Les Echos - 30.07.2019

(Sean Pound) #1

14 // ENTREPRISES Mardi 30 juillet 2019 Les Echos


dans ses effectifs en France,
s’apprête à connaître un virage
managérial avec, outre l’arrivée
de Paul Hudson comme directeur
général, la nomination de John
Reed comme nouveau patron de
la R&D. Alors qu’il est en retrait
dans le domaine crucial du
cancer, où ses concurrents four-
bissent leurs armes, le labora-
toire reste en quête de nouveaux
moteurs de croissance.

(


Lire « Crible »
Page 24

Pierre Demoux
@pdemoux
avec Vincent Collen


Lorsqu’il lâchera le volant de Sanofi
en septembre, Olivier Brandicourt
laissera à son successeur, Paul Hud-
son, les clefs d’un camion en bonne
voie pour atteindre ses objectifs
annuels. Le directeur général du
laboratoire pharmaceutique fran-
çais s’est félicité lundi des derniers
résultats trimestriels, marqués par
une hausse de 5,8 % du chiffre
d’affaires à taux de change et péri-
mètre constants, qui r essort
à 8,6 milliards d’e uros. Une accélé-
ration par rapport au début de
l’année. Sur l’ensemble du premier
semestre, il atteint ainsi 17 milliards
(+4,1 %). « Sanofi poursuit sa phase
de croissance et enregistre une solide
performance opérationnelle », a-t-il
indiqué dans un communiqué. Ce
bon deuxième trimestre a notam-
ment été « soutenu par la progres-
sion de Dupixent, avec son adoption
rapide dans la dermatite atopique et
l’asthme sur le marché américain ».


Une dépréciation
de 1,8 milliard
De quoi revoir à la hausse les pré-
visions pour 2019. Le groupe
table désormais sur une hausse
de son bénéfice n et annuel d’envi-
ron 5 % à taux de change cons-
tants, contre une progression de
3 à 5 % prévue jusqu’à présent. Le
titre Sanofi s’appréciait de près de
3 % dans l’après-midi à la Bourse
de Paris. Les analystes d’UBS
saluent des résultats supérieurs


PHARMACIE


Le laboratoire français
a vu son chiffre
d’affaires progresser
plus rapidement au
deuxième trimestre.


Il accuse toutefois
une perte de 87 mil-
lions d’euros
et ses activités dans
le diabète souffrent.


Malgré une perte, Sanofi est optimiste


pour la fin d’année


aux attentes de la communauté
financière, grâce à des ventes
« très bonnes » pour le Dupixent
et à la croissance des vaccins.
L’action affiche malgré tout le
parcours boursier le plus médiocre
cette année parmi les grands grou-
pes pharmaceutiques européens,
relève Deutsche Bank, qui juge
cette sous-performance « injusti-
fiée » et recommande d’acheter la
valeur. Les comptes du deuxième
trimestre affichent toutefois une
perte nette de 87 millions, là où ils
indiquaient un bénéfice de

762 millions il y a un an. En cause :
des coûts de restructuration en
Europe et aux Etats-Unis et une
dépréciation de 1,8 milliard « liée
principalement » au traitement de
l’hémophilie Eloctate, dont les ven-
tes ont souffert aux Etats-Unis.
Sans tenir compte de ces charges,
le bénéfice net a progressé de 5,3 %.
Les ventes d’Eloctate ont chuté de
11 %, en raison de la concurrence
directe de Hemlibra, développé par
le laboratoire suisse Roche. « Il est
clair que la concurrence de Hemli-
bra a été une surprise pour tout le

monde et elle met effectivement la
pression », a déclaré Jean-Baptiste
de Chatillon, le directeur financier
de Sanofi.

Genzyme et Pasteur
en bonne forme
Genzyme, l’entité de médecine de
spécialités du groupe, est en
forme. Ses ventes ont grimpé de
21,8 %, grâce notamment à son
Dupixent, un médicament en
immunologie, dont le chiffre
d’affaires a bondi de 168 % au
deuxième trimestre, pour attein-

dre 496 millions d’euros. Le trai-
tement est disponible dans
28 pays et 18 lancements sont
programmés d’ici la f in d e
l’année. Sa division vaccins,
Sanofi Pasteur, a aussi connu un
bond de 24,7 %. Ces bons résul-
tats compensent le recul de 15,7 %
des ventes en médecine générale,
dans le diabète (–7 % à 1,29 mil-
liard) et les médicaments matu-
res (–10 %, à 2,41 milliards
d’euros).
Le groupe, qui a récemment
annoncé une nouvelle coupe

lion. Malgré la fragilité économi-
que du festival, les prix des billets
ont été légèrement baissés – de 30 à
100 euros –, hormis le millier de
places du Carré Or, pouvant attein-
dre 275 euros.

