SUD OUESTMardi 6 août 2019 Agglorama
Catherine Darfay
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F
ranchement, celle-là, on aurait
pu la faire en courant. Ou à vé-
lo. Quitte à faire 21 kilomètres
sans s’arrêter, qu’au moins il y ait un
exploit sportif à la clef. Parce que cô-
té contemplatif, ce n’est pas vrai-
ment ça.
On avait laissé la boucle au bout
du pont Chaban, rive gauche. On
en repart pour la « Balade jusqu’à
la Garonne ». En lui tournant le
dos mais on s’en fiche. Le trajet a
l’amabilité de commencer par les
Bassins à flot plutôt que par l’in-
fernale avenue Lucien-Faure. C’est
déjà ça. Parce qu’après, pour at-
teindre le Lac de Bordeaux, on ri-
gole moins. Pas un piéton qui
s’aventure jusque-là, le long d’ave-
nues taillées pour la voiture et
jonchées de déchets. Quelques
joggeurs tout de même, sur les ri-
ves du côté de Ginko, qui font vite
demi-tour.
Pas nous. Il faut longer de pré-
caires campements et d’improba-
bles conférences de chariots de
supermarché. Les dessous de la
nouvelle passerelle qui enjambe
le Lac sont bien glauques. On se
console avec la vue imprenable
sur le Parc des expositions. Un
peu plus loin, on voit très bien
aussi le stade Matmut et ses hauts
mats, le vélodrome et leurs par-
kings.
Ouf, de la verdure, enfin. Voici
la réserve des Barails et le Parc flo-
ral. Calme et volupté, panneaux
partout (sauf qu’on a loupé les
toilettes), voilà enfin un terrain
pour la marche entrecoupée de
repos. « L’endroit le plus serein de
Bordeaux! », jure Philippine, qui
vient chaque jour en voisine avec
son chien baptisé... Manille.
Dans les broussailles
Ce n’est pas tout, mais il est temps
de mettre le cap sur la rive gauche
du Lac. On voit encore très bien le
Parc des expositions et son éle-
vage de panneaux photovoltaï-
ques.
La partie ouest de la Jallère, qui
n’est pas concernée par l’aména-
gement qui fait tant causer, est à
deux pas. Y
coule, paraît-il,
la Jalle noire. Si
ça se trouve
elle est verte,
en fait : on n’y
voit que des
broussailles et
pas le moindre
promeneur.
Ah si, en voici
un. Un Niortais
qui partage ses vacances bordelai-
ses entre rando le matin et mu-
sée l’après-midi. « Je m’intéresse à
l’architecture et du coup, c’est
quoi ce grand bâtiment blanc
qu’on voit partout au bord du
Lac? ». Le Parc des expositions,
bien sûr!
Après le passage sous la rocade,
la piste zigzague, les ronds-points
se ressemblent tous, même les cy-
clistes hésitent. Nous aussi : c’est
quoi, cette balise verte enfermée
derrière un grillage?
À Bruges, la boucle ne le sug-
gère pas vraiment mais le (petit)
détour par le lac Lamothe, pour-
tant bien balisé, est vivement con-
seillé. Devant la cabane close de la
Pibale chartronnaise, les retraités
prennent leurs frais en racontant
des histoires de pêcheurs et de si-
lures gros comme ça. « C’est le
meilleur lac de toute l’aggloméra-
tion, je ne viens que là », assure un
grand-père qui initie son petit-fils
à la pêche à la carpe. On ne sait
pas pour la carpe mais, pour le
reste, on souscrit. Le lieu, aména-
gé mais pas trop, est idéal pour le
pique-nique, voire pour la sieste.
Sauf qu’on a encore une trotte.
D’autant qu’une variante bel et
bien inscrite sur la carte « Boucle
verte » de Bordeaux Métropole
nous a amenés sur le D210, en bor-
dure de la réserve des Marais, vers
un hypothétique arrêt « Les Quatre
ponts » du bus Lianes 6. D’arrêt, il
n’y a point et il n’en a jamais eu.
Demi-tour obligé vers la gare de
Bruges.
LE TOUR DE LA MÉTROPOLE
(2/10) Le tour du Lac de Bordeaux
en randonnée débouche sur
le lac Lamothe de Bruges
Vers le marathon des lacs
Le lac Lamothe, à Bruges, mérite un petit détour. PHOTO CLAUDE PETIT
ARRIVÉE
La Jalle du Sable
DÉPART
Pont Chaban
Cité du vin
(tram B)
Gare de Bruges
(tram C)
Le Bouscat
Carbon-
Blanc
Lormont
Bassens
Bruges
Blanquefort
E5 A630
N230
Bois de
Bordeaux
Parc des
Griffons
Réserve Naturelle
Marais de Bruges
La
G
aro
nn
e
Le Lac
Réserve
des Barails
La Jallère
Lac
Lamothe
Comme beaucoup de lacs de
l’agglomération, le lac Lamothe
a été conquis sur une ancienne
gravière. Pour le plus grand bon-
heur de Didier Gourgues, collec-
tionneur de fossiles, qui y trouve
de quoi augmenter sa collection
(il en a 20 000 !). Sinon, il est pê-
cheur aussi. Et membre du club
informel qui se retrouve l’après-
midi sur les berges. « Ici, c’est la
confrérie des Glands du Lac. Pê-
cheurs, menteurs, buveurs », ri-
gole-t-il. Pas tant que cela. Les
compères se font aussi observa-
teurs de la nature, à regarder les
hérons et les oies d’Égypte qui
viennent de la réserve de Bru-
ges. Et quand ils pêchent, même
des carpes de 15 ou 17 kilos, c’est
pour les relâcher aussitôt au
nom de la pêche « no kill » qui
vise à préserver les espèces.
Pour le reste, précisions supplé-
mentaires du retraité, avec le
sourire : « On n’est pas bobos,
plutôt blaireaux. Si vous voulez
entendre des conneries, ben
vous venez l’après-midi, et vous
serez servie. Qu’il pleuve, qu’il
vente ou qu’il neige, il y a tou-
jours un peu de monde... »
La pêche sans tuer
DIDIER GOURGUES
Retraité et pêcheur à Bruges
Pimpant du côté de Ginko, le Lac de Bordeaux l’est moins après. PHOTOS C. D.
sud ouest.fr
Davantage d’images et la vidéo
au lac Lamothe sur notre site
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Le lieu,
aménagé,
mais pas trop,
est idéal pour
le pique-nique,
voire pour
la sieste
LONGUEUR DE L’ÉTAPE
21 kilomètres, détours compris
DIFFICULTÉS
Aucune, le terrain est plat, mais
parait très long
TRANSPORTS
Départ de l’arrêt Cité du vin du
tram B, tout près du pont Chaban,
arrivée à la gare de Bruges
(tram C ou TER)
TOILETTES
Les broussailles des jalles, faute de
mieux
RAVITAILLEMENT
Mieux vaut faire ses provisions avant
de partir, il n’y a guère de troquets
avant Bruges. Pas de marché non
plus. En revanche, on peut faire ses
courses à Ginko avant le Lac et la ré-
serve des Barails offre des points
d’eau
HÉBERGEMENT
En version chic, Le Seeko, à côté du
pont Chaban. En version plus simple,
le B & B ou le P’tit Déj hôtel au bord
du Lac Lamothe.
À VOIR, À FAIRE
La Cité du vin au début de l’itinéraire,
le Stade Matmut pour l’architecture,
le Parc floral pour sa roseraie, la plage
du Lac avec un petit crochet avant
Bruges, le lac Lamothe pour le calme.
PRATIQUE
20e