DE L'ÉVÉNEMENTIEL

RÉSEAUX

etaussi
Bert's,Volfoni

ChâteaudeVersailles, Giverny,jardins
desTuileries,duLuxembourg...

La Coupole brasseriePrintemps,Polpo
LaLorraine,AuPied de Cochon,
TerminusNord, Copenhague,
Bofinger,Flora Danica,
Le Procope,Lesud...

850 re stauran ts
dans le monde

de chiffre
d’affaire

1,
milliard

31 000
collaborateurs

de la
re st aurati on
commerciale
enFr ance,
aprèsMcDonald’s

2


e


Parmi les enseignes de standing,la Coupole duPrintemps.
Sources : groupe Bertrand,Les Éc hos,
BFM éco -Ph oto :Reuters -O. -F.

Le GroupeBertrand Principales enseigne s


Amiens : 138 ex-Whirpool licenciés


L’ancienne usine Whirlpool d’Amiens
(Somme) va être reprise par l’entre-
prise Ageco agencement après la
mise en redressement judiciaire de
WN son dernier propriétaire. Qua-
rante-quatre  emplois seront préser-
vés mais 138 licenciements sont pré-

vus. En 2017, l’usine était devenue le
symbole des délocalisations indus-
trielles. Emmanuel Macron et Marine
Le Pen s’étaient rendus sur le site
lors de l’entre-deux-tours de l’élec-
tion présidentielle.

Traversée de la Manche : Franky Zapata y retourne!


Après avoir échoué jeudi matin,
Franky Zapata va de nouveau ten-
ter de traverser la Manche debout
sur son flyboard. Ce sera dimanche,
annonce son entourage, «  normale-
ment le matin  ». Tout dépendra de
la météo. « Franky est prêt, explique
sa chargée de communication. Il
a passé tout le week-end à Mar-
seille à réparer son matériel élec-
tronique, qui a été jeudi endom-
magé lorsqu’il est tombé dans les

eaux anglaises, en se ravitaillant en
kérosène. »

Jérôme Fouquet, Ouest-France

Une interdiction de la GPA dans la Constitution ?


Le candidat à la présidence du parti
Les Républicains Guillaume Larrivé
prévoit de déposer «  à l’Assemblée
nationale, cette semaine, une pro-
position de loi constitutionnelle
pour inscrire à l’article 1er de la
Constitution le principe d’indisponi-
bilité du corps humain ». « Ça veut

dire très concrètement qu’aucun
traité international, aucune loi, au-
cun contrat ne pourrait remettre en
cause ce principe et cela aboutira à
une interdiction totale des conven-
tions de mère porteuse, ce qu’on
appelle la gestation pour autrui  »,
a-t-il précisé.

Un échafaudage s’effondre : un mort et trois blessés


Un ouvrier est décédé et trois autres
ont été gravement blessés, hier, à
11  h  45 dans le quartier de la place
d’Italie, à Paris, dans le XIIIe arrondis-
sement, sur un chantier de réhabili-
tation d’un bâtiment de la RATP des-
tiné à être transformé en logements.
«  Le chantier, entamé il y a plu-
sieurs mois, n’était pas mal tenu », a


affirmé le maire de l’arrondissement
Jérôme Coumet (PS). La passerelle
se trouvait à l’intérieur de l’enceinte,
dans une zone fermée au public, et
était fixée au sixième étage du bâti-
ment à une vingtaine de mètres du
sol, ont précisé les pompiers. Elle
« s’est décrochée » pour des raisons
encore inconnues, ont-ils ajouté.

Référendum ADP : la mobilisation marque le pas


Le ministère de l’Intérieur a enregis-
tré, au 30 juillet, 615 000 soutiens au
référendum d’initiative partagée (RIP)
sur la privatisation d’Aéroports de Pa-
ris. Cela représente 13 % des signa-
tures exigées d’ici à la mi-mars et
une diminution par deux du rythme
de la mobilisation citoyenne en un

mois. Depuis le 13  juin et durant
neuf mois, les électeurs inscrits sur
les listes électorales peuvent appor-
ter leur soutien à la proposition de loi
entreprise par des parlementaires de
droite comme de gauche, réclamant
la tenue d’un référendum sur la priva-
tisation du groupe aéroportuaire.

Permanences murées : des députés bretons s’alarment


«  Nous sommes en train de nous
habituer à l’intolérable », s’alarment
vingt députés bretons de la majorité
dans une tribune, après une nouvelle
série de dégradations de perma-
nences parlementaires. « On voit nos
permanences murées, cassées, les
députés dénoncés sur tel ou tel ré-
seau social parce qu’ils auraient
mal voté, certains ont eu leur domi-

cile visité et même incendié  », rap-
pellent les signataires. « Et certains,
qui croient que les réseaux sociaux
permettent toute veulerie, lâcheté,
insulte, s’en félicitent même. Cet
ensauvagement des mots et du
monde ne peut produire que le pire
et, pourtant, certains soufflent sur
ces braises », accusent-ils.