Des œuvres grand public
peu jouées
Quant à la programmation, elle a
été renouvelée. « J’ai mis l’accent
sur des œuvres grand public mais
jamais jouées, ou peu, comme
“Guillaume Tell” de Rossini ou
“Don Giovanni”, proposé aussi
une “Nuit espagnole” avec les bal-
lets d’Antonio Gades, une soirée
techno pour attirer le public de
demain, avec Jeff Mills, ou encore
une version ciné-concert de
“Faust” avec Jean-François Zygel
au piano le 4 août prochain »,

Martine Robert
@martiRD


Lundi 29 juillet, les Chorégies
d’Orange ont fait un coup d’éclat
avec la « Symphonie des mille » de
Gustav Malher, qui rassemblait
toutes les forces vives artistiques
de Radio France : ses orchestres,
le National et le Philharmonique,
son Chœur et sa Maîtrise, associés
au Chœur philharmonique de
Munich. Un événement qui a été
retransmis en direct sur France
Musique et sur France 5.
Le plus ancien festival d’art
lyrique, antérieur à ceux de
Bayreuth, Salzbourg ou Aix-en-


SPECTACLE VIVANT


Le festival lyrique,
qui fête ses 150 ans
cette année, a rétabli
ses finances.


La programmation
a été renouvelée
avec, lundi,
la « Symphonie
des mille » interprétée
par toutes les forma-
tions musicales
de Radio France.


Radio France a rajeuni son public de mélomanes


Cet été, les formations musicales de Radio
France auront été à l’honneur dans
les festivals : Saint-Denis, Saint-Riquier,
Ravenne, La Roque d’Anthéron, Montpel-
lier, Orange, sans oublier le concert
du 14-Juillet au Champs-de-Mars.
Par ailleurs, sur la saison 2018-2019,
plus de 190.000 spectateurs ont assisté
aux 200 concerts produits ou coproduits

à l’Auditorium et au Studio 104, avec
un taux de fréquentation de 90 %. Le public
a rajeuni, avec plus d’un millier d’abonnés
de moins de 28 ans et des détenteurs
de Pass jeunes, en augmentation de 43 %.
Globalement, le nombre d’abonnés a crû
de 91 % en quatre ans. Les tournées hors
les murs, en France et à l’étranger, ont
aussi attiré plus de 50.000 spectateurs.

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FORMATION

Festivals : le nouveau départ


des Chorégies d’Orange


Provence, voit grand pour fêter,
depuis le 19 juin et jusqu’au 6 août,
ses 150 ans. Pourtant, ses finances
s’étaient tellement dégradées, avec
un déficit de 1,5 million d ’euros, que
l’édition 2018 a failli ne pas voir le
jour. « Nous avons rétabli la situa-
tion grâce à un changement juridi-
que et à l’implication de la région
Paca : d’association, nous sommes
devenus une société publique locale,
dont la région, la ville et le départe-
ment du Vaucluse, sont actionnai-
res », explique le directeur du festi-
val depuis 2016, Jean-Louis Grinda.
Ce dernier, par ailleurs directeur
de l’Opéra de Monte-Carlo, a su
convaincre R olex, l’un de ses mécè-
nes sur le Rocher, de le suivre dans
l’aventure des Chorégies. Sur un
budget de 5,6 millions, les subven-
tions ne pèsent en effet que 1,6 mil-

commente le directeur des
Chorégies d’Orange.

Car, même si « les Chorégies sont
un festival populaire où l’on vient
avec ses parents et ses grands-pa-
rents, le public aime découvrir »,
poursuit Jean-Louis Grinda, qui a
aussi apporté au festival ses
réseaux monégasques : l’Orchestre
philharmonique de Monaco et les
Ballets de Monte-Carlo.n

Malgré la fragilité
économique
du festival, les prix
des billets ont été
légèrement baissés,
de 30 à 100 euros.

à suivre


Notre-Dame : l’Etat signe avec
les organismes collecteurs des dons

PATRIMOINE Le ministre de la Culture a signé lundi avec le Centre
des monuments nationaux (CMN) et trois fondations choisies pour
recueillir les dons pour reconstruire Notre-Dame les conventions
qui permettront d’engager le versement à l’Etat des sommes collec-
tées. Depuis l’incendie du 15 avril, le CMN, la Fondation de France, la
Fondation Notre-Dame et celle du patrimoine, ont recueilli 850 mil-
lions de dons et promesses de dons de mécènes français e t étrangers.
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AFP
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