Pisaurum Ancône
Brindes
Consilinum
Reate
Sora
Casinum
Teanum
Allifae
Trebula
Capoue
Carsioli
Corfinium
Bovianum
Venusia
Abellinum
Acerrae
Tolenus
Asculum Firmum
Aesernia
Rome
Picenum
Vestins
Marrucins
Péligiens
Frentani
Samnium
Hirpins
Apulie
Calabre
Lucanie
Marses
Latium
Mer Adriatique
Mer Tyrrhénienne
Mer Ionienne
Régions alliées contre Rome
Principales bases du dispositif romain
Capitales successives des alliés révoltés
Principales victoires romaines
ApuliePeuple ou région alliés révoltés
100 km
V
ers 100 avant J.-C., il y a plus
de deux siècles que Rome
règne sur la péninsule ita-
lienne. Mais la majorité des
peuples italiques ne sont pas consi-
dérés comme des Romains. Ces tri-
bus et cités-Etats «alliées», offi cielle-
ment autonomes, sont soumis à sa
volonté et à ses exigences militaires
sans avoir droit au statut de citoyen
romain. Cette diff érenciation se tra-
duit dans la justice ou les impôts. Les
alliés, qui fournissent plus d’hommes
dans l’armée que les Romains eux-
mêmes, participent aux conquêtes,
mais n’ont pas le droit à la même part
de butin que les légionnaires romains.
Le sentiment d’injustice gonfl e.
La question de la citoyenneté des
alliés se pose vers 120 av. J.-C., au
moment de la réforme agraire des
Gracques, politique de récupération
des terres publiques, dont sont exclus
les non-citoyens. En 91 av. J.-C., le
tribun de la plèbe Marcus Livius
Drusus propose des mesures pour
désamorcer la situation, dont l’octroi
de la citoyenneté à tous les «hommes
libres». Mais il est assassiné et son
projet rejeté par le Sénat. Un meurtre
qui déclenche la révolte des socii,
les «alliés». Des troubles violents ont
lieu dans le centre et le sud des
Apennins. Durant l’hiver 91-90 av.
J.-C., huit peuples du Picenum (ac-
tuelle région des Marches) et du
Samnium, menés par les Marses et
les Samnites, se réunissent pour faire
la guerre. Ils fondent un Etat parallèle.
Sa monnaie, sa capitale et son armée
sont créées. Les insurgés lèvent
100 000 hommes contre Rome qui
mobilise ses citoyens et alliés restés
fi dèles : Etrusques, Ombriens...
La guerre est marquée par des mas-
sacres, pillages et destructions. Les
armées rebelles avancent sur Rome,
la ville riposte et assiège les cités
adverses... Mais elle doit faire des
concessions si elle veut récupérer
l’allégeance de ces précieux alliés.
En 90 av. J.-C., la lex Iulia accorde la
citoyenneté aux peuples restés fi -
dèles. En 89 av. J.-C., la lex Plautia
Papiria donne la citoyenneté à tous
les Italiques au sud du Pô qui en fe-
ront la demande dans les soixante
jours qui suivent. Si les révoltés sont
vaincus militairement, ils sortent
vainqueurs en matière de politique.
En 70 av. J.-C., on recense 900 000
cives romani (citoyens romains), un
chiff re qui a doublé en un demi-
siècle. Mais cette «guerre sociale»
n’est que l’annonce de la fi n de la
République, marquée, au I siècle av.
J.-C., par des guerres civiles qui plon-
geront Rome dans le chaos jusqu’à
son remplacement par l’Empire, en
27 av. J.-C., dirigé par Auguste. C
Source : J.-P. Vallat, L’Italie et Rome, A. Colin, 1995.
Carte : Claire Levasseur
GUERRE SOCIALE : L’HEURE DE
LA RÉVOLTE DES ALLIÉS ITALIENS
91-89 avant J.-C.
Las de fournir des contingents sans
bénéfi cier des profi ts des conquêtes, les
peuples alliés se soulèvent et cherchent
à édifi er des Etats et des capitales rivales
de Rome à l’intérieur de la péninsule.
Le confl it social (91-89 av. J.-C.)
Deux siècles après avoir
été conquis par Rome, les
peuples de la péninsule
exigent, dans le sang,
la citoyenneté romaine.
GEO HISTOIRE 71