Primeurs : le train de Rungis au garage
Les wagons vont être déplacés à Nîmes. Pour la CGT, c’est le
signe de la fin de la liaison. L’État et la SNCF assurent l’inverse.

Voie de garage ou simple stationne-
ment ? Les wagons frigorifiques du
train des primeurs, entre Perpignan
(Pyrénées-Orientales) et Rungis,
s’apprêtent à être déplacés à la gare
de triage de Nîmes (Gard). Jusqu’au
début du mois, le convoi transportait
encore des fruits et des légumes évi-
tant ainsi à près de 20 000 camions
de traverser la France chaque année.
Face à l’avenir incertain du train,
dont le matériel arrive en fin de vie,
les derniers clients n’ont pas renou-
velé leur contrat. Une réunion entre
Élisabeth Borne, ministre des Trans-
ports et de la Transition écologique,
et les acteurs du dossier a eu lieu le
17  juillet. Une «  solution pérenne  »
doit être trouvée d’ici au mois de no-
vembre pour le retour du transport
par le rail des fruits et légumes.
Depuis, les wagons vides pa-
tientent à la gare de marchandises de
Perpignan. Leur départ vers Nîmes,
sans «  ordre de mission connu  »,
inquiète la CGT qui dénonce «  la
disparition pure et simple du train
des primeurs ». Le syndicat dit avoir
eu la confirmation de la direction de
Fret SNCF que les wagons ne repren-
dront pas le service.
Contactée, la SNCF dément et pré-

cise que c’est la société Erwena, fi-
liale du groupe et propriétaire des
wagons, qui a décidé de les transfé-
rer à Nîmes.
Selon la compagnie ferroviaire, le
convoi sera entretenu et restera apte
pour le service. Le cabinet d’Élisa-
beth Borne confirme que les clients
du train se sont engagés à l’utiliser,
à partir du 1er  novembre, en atten-
dant qu’une solution de long terme
soit trouvée. Rénovation des wagons
existants ou transport de conteneurs
par le rail, rien n’est encore tranché.

Thibaut CHÉREAU.

La CGT dénonce « la disparition pure
et simple du train des primeurs ».

Raymond Roig, AFP

Linky : un tribunal demande des retraits


Pour raison médicale, le tribunal de grande instance de Tours
demande le retrait du compteur Linky chez treize particuliers.

Le tribunal de grande instance de
Tours a demandé, hier, à Enedis,
de retirer des compteurs électriques
Linky installés chez treize particu-
liers. En tout, le tribunal avait reçu
121  référés d’habitants de la région
Centre opposés à l’installation de ce
compteur sujet à polémiques.
Seulement treize ont obtenu un
avis favorable du tribunal, pour « rai-
son médicale ». Notamment chez un
enfant de 7  ans, le tribunal estime
que «  l’état de fatigue chronique  »
et «  les difficultés de sommeil  » at-
testées par certificat médical «  pou-
vaient être en rapport avec le comp-
teur Linky ».
Outre le retrait des compteurs, le tri-
bunal ordonne  la «  livraison d’élec-
tricité exempte de courant porteur
en ligne  ». Ce courant porteur per-
met au fournisseur d’électricité de
mesurer en permanence la consom-
mation et d’établir la facture sans
avoir à venir relever physiquement le
compteur.
Le compteur électrique «  intelli-
gent » fait l’objet de controverses ré-
currentes depuis son déploiement,
en 2015. Violation de la vie privée,
utilisation des données, risques sur
la santé... les arguments avancés par
les opposants sont nombreux.
L’Agence nationale de sécurité sa-

nitaire a conclu, en juin 2017, à des
«  incertitudes sanitaires  » qui n’ont
toujours pas été éclaircies, selon
Me Durand, avocat des plaignants,
qui invoque le principe de précau-
tion.
Vingt-deux tribunaux ont déjà été
saisis d’actions conjointes pour de-
mander un retrait des compteurs.
Les plaignants, plus de 300, ont tou-
jours été déboutés à Rennes, Tou-
louse, Bordeaux, hormis une poi-
gnée « d’électrosensibles ».

M. B.

Le compteur Linky a été déployé
à partir de 2015.

Archives Marc Ollivier, Ouest-France

Mercredi 31 juillet 2019
4 France
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