j’ai fait ma première course en 65 cm^3
il y a quelques années, c’était incroya-
ble. L’an passé, j’étais passé au travers
en France, je m’étais cassé le doigt en
première avant d’abandonner ensuite.
En partant pour Saint-Jean, j’avais
peur de me louper et finalement, j’ai
fait le plein de confiance. L’ambiance,
les fans tricolores, c’est hyper-moti-
vant, j’ai adoré cette épreuve. »
Cette saison, tu passes
régulièrement de la 125 à la 250
et inversement, ce n’est pas trop
perturbant?
« Je m’y suis habitué, ça me demande
à chaque fois un petit temps d’adap-
tation d’une quinzaine de minutes.
C’est rien. De la 125 à la 250, c’est fa-
cile, dans le sens inverse un peu moins,
mais j’aime bien. Je prends autant de
plaisir avec les deux cylindrées, vrai-
ment. Ça m’évite de m’endormir, c’est
bon pour l’agressivité, le physique. »
La période des transferts approche,
tu sais de quoi ton avenir sera fait?
« Pour l’instant, je suis chez VRT 3AS,
c’est ma seconde saison complète avec
eux et tout se passe bien, j’ai l’appui
de KTM. J’ai déjà reçu des proposi-
tions pour 2020, des choses intéres-
santes. Maintenant, il faut prendre son
temps et faire le meilleur choix pos-
sible pour la suite de ma carrière. Moi
j’ai envie de faire une saison en
EMX2. Ça me paraît important pour
gagner en expérience, en intensité, en
physique. Je sais que la vitesse est là
pour rouler devant, je l’ai prouvé en
Élite en me battant à Bitche (2/2)
pour gagner le général face à Rubini
notamment. Maintenant, je ne veux
pas brûler les étapes. L’exemple de
Tom Vialle est intéressant. »
Chez VRT, tu as ce qu’il faut?
« Oui, le team progresse, se développe.
On a un complexe hyper moderne
avec des apparts pour les pilotes, une
salle de sport, un workshop flambant
neuf tout équipé par King Tony, c’est
canon. Je n’ai pas à me plaindre. J’es-
père leur offrir le titre européen après
celui du Junior l’an dernier. »
Quand l’Europe et l’Élite vont
s’arrêter, quel sera ton programme,
un peu de SX?
« Déjà, je vais ranger la 125 au garage
et me concentrer sur la 250 pour pré-
parer 2020. Le SX, ce n’est pas prévu,
juste à l’entraînement. J’aimerais bien
rouler à Paris, Ge-
nève, mais ça de-
mande une vraie
préparation. Je
vais plutôt rouler
sur des courses du
championnat de
France des Sables. Pour l’instant,
même si je ne m’interdis pas de penser
aux USA, je suis plus concentré sur
une carrière en GP. »
Tu as 17 ans, quel regard jettes-tu
sur les autres jeunes Français?
« Chez les espoirs, Quentin Prugnières
et Maxime Grau ont du potentiel, c’est
sûr, ils sont rapides, il faudra voir l’an
prochain en 125. J’aime bien aussi Xa-
vier Cazal qui vient du 85 et qui s’en
sort bien. Mon coéquipier Saad Sou-
limani aussi, il progresse bien, il est
volontaire. Il est arrivé il y a quelques
semaines dans les locaux du team et
on roule parfois ensemble, c’est bien.
Après, je ne sais pas trop, je me
concentre avant tout sur ma prépa-
ration. Même le jour des courses, je
suis concentré sur mes manches, donc
je ne regarde pas toujours les autres. »
Tom, tu es déjà champion
de France Cadet, Junior, tu joues
le titre européen en ce moment,
mais on ne te connaît pas plus que
ça. Tu peux revenir sur tes débuts?
« Quand j’étais jeune, je voulais faire
du patin à glace. Ma mère a été plu-
sieurs fois championne de France de
patinage avant d’entraîner le Français
Brian Joubert jusqu’aux JO. Mon père
avait une vieille moto d’enduro, mais
n’était pas passionné de cross pour
autant. Moi, je voulais une moto et il
m’a offert une pocket bike. C’est parti
comme ça. Ensuite, tout s’est enchaîné
avec les premières courses. »
Tu es toujours proche de tes
parents?
« Oui, très proche, c’est ce que j’aime.
Nous avons conservé une relation pa-
rents/enfant. Mon père comme ma
mère ne vivent pas leur passion à tra-
vers moi, ils ont du recul. C’est bien
mieux comme cela. Mes parents ont
toujours tout fait pour que je puisse
progresser, mais sans jamais me met-
tre la pression. Mon père est juste, à
partir du moment où il sent que je
me donne à 100 %, que je m’implique,
il est heureux. Ce n’est pas le genre
de père à me pourrir pour rien si je
loupe une manche. Ça lui arrive de
gueuler un peu, mais c’est toujours
raisonné. »■
interview
Tom Guyon
Autoritaire vainqueur
de l’épreuve EMX125
de Saint-Jean-d’Angély,
Tom Guyon s’est offert
son premier doublé
devant le public
français.
Pour Tom, l’objectif
principal cette année
est clair, il faut aller
chercher le titre
européen en 125!
« Pour l’instant, j’envisage
mon avenir sportif en
championnat du monde. »
GUYON DIGEST
➜Né le : 9 mars 2002 (17 ans)
➜Taille/poids : 1,75 m/63 kg
➜Vit à : Les Sables-d’Olonne
➜Statut : pilote KTM VRT 3AS
➜Palmarès : champion de France
Junior et 5eEMX125 2018 ; 6eJunior
et champion de France SX 125 2017 ;
champion de France Cadet 2016 ;
8 echampionnat de France Cadet 2015
MX258_P038A040_MX 18/06/19 17:07 Page